Esprit givré

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Nathalie est repartie chez elle en fin d'après-midi, après qu'on ait écouté trois albums, que je lui ai fait visiter la maison, qu'on ait mangé une boîte de marrons glacés (une petite, hein!) et bu un chocolat chaud, et qu'on ait parlé de plein de choses.

Et qu'on se soit embrassés, aussi. Ah, et je lui ai demandé si on se considérait « en couple », et elle m'a répondu que c'était évident que oui.

Je suis soulagé, quand même.

Mais maintenant, je vais pouvoir lire le message de son père :

Bonjour, premièrement j'aimerai savoir à qui je parle, ami de ma fille ? Deuxièmement... Bien sûr que j'ai envie de retrouver Nathalie ! Troisièmement, comment avez vous trouvé mon numéro ? Et pourquoi vous me contactez et non pas ma fille elle-même ?

Je déglutis. C'est moi ou il a l'air sévère, ce père ? Non, en vrai, je le comprends. Il ne me connaît pas, il n'a pas eu de nouvelles de sa fille depuis des années, donc c'est normal qu'il soit méfiant.

D'ailleurs... Moi aussi je devrait être méfiant. Je n'ose même pas imaginer si je planifiais un rendez vous entre Nathalie et un inconnu louche !

Je décide donc de lui répondre avec un état d'esprit semblable au sien :

Mon nom est Matteo. J'ai trouvé votre numéro

Je m'interromps en voyant un nouveau message apparaître :

Comment puis-je la retrouver ? Je ne sais même pas dans quelle ville elle est actuellement.

Okééé, finalement il a l'air d'avoir hâte de retrouver sa fille.

Bon, je recommence mon message :

Mon nom est Matteo. J'ai trouvé votre numéro grâce aux pages blanches, et si c'est moi qui vous contacte et non votre fille, c'est parce que j'ai eu l'idée avant elle et que je voulais lui faire une surprise ! Je vous donnerai bien notre localisation, mais avant je veux m'assurer que je ne me trompe pas de personne, pouvez vous me dire quelque chose qui me prouve que vous êtes le père de Nathalie ?

J'envoie le message, puis j'attends la réponse qui arrive très rapidement :

Très bien Matteo. Eh bien, je peux vous dire que Nathalie a des yeux bleus magnifiques, qu'elle a dû quitter son père à l'âge de 13 ans, Qu'elle vit avec sa mère Coraline, et qu'elle a un doudou nommé Toudou ? Ça suffit comme informations ? Et vous, qu'est ce qui me prouve que je m'adresse à la bonne personne ?

Je souris en lisant le message. Je ne savais pas qu'elle avait un doudou. Pour le reste, les informations sont justes, je pense que je ne me suis pas trompé de personne.

Je lui envoie donc un dernier message dans lequel je lui dis que la Nathalie que je connais a commencé le patinage artistique en club vers 12 ans, mais que la première fois qu'elle en a fait c'était à un marché de Noël. Enfin, je lui révèle où nous habitons, en lui demandant de ne pas foncer venir voir Nathalie, parce que ça lui ferait sûrement un gros choc, mais plutôt réfléchir à comment préparer ces retrouvailles.

Comme Marc met du temps à répondre, j'en déduis qu'il a du boulot, ou qu'il ne veut tout simplement pas répondre tout de suite et j'abandonne donc mon téléphone.

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L'ennui me retombe dessus.

Il faut que je sorte, que je bouge, que je vois des gens.

Je m'empresse donc d'envoyer des messages à mes amis pour qu'on se retrouve.

Et ni une, ni deux, nous voilà tous réunis en ville. Mes meilleurs amis Gabin, Sam et Léo sont là, ainsi que la petit amie de Léo, Anna.

Comme d'habitude avec les potes, on s'amuse, on rigole, on raconte des bêtises, et on passe le temps. Je découvre Anna, qui se révèle très sympa ; elle est brune avec des tâches de rousseurs, et comme elle sourit souvent, ça lui va très bien.

Elle n'est pas dans notre lycée et Léo et elle ne sortent ensemble que depuis peu, c'est pourquoi je ne la connaissait pas vraiment. Quand je lui demande dans quel lycée elle est, le nom qu'elle me donne me dit quelque chose...

-Tu ne connaîtrait pas une fille qui s'appelle Nathalie Royer ? Je lui demande.

-Si, elle est dans ma classe ! Tu la connaît ?

Je lui répond assez vaguement qu'on fait du patinage ensemble.

-Et vous êtes amis ? S'exclame-t-elle.

-Bah oui, pourquoi ? Ça a l'air de t'étonner ?

Anna rigole et me répond franchement :

-Désolé mais elle est un peu bizarre cette fille. Et pas très sympa. Pour te dire, elle m'a jeté au visage que j'étais idiote de continuer de traîner avec ma meilleure amie. Et une autre fois, elle a dit à une fille qui avait perdu son grand-père que de toute façon elle s'en remettrait et qu'il n'y avait pas de quoi en faire une scène.

-C'est tout ?

-Ah, et elle a aussi dit que notre prof d'EMC était un con, mais pour le coup elle avait raison.

-Ah, d'accord, dis-je simplement en déglutissant avec difficulté.

Léo dit alors à sa petite amie :

-Anna t'es au courant que tu es en train de parler de sa meuf ?

-Tu... Tu sors avec Nathalie ? Me demande Anna, stupéfaite.

-Ouais...

-Ah merde, pardon, je ne voulais pas dire du mal d'elle, hein...

-Nan, t'inquiètes pas, je te comprends.

Gabin lance alors une boutade qui fait rire les autres et détourne le sujet, mais je ne l'écoute plus vraiment.

Je me rends compte que Nathalie est vraiment froide, et que son comportement ne touche pas seulement les filles superficielles de son école dont elle m'a parlé, mais touche n'importe qui qui est sur son passage. Cette fille est un carnage social, en fait.

Et pourtant, j'aimerai bien qu'elle soit avec nous, là, et qu'elle m'attrape la main comme Anna attrape celle de Léo...

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NdA : La suite, comme j'avais prévenu... J'ai peur que mes chapitres soient un peu plats, mais bon.

Encore une fois, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

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