Chapitre 13 : 8 mois - Sasha / Février 2021

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Février 2021

Huit mois.

J'avais arrêté de désespérer pendant un temps. Tout en sachant que je ne devais compter que sur moi-même pour m'en sortir. Que ce soit Dan, mes parents, la police, personne ne peut déjouer les plans de ce malade. Il est bien trop fort et il est bien trop tard. Cependant, j'ai quand même fait évoluer mon niveau de confort. Pas en termes de meuble, non. Les viols n'ont pas cessé non plus.

Grande lectrice avant, j'ai réussi, grâce aux pouvoir des lettres de Victoire, à obtenir un peu de lecture à ce connard. Quelques pages par semaine, que mon ravisseur imprime chez lui. Ce ne sont pas des histoires que j'ai choisies, mais des livres qu'il dispose déjà dans sa maison. Il ne prend pas de risque. Malgré tout, c'est déjà ça. Je m'ennuie un peu moins.

J'essaye de me montrer gentille depuis quelques mois. Je veux qu'il ait confiance en moi. Je veux qu'il me sorte de ma cellule. Voilà mon plan.

Les viols font toujours aussi mal, mais je me détache de ce qu'il me fait. Je fais même mine d'aimer ça, afin de gagner la sympathie de ce gros porc.

Je me déteste.

En ces quelques mois de calvaire, je suis passée par toutes les émotions. La peur, le dégoût, le désespoir, des envies de suicides, des envies de meurtres, l'espoir. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que mes efforts qui m'ont tant coûté n'ont servi à rien.

Dan me manque et je me demande si c'est la même chose pour lui. En huit mois, tout peut changer. Mes parents aussi me manquent. Me croient-ils morte ? Cette idée me glace le sang.

Le bruit du cadenas me fait lever la tête. Ce n'est pas l'heure de manger. Il vient me violer.

L'autre jour, je l'ai suppliée de me donner au moins son prénom. Afin que notre "relation" soit plus saine. Il a finalement accepté. Le connard qui me fait endurer toutes ces souffrances s'appelle Norbert. Un prénom à la con. Il commence à baisser la garde. Un peu.

Il entre.

— Lave-toi et va t'allonger le matelas.

Je me mords l'intérieur de la joue. Je ne pleure plus depuis longtemps, mais j'ai toujours aussi mal, c'est toujours aussi dur de subir ça. Sur le moment, avant et après. Une douleur indélébile.

— J'arrive, dis-je d'une voix faussement consentante.

Bordel, je me déteste.

Je me lave, avec le savon liquide qu'il me donne. Il me regarde, comme toujours. Ce n'est que récemment que j'ai fait le constat que je me lavais avec des gels douche pour hommes. Il continue de faire très attention. Il ne baisse pas la garde tant que ça, alors que je fais tout pour gagner sa confiance, faire comme si je commençais à bien apprécier sa présence, ce qu'il me fait, les regards lubriques qu'il pose sur moi.

Parfois, il se montre un poil plus gentil qu'à l'ordinaire. Je me dis que j'avance doucement vers ma sortie. Mais ce n'est pas toujours pas assez. Rien ne va assez vite.

Je crève de pouvoir un jour quitter cette prison !

Qu'est-ce qui va pouvoir faire que ? Il faudrait que j'arrive à intégrer le reste de sa maison ou appartement. Mais comment ?

Une fois sèche, je me dirige vers la chambre de la torture. Je m'allonge nue, sur le drap. Des frissons me parcourent. Il est là, devant moi, se déshabillant, sans enlever sa cagoule. Il n'est même pas bedonnant. Il fait attention à sa ligne, mais n'est pas musclé du tout. Il me dégoûte.

Il vient s'allonger à côté de moi, dirigeant sa main vers mon sexe. Il croit préparer le terrain. Sa main me touche, je fais mine de gémir. Il s'étale ensuite sur moi. Je tente une approche.

Tue le ! - Thriller - TERMINÉ (TW)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant