Chapitre 50 - L'Atout Caché

276 22 1
                                    

Kelyan

Adossé à la chambranle de la porte de la maison des supplices, j'observe, l'esprit lourd et tourmenté. Les cris de douleur de Gabrielle ne cessent de résonner dans la pièce, chaque gémissement, chaque hurlement m'exaspérant un peu plus. Cette cacophonie infernale érode peu à peu ma patience, me ramenant à ce côté sombre que je peine parfois à contrôler.

Je serre les poings, prêt à ordonner à l'homme qui la torture de la faire taire une bonne fois pour toutes. Mon regard glacial se pose sur lui, un ordre silencieux au bord des lèvres, mais soudain, mon téléphone sonne, interrompant ma pensée. Le son strident me fait grogner, tirant de moi un soupir d'agacement.

- Quoi ?» Grogné-je, sans prendre la peine de vérifier le numéro qui s'affiche.

La voix qui me répond est celle que je n'aurais jamais imaginé entendre à cet instant.

- Kelyan ! J-je ne sais pas où je suis. On... On vient de me relâcher mais j'ai peur d-de... enfin j-je...» Crie une voix féminine, tremblante et paniquée.

Amaya.

Mon cœur rate un battement, mon esprit s'emballe. Quoi ? Comment est-ce possible ? Pourquoi l'avoir libérée ? Des milliers de questions se bousculent dans ma tête, mais je me force à rester calme, à ne pas montrer la panique qui me gagne.

- Il faut que tu te calmes, Aya.» Ordonné-je d'une voix tendre mais ferme, me forçant à contrôler le flot d'émotions qui menace de me submerger.

Je ne peux pas me permettre de perdre mon sang-froid, pas maintenant. Ce n'est pas le moment pour elle de céder à la panique. Ma main libre tremble légèrement, trahissant l'angoisse que je ressens.

Si Amaya est dehors, cela signifie qu'Arya a dû faire quelque chose, quelque chose de désespéré...

- Écoute-moi.» Continué-je avec plus de douceur, m'efforçant de lui transmettre un sentiment de sécurité à travers les ondes. - Où est Arya ? Que s'est-il passé ?»

Mon ton se fait plus doux, presque protecteur, tandis que je l'imagine seule, dans la nuit, perdue et terrifiée. L'idée d'Amaya, seule et en danger, me transperce comme un coup de poignard. Je serre les dents, tentant de refouler l'angoisse qui grandit en moi. Les cris de Gabrielle deviennent un bruit de fond lointain, mon attention totalement focalisée sur ma sœur.

- Je... je ne sais pas où elle est ! Ils m'ont dit de partir sans elle, a-alors je suis sortie, mais je ne sais pas où je suis, je... je ne veux pas la laisser seule.» Pleure-t-elle, sa voix se brisant sur le dernier mot.

Mon cœur se serre à l'idée qu'Arya ait pu se sacrifier pour la sauver. La colère et la peur se mélangent, menaçant de me faire perdre mon contrôle habituel.

- Tu vas me dire ce que tu vois autour de toi.» Ordonné-je.
- Maintenant. Décris-moi tout. Et ne t'éloigne pas de la route, reste là où il y a des lumières.»

Je jette un regard vers la porte, où l'homme en train de torturer Gabrielle continue son œuvre macabre. Un éclair de rage me traverse, mais je le repousse pour l'instant, me précipitant hors de cette maison pour rejoindre ma voiture.

- Kelyan... Je... Je suis perdue.» Sanglote Amaya. - Il fait nuit et je ne reconnais rien... C'est un autre pays, je crois. J'ai l'impression d'être à des kilomètres de tout...»

Un mélange de colère et de frustration monte en moi, mais je dois rester calme pour elle.

- Tu vas m'écouter attentivement et faire tout ce que je te dis de faire, c'est compris ?»

Prisonnière du destin obscurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant