Chapitre 39 - Plongée dans les Ténèbres

585 45 8
                                    

Arya

Alors que je me fais vulgairement traîner en dehors de la pièce, mes cris ne cessent de résonner. Je ne peux imaginer ce que je ressentirai lorsque tous ces hommes me toucheront.

Je ne veux pas. Je ne veux pas vivre ça et je n'y survivrai pas.

Désespérément, je regarde autour de moi pour trouver le moyen de mettre fin à ma vie avant que ça n'arrive.

Les mains fermes et froides des hommes qui me tiennent m'entraînent dans les escaliers, me portant littéralement tant je mets de la force dans mes jambes pour tenter de résister.

Ça ne sert à rien. Kelyan a scellé mon destin et je ne peux y échapper. Résigne-toi, Arya. Cesse de te battre.

La lumière du jour s'approche dangereusement de moi, me faisant réaliser que bientôt, ils m'emmèneront hors de ce bâtiment, loin de tout, pour me souiller.

J'essaie tant bien que mal de me convaincre que dès que nous aurons franchi cette porte, je dois me résigner et abandonner.

Affronter mon destin et accepter cette horreur.

Mes yeux se ferment fortement et je m'efforce de me répéter que c'est la fin, que malgré la trahison de ma famille, j'ai vécu de belles choses. Qu'après le supplice certain que je vais vivre, je me donnerai la mort. Comment pourrais-je vivre alors que la dernière personne sur qui j'avais un peu d'espoir vient de me jeter dans la gueule du loup ?

Alors que mon corps entier tremble de peur, je ne sens soudainement plus toutes les mains qui me portaient.

Mes fesses entrent en contact avec le sol. Ça y est, ils vont me violer ici et maintenant. Ils vont m'arracher ma vie, à cet instant.

Toujours les yeux clos, je me recroqueville sur moi-même et supplie en criant de ne pas me toucher, de me laisser partir.

Après plusieurs secondes, je réalise que personne ne m'a encore touchée, et un gémissement de douleur me parvient aux oreilles. Par réflexe, j'ouvre immédiatement les yeux.

Mon souffle se coupe lorsque je vois Léyna, du sang partout sur ses habits et ses mains. Ces dernières tiennent fermement un manche de couteau, la lame se trouvant à l'intérieur du corps d'un des Russes.

Encore troublée et perturbée, je mets un moment avant de remarquer qu'elle est avec deux autres hommes et qu'eux aussi, ont du sang sur le corps.

La terreur me quitte lentement, remplacée par une incrédulité totale. Je reste figée, mon esprit essayant désespérément de comprendre ce qui se passe. Les mains froides qui me tenaient, qui m'avaient traînée sans pitié, ne sont plus là. En revanche, la présence de Léyna et des deux autres hommes me plonge dans un précipice de confusion et d'incompréhension.

Léyna. Comment est-elle ici ? Pourquoi ? Elle, qui semblait m'avoir abandonnée avec tous les autres, se tient maintenant devant moi, ses vêtements maculés de sang, ses yeux brûlants d'une détermination féroce. Le corps du Russe s'effondre à ses pieds, et je ressens un mélange étrange de soulagement et de peur.

Je reste recroquevillée sur moi-même, mes bras autour de mes jambes, le corps encore tremblant. Je suis trop engourdie pour pleurer, trop secouée pour exprimer la moindre reconnaissance. Mon esprit tourne à toute vitesse, essayant de saisir chaque détail de la scène.

Les deux hommes qui accompagnent Léyna semblent tout aussi déterminés, leurs regards passant sans cesse de moi aux autres Russes qui pourraient surgir à tout moment. Ils respirent la menace et la promesse de protection à la fois, et je ne sais pas si je dois me sentir rassurée ou plus effrayée encore.

Prisonnière du destin obscurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant