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Je rêvais d'être journaliste. Maintenant, il s'agit d'un monde qui me dégoûte.

Petite, je rêvais d'aventures. D'enquêtes à la Poirot. D'écrire mes découvertes. Je voulais être la reporter et la journaliste d'investigation, d'être l'écrivaine et la camerawoman. Je rêvais de travailler pour de grands journaux.

Mais maintenant, je veux m'en éloigner le plus possible. À ne pas se méprendre, j'ai toujours une grande passion pour l'enquête et l'écriture. Cette montée plus que bienvenue d'adrénaline lorsque je vais sur le terrain. Mais je ne veux pas mettre un pied dans cette élite méconnue.

Je n'ai jamais été partante pour travailler pour quelqu'un. J'ai toujours opté pour le chemin de l'indépendance ; et c'est une route que je choisirai toujours, peu importe les embûches qui se trouveront devant moi au fil de mon avancée.

Depuis le 7 octobre 2023, j'ai pu voir en temps réel ce que beaucoup ont été témoin·te·s lors de la guerre du Golfe et de la guerre en Irak. En temps réel, j'ai vu de la propagande. J'ai observé la différence net entre les journalistes et les "journalistes". J'ai lu des mensonges, des personnes présentées comme dignes de confiance faire ce qui est la pire chose pour un journaliste digne de ce nom – partager une fausse information. J'ai vu Colin Powell à la place d'Isaac Herzog, Goebbels à la place de beaucoup trop de politicien·ne·s et membres du gouvernement israélien·ne·s, j'ai assisté à une version revisité de l'affaire des couveuses.

J'ai pu constater davantage l'inutilité de l'ONU et la réaction des dirigeants occidentaux pathétiques m'a provoqué dédain absolu pour ces derniers. En réalité, tout n'a pas commencé le 7 octobre 2023. Ça m'a mis la puce à l'oreille dès l'invasion russe en Ukraine. Une campagne de peur pour tout ce qui était russe était propagée par les médias, et la situation a été complètement polarisée, avec l'aide des médias. Soutenez pleinement le gouvernement ukrainien et Azov, sinon vous soutenez Poutine. Non, des crimes de guerre n'ont pas été commis du côté ukrainien, si vous affirmez le contraire, vous soutenez l'invasion.

Je ne sais pas si ça a vraiment commencé avec l'invasion. Peut-être que tout a vraiment débuté lorsque l'islamophobie était de plus en plus voyante à mes yeux. Les médias ne sont jamais innocents, je l'ai toujours dit...

C'est bien eux qui partagent les propos problématiques de politicien·ne·s, qui proposent des articles foireux et dangereux, qui instillent des peurs à l'audimat – et le problème, outre de faire ces choses-là, est qu'il y a une absence de réflexion. Les médias dits « mainstream » ne pensent jamais aux conséquences de ce qu'ils relaient et de comment c'est relayé. Ils ne pensent pas au choix de leurs mots. Ils agissent toujours comme s'ils n'avaient aucune influence.

Combien de personnes agressées ou tuées par xénophobie ou par des bombardements sont à déplorer ? Combien, à cause de l'irresponsabilité des médias et des journalistes à qui le métier correspond plus à celui de propagandiste ?

En temps réel, j'ai pu voir un gaslighting de masse, à nous faire croire que ce que nous avons vu avec nos deux yeux n'étaient pas ce qu'on pensait. J'ai pu constater également que les médias que j'appréciais et dont je rêvais de travailler pour, n'avaient aucune considération pour ses journalistes. Comment se fait-il qu'Al Jazeera soit le seul média a nommer les choses et à se soucier de ses journalistes ? Reuters a perdu l'un de ses collègues à cause d'un bombardement israélien, mais on refuse de nommer explicitement quoi et par qui il a été tué. On peut voir comment les morts israéliennes et palestiniennes sont présentées. Les Israélien·ne·s sont tués, les Palestinien·ne·s sont "décédés".

Comment est-ce que je pourrais travailler pour un média qui ne prendrait même pas la peine de bouger corps et âmes pour rendre justice à ma personne si je venais à être tuée ? Qui n'oserait même pas nommer mon tueur ?

Mon rêve était d'être journaliste.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant