Chapitre 9 : 2 mois sans elle - Dan / Aout 2020

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Aout 2020

Mon médecin m'a mis en arrêt. Deux mois que Sasha n'a pas donné signe de vie. Deux mois qu'elle a disparu. Deux mois que la police piétine. Les battus n'ont rien donné.

Je pars en vrille totale et après avoir failli faire une bourde au boulot suite à un manque de sommeil grandissant, je suis allé voir le médecin. Il m'a arrêté. Je déprime, je ne décolère pas. Je suis certain qu'un fou a enlevé ma copine.

La mère de Sasha est aussi en arrêt. Frédérique, qui est médecin, continue de travailler. Je sais qu'il souffre. Je commence à connaître mon beau-père. Seulement, il ne montre rien. Mais le fait qu'il ne parle presque plus démontre sa tristesse grandissante. Comme moi, il est impuissant face à ce qu'il se passe. Mes parents ne vont pas bien non plus, ma mère songe même à retourner voir sa famille en Angleterre pour se changer les idées.

Je deviens l'ennemi numéro un de la police. Non pas qu'ils me suspectent encore. Mais je suis irritable avec eux et je m'énerve à chaque fois contre eux. Maintenant, ils me demandent de rester calme et de ne pas me mêler de leur travail. Je sens que je les embête.

Alors que je patrouille encore dans les rues, que je continue de questionner les passants, à poster des flyers de Sasha dans les boîtes aux lettres, mon portable vibre dans ma poche. C'est Abigaël, ma belle-mère. Du nouveau ? Mon cœur s'accélère. Je n'ose d'abord pas répondre, puis je me précipite à appuyer sur le bouton vert.

— Madame Rosse ?

— Bonjour, Dan, la police vient de me téléphoner.

Mon corps devient bouillant, je suis assaillie par les bouffées de chaleur. Mais j'ai peur d'entendre la suite. Bonne ou mauvaise nouvelle ?

— Dan ?

— Oui je suis là, excusez-moi. Je suis juste sous le choc, depuis le temps que nous attendons des nouvelles...

— La police a fouillé de nombreuses maisons, un homme semble suspect.

Mon cœur fait un bon dans ma poitrine. Abigaël continue :

— La police ne veut pas que je m'emballe, ils ne sont sûrs de rien. L'homme a un comportement étrange, il ne voulait pas les laisser entrer. Le contenu de sa maison semble suspect. Ils auraient trouvait des vêtements de femme, en taille M, alors que l'homme n'est pas marié.

J'ai l'estomac qui se retourne. La peur m'envahit.

— D'accord, je...

— Je te tiens au courant. Ils interrogent le suspect et continuent de fouiller en profondeur son lieu d'habitation, dit-elle tremblante.

Je comprends qu'ils ne savent pas où est Sasha. Ce type, l'a-t-il enfermé quelque part ? J'imagine tout un tas d'hypothèses sordides. Même la pire.

Sasha, soit en vie, je t'en prie.

— Merci.

Elle raccroche. Je file à la maison, essayer de patienter comme je peux face à cette annonce insoutenable. J'en informe ma mère, présente au domicile. Elle espère de tout cœur qu'on retrouve Sasha, saine et sauve.

Je prie encore et toujours pour son retour. Je m'affale sur mon lit. Je devrais essayer de dormir, mais c'est impossible. Je tourne en rond. Sasha me manque, terriblement. Elle est l'amour de ma vie. Je regarde sans cesse des photos d'elle.

Il est vingt-trois heures quand le téléphone sonne. Je m'étais assoupi. Madame Rosse. De nouveau la pression monte.

Mon Dieu, Sasha !

Je bondis de mon lit. Je ne prends pas le temps d'allumer.

— Dan, la police nous demande de venir sur les lieux. L'homme semble nier tout fait, mais les policiers ont un doute. Nous nous y rendons, veux tu venir ? me demande-t-elle toute chamboulée.

Je souffle un bon coup. La peur me tiraille.

— Oui, j'arrive chez vous. Je vous remercie.

Je suis en voiture avec Monsieur et Madame Rosse, avec les policiers. L'un d'eux m'a d'ailleurs pris à l'écart, pour me demander de ne pas m'emporter. En fait, si Madame Rosse ne m'avait appelé, je n'étais pas convié chez le suspect. Je suis pourtant un garçon calme, mais quand cela concerne celle que j'aime, je deviens tout autre.

Nous sommes arrivés devant la maison du suspect. À première vue, pour moi, elle a tout de la maison du parfait tueur en série. Ce constat me glace le sang.

Le policier ne nous laisse pas entrer, nous restons sur le trottoir, à observer de loin. Il nous montre, dans des poches plastiques sous scellé, les vêtements féminins.

— Reconnaissez-vous en ces vêtements, ceux de Sasha ?

Je laisse Madame Rosse regarder d'abord. Il fait sombre, les vêtements sont de couleurs foncées. C'est donc difficile à dire.

— Peut-on les sortir du sachet ? demande-t-elle, les larmes aux yeux.

Le soir où Sasha a disparu, elle portait une petite robe noire. Si sa robe est à l'intérieur de ce sac, je ne sais pas quelle pourrait être ma réaction.

Le policier acquiesce et sort le tissu du sac. L'odeur est bizarre, ça sent le renfermé et l'huile de friture. C'est une robe noire. Mon sang se glace.

— Sasha portait une robe noire, le soir de sa disparition, dis-je blême.

Sa mère examine le tissu. Malheureusement elle ne peut pas affirmer avec certitude que ce vêtement lui appartient, tout comme moi.

— Il y en a d'autres, des sous-vêtements, ajoute le policier. Nous allons effectuer des tests ADN.

Mon cœur se serre. Peut-être est-ce des habits que le ravisseur aurait achetés en suivant. Je ne sais plus quoi penser.

— Le suspect est en garde à vue. Notre équipe continue soigneusement de fouiller le domicile. Voulez-vous lire le procès-verbal? demande-t-il toujours aux parents de Sasha.

Abigaël et Frédérique valident la proposition.

Il nous montre une photo de l'homme sur son téléphone. Il est brun, pas beau, un peu rondouillet et ses yeux sont vitreux. Il me fait froid dans le dos.

Des passants commencent à s'agglutiner devant les lieux, curieux. Les forces de l'ordre essayent de les éloigner.

Le policier tend le document à Monsieur et Madame Rosse, je lis par-dessus leurs épaules.

Je saute les paragraphes sur la loi.

" Policier : Avez-vous déjà vu cette jeune fille ?

Le policier montre une photographie de Sasha Rosse. Le suspect sourit.

Suspect : Non. Elle est belle.

Le suspect n'est pas alcoolisé. Sa voix est lente, sifflante.

Policier : À qui appartiennent ces vêtements ?

Le policier montre les vêtements retrouvés chez le suspect. Le suspect rougit.

Suspect : Ça lui va bien. Elle a de beaux cheveux bruns.

Le suspect dévie la question.

Policier : Qui a de beaux cheveux ? Elle ?

Le policier montre de nouveau la photo de la disparue.

Suspect: Oui.

Policier : Cette jeune femme est-elle chez vous ?

Le policier montre une nouvelle fois la photographie.

Suspect : Je ne sais pas. C'est pas moi.

Le suspect tremble "

📖📖📖📖

Que pensez-vous du suspect ? 🕵️‍♀️👀

Tue le ! - Thriller - TERMINÉ (TW)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant