Chapitre 1 - Erreur fatale

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Arya

- J'y vais tata!» Crié-je en attrapant une pomme.

- Pas la peine de hurler, je suis là.» Râle-t-elle depuis le salon.

- Oups, désolée. Je rentre aux alentours de vingt-deux heures.»

- Très bien, fais attention à toi, ma belle.»

Je lui embrasse la joue et quitte son appartement.

J'ai de la chance, Giulia habite à quelques mètres de la pizzeria dans laquelle je travaille.

C'est donc après cinq petites minutes de marche que j'arrive devant le restaurant.

- Salut, Antonio.» Le salué-je en déposant mon sac à main à l'arrière du restaurant.

- Bonsoir Arya, comment vas-tu

- Bien, et toi

- Très bien, merci.»

Je lui souris aimablement et me mets derrière le comptoir.

-

Il est déjà vingt et une heure quarante-cinq.

Alors que je m'apprête à faire la fermeture, la porte s'ouvre sur un homme.

Je ressens directement un malaise s'installer dans le restaurant. Il est vêtu de noir, les cheveux aussi sombre que son accoutrement et son regard.

- Une pizza du jour à emporter.»Ordonne-t-il d'une voix dure.

Je recule de quelques pas, annonce à Antonio son choix de pizza et l'encaisse.

Je n'ai qu'une envie : que ce type parte.

Il dégage quelque chose de sombre, de malsain. C'est... indescriptible. Je ressens comme un malaise instantané.

Après une dizaine de minutes, Antonio lui donne enfin sa commande, je la mets dans un sac et la lui tends.

Nonchalamment, il le saisit et l'ouvre. Alors que je pensais qu'il allait s'en aller, ses yeux se plantent dans les miens.

- Et la sauce spéciale?»

Je comprends qu'il parle de la sauce qui accompagne toutes les pizzas du jour, cependant, je ne peux pas lui en donner.

- Je suis navrée, la sauce spéciale, c'est uniquement en livraison.» Dis-je presque en un murmure.

Un de ses sourcils s'arque et son regard s'assombrit.

- M-mais je peux faire une exception.» Bégayé-je en fouillant dans le petit tiroir à côté de la caisse.

Je saisis deux sauces et les glisse dans le sac qu'il a gardé bien ouvert. Puis, sans un seul mot, il quitte le restaurant pour mon plus grand bonheur.

Je dégage tout l'air que je retenais dans mes poumons et m'affale sur la chaise qui se trouve derrière moi.

- Que voulait cet homme?» Me questionne Antonio, comme s'il avait assisté à la scène.

- Des sauces spéciales.» Murmuré-je.

Soudain, son visage devient blême.

- J'espère que tu ne lui en as pas donné.» Me menace mon patron.

Oups.

- Euh... en fait, si. Je suis vraiment désolée, il avait l'air si... dangereux.»

Son visage passe par plusieurs émotions. De la surprise, puis de la crainte et pour finir la colère.

- Bordel, Arya ! Je t'ai répété plusieurs fois lors de ta formation que les sauces spéciales ne s'appliquent qu'aux livraisons. Si tu n'es pas capable de respecter les règles de cet établissement, tu n'as qu'à prendre la porte !» Hurle-t-il.

Woah, tout ça pour deux sauces ?

Mon cœur rate un battement pendant que le cuisinier quitte la pizzeria.

Ce n'est pas ma journée aujourd'hui...

Reprenant peu à peu mes esprits, je nettoie rapidement le restaurant et me précipite vers la sortie pour rentrer le plus vite possible et oublier cette soirée horrible.

Une fois la porte verrouillée, je m'engage dans la petite ruelle.

Cependant, alors que je m'apprête à faire mon quatrième pas, une main attrape fermement mon poignet. Puis, sans que je ne m'en rende compte, je me retrouve plaquée contre un mur froid, une main agrippant mon cou.

Mes yeux commencent à s'habituer à la pénombre, petit à petit, je constate que c'est l'homme que j'ai servi tout à l'heure.

- C'est elle, chef.»

Chef?

Mon regard se plonge dans l'obscurité. Une silhouette encore plus imposante que celle qui me retient prisonnière se trouve à quelques mètres.

Dans quel pétrin me suis-je fourrée ?

Prisonnière du destin obscurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant