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On enchaîne les images de cadavres mutilés, d'enfants ensanglantés et terrifiés, de personnes hurlant de douleur en apprenant que leurs proches ne sont plus. Je ne suis pas la première à relever ça, mais il y a effectivement une impression pour les Palestinien·ne·s de voir leurs corps sans vie pour daigner les considérer comme étant de véritables êtres vivants qui ne méritent pas leur sort. Ce qu'on voit sur Internet, ces vidéos et photos horripilantes, montrent des êtres humains. On voit des personnes être réduites à du contenu – à du divertissement.

Pourquoi aurions-nous besoin de voir l'horreur en 4K pour la condamner ?

Les Palestinien·ne·s doivent constamment marcher sur des œufs tout en escaladant des montagnes pour ne pas provoquer d'avalanche et être vu(e)s comme des êtres humains par l'Occident. Dans les médias, on a eu affaire à, non pas des journalistes, mais des perroquets. Les interviews étaient toutes les mêmes, ouvrant toujours avec la même question : Condamnez-vous le Hamas ?

Comme l'a dit pleins d'autres, dont et surtout Mohammed el-Kurd, quand les Palestinien·ne·s acceptent une interview, iels ne sont pas interviewé(e)s – iels subissent un interrogatoire.

Je ne vivrai pas tant que ce système ne se sera pas écroulé. Ce qui doit être réduit en cendres est cette société défaillante qui cause des morts évitables et d'immondes traumatismes comme si de rien n'était.

Je ne regarderai pas ailleurs. Et j'en ferai mon devoir de remémorer les personnes tuées, et de ne jamais oublier le nom de leurs meurtriers.

Je n'ai pas oublié, je n'oublie pas et je n'oublierai jamais.

Nous ne pardonnerons ni n'oublierons jamais.

Mon rêve était d'être journaliste.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant