Chapitre 2 - Traquée par l'ombre

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Arya

Mon cerveau ne filtre plus les informations, mon cœur bat la chamade, et mon corps frissonne.

Ce sont des hommes dangereux, et on dirait qu'ils en ont après moi.

C'est après quelques secondes que je remarque trois hommes dans la ruelle : celui qui me tient, un autre à ses côtés, et un troisième qui se tient debout, le regard fixé sur moi.

- Voyons, Lucas, ne sois pas si brusque avec une si jolie demoiselle.» Ordonne l'homme qui me scrute intensément.

Sans attendre une seconde de plus, celui qui agrippe mon cou me lâche brutalement. Je m'effondre au sol, à bout de souffle. Instinctivement, je place ma main droite sur ma gorge, encore douloureuse et marquée par les empreintes de ce fameux Lucas. Ma peau brûle sous la pression de mes propres doigts, tandis que je tente de reprendre mon souffle et d'apaiser la panique qui monte en moi.

L'homme qui a donné l'ordre se tient avec une assurance indéniable. Son regard perçant et son attitude dominante laissent peu de doute : c'est lui qui semble diriger le groupe. Ses mouvements sont précis, ses paroles brèves mais autoritaires, et les autres semblent attendre ses instructions avant d'agir.

Il est très grand et très musclé. Ses yeux sont bruns et en forme d'amande, ce qui lui donne un regard perçant et intimidant. Il a une barbe de trois jours qui couvre ses mâchoires. Il porte une chemise noire déboutonnée vers le col, avec de nombreux tatouages visibles sur son cou, le haut de son torse, et ses mains.

- Qu- Que me voulez-vous ?»Demandé-je prudemment.

Un rire glauque s'échappe de ses lèvres.

- Je te retourne la question, ma douce.»

Mon cœur rate un battement.

Qu'attendent-ils de moi ?

- C'est toi qui vole et revend ma cocaïne depuis plusieurs mois.»

Mes yeux s'écarquillent, et je recule de plusieurs pas, heurtant le torse de Lucas.

- Vous faites erreur, je travaille dans une pizzeria.»

Alors qu'il compte me répondre, un quatrième homme arrive dans la ruelle, tenant fermement le bras d'Antonio.

- Hmm, c'est donc toi... depuis quand te sers-tu dans mon stock de cocaïne ?» Questionne le grand brun tatoué.

Mon patron a tendance à sortir par la porte de derrière quelques minutes après que je fasse la fermeture. Il aime préparer les ingrédients nécessaires la veille, afin de faciliter l'ouverture le lendemain matin.

Il semble que ces hommes connaissent bien cette habitude, car me voilà, debout avec eux dans l'ombre, en compagnie d'Antonio. Leurs regards calculés et leurs gestes coordonnés montrent qu'ils ont planifié cette rencontre, exploitant précisément les routines de mon patron.

- Je vous en prie, ayez pitié ! C'était la seule façon de nourrir mon enfant...» Tente Antonio, la voix tremblante.

Soudainement, le "chef" place sa main droite derrière son dos et en sort une arme luisante à la lumière faible. Le métal froid brille brièvement avant qu'une détonation retentisse, faisant écho dans l'étroite ruelle, suivie d'un cri de douleur lancinant.

Prise de panique, je me retourne instinctivement et me mets à courir, le souffle court. À mon plus grand malheur, la main de Lucas m'attrape fermement dans mon élan et me ramène violemment au point de départ, me faisant trébucher sur le pavé inégal.

- Ça fait deux ans ! Deux ans que j'ai commencé !» Hurle le vieil homme désespéré, les larmes mêlées de terreur.

Un ricanement glacial s'échappe des lèvres de l'homme armé, déformant son visage dans une expression de cruauté mêlée de satisfaction. Sans un mot de plus, il ajuste son arme et tire froidement une balle entre les deux yeux du vieil homme, mettant brutalement fin à ses supplications et à sa vie.

Je suis tétanisée par l'horreur de la scène qui s'est déroulée sous mes yeux. Mon visage se fige dans une expression de choc et d'incrédulité, mes yeux grands ouverts fixant le cadavre maintenant inerte du vieil homme. Mes mains tremblent légèrement, mes doigts serrés contre mes lèvres pour retenir un cri qui menace de s'échapper.

Le bruit de la détonation résonne encore dans mes oreilles, chaque détail de l'événement semblant se graver dans ma mémoire avec une netteté glaçante : le geste rapide du chef armé, le cri de douleur perçant, puis le silence lourd qui a suivi.

Je me sens nauséeuse, secouée par la brutalité avec laquelle la vie a été prise, comme si le monde avait basculé dans une réalité sombre et impitoyable en un instant. Je ne peux détourner mon regard du spectacle macabre devant moi, incapable de comprendre comment tout cela a pu se dérouler si vite, si froidement, comme si la mort était simplement une formalité dans ce coin sombre de la ville.

Des frissons parcourent mon corps, et je sens des larmes brûlantes monter à mes yeux, mélange de terreur et de tristesse pour la perte de vie si cruellement infligée. Dans mon esprit, résonne encore la voix désespérée de mon patron, son dernier cri de détresse qui semble hanter l'air autour de nous.

Sans que je puisse réagir, mes jambes me lâchent. Je m'écroule au sol, mes épaules secouées par des sanglots incontrôlables.

Voyant le meurtrier encore armé s'approcher dangereusement et lentement de mon corps frêle, des frissons d'effroi parcourent ma peau. Mes yeux embués de larmes fixent son visage impitoyable, cherchant désespérément une échappatoire dans l'obscurité.

Soudain, je sens deux mains se positionner sous mes aisselles et me remettre debout, me soutenant avec précaution pour éviter que je retombe.

- Je n'en savais rien... Je suis là depuis huit mois seulement, je n'étais pas au courant de cette folie...» Balbutié-je précipitamment, mes paroles entrecoupées par des hoquets de peur et de désespoir.

Un sourire sadique prend lentement place sur ses lèvres, illuminées par la lueur dérangeante de la lune. On dirait que me voir dans cet état l'amuse.

- Quelqu'un doit bien payer l'addition. Les autres sont tous malencontreusement morts.» Dit-il en haussant les épaules.

Avant que je puisse réagir, il fait un signe de tête à l'homme qui se trouve derrière moi.

J'ai à peine le temps de sentir un bout de tissu entrer en contact avec mon visage, que c'est le noir total ; je perds connaissance.

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Petite information : à partir du chapitre suivant les chapitres seront bien plus longs :)

Prisonnière du destin obscurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant