Chapitre sept

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La respiration saccadée, un pas après l'autre elle descendit les marches avant de frôler l'herbe encore fraîche,  inhalant chacune des odeurs.
Le vent lui fouettait le visage, balayant sans mal ses cheveux à la  couleur du feu.
Enjambant les quelques branches cassées à la recherche de l'endroit exact où elle avait vu ces magnifiques loups, elle cru apercevoir une silhouette féminine, celle ci attendait en chantonnant un air qu'elle connaissait trop bien. Il s'agissait de Long long time ago de Janvier Navarrete, cette délicieuse musique avait été entendue dans le film "Le Labyrinth de Pan", aussi douce que terrifiante, elle pourrait servir de berceuse pour endormir un enfant ou nourrir son pire cauchemar.
Eden sentit des frissons la parcourir avant de reconnaître, Tina.
Elle se rapprocha encore un peu avant de briser cette atmosphère de film d'horreur.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demanda-t-elle doucement.

- Eh bien comme toi gentille Eden, je passe le temps. Lui répondit celle-ci d'un ton monotone.

Ironique, et tellement fausse ces nuances ne pouvaient échapper à Eden, elle ne rétorqua pas.

C'est alors que des grognements surgirent. Minuit se dressait, un louveteau entre les pattes, face à une meute enragée.

- Il faut l'aider ! Cria Eden

- Tu ne crois quand même pas que je vais risquer de me faire tuer pour ces bêtes ? Rétorqua Tina.

Les poings fermés, la mâchoire serrée, Eden franchit les derniers obstacles qui la séparaient de la meute, puis
saisi une longue branche avant de faire de grands gestes pour tenter de les faire fuir.
Courageuse et téméraire elle se mit, entre la jeune maman et ces brutes affamées.

- DEGAGEZ !!!!!!!!!!!! Hurla t'elle.

Ils se rapprochèrent pendant qu'elle reculait, elle trébucha et tomba ardemment sur le sol, leur laissant la possibilité de la dévorer.

- TINA !!! AIDE MOI !!!

- JAMAIS EDEN !

L'un d'eux lui attrapa le pied avant de le secouer tel un jeu de mordant, un autre serra dans sa gueule son bras le transperçant de part en part. Elle ne pu retenir un hurlement de douleur quand elle eu le réflexe de fermer les yeux quand que la pâte de ce monstre ne vienne la gifler, laissant ses griffes  déchirer son visage.
Elle n'avait plus la force de ce battre et aurait pu se laisser mourir telle une guerrière. Pourquoi pas ? N'était-ce pas une belle mort après tout ? 
Elle songea à ce qui se passerait après, une fois que son âme quitterais  définitivement son corps.
Elle n'avait plus aucune famille, plus rien ne l'a retenait ici.
Elle souria dans la douleur, elle avait au moins essayé de faire quelque chose de bien avant de quitter ce monde. Elle ne sentait même plus les crocs, le sang coulait pourtant encore, il glissait sur sa peau encore si douce.
Elle respirait encore... Elle respirait..., avec précaution, elle entre ouvrit un oeil, les grognements étaient toujours présents et semblaient plus vifs encore.
Quand elle revint définitivement à elle, Minuit était au-dessus,  repoussant la meute avec force et courage, délaissant son bébé derrière.  Eden souffla et rassembla le peu de force qui lui restait pour se retourner, saisir le louveteau et le protéger de son corps fébrilement ensanglanté.

Avec toute la carrure d'une reine, Minuit réussit avec rage à obtenir gain de cause, et repoussa la meute.
Dans un grognement face à Tina, elle se coucha près de la blessée, et à l'aide de son agréable fourrure, la réchauffa.

- Ah gentille Eden, trop gentille. J'aurai au moins le bonheur de ne désormais plus te compter parmi mes concurrentes. Fini Tina.

Plus aucune force n'émanait d'Eden. Elle baignait pleinement dans son sang, ses cheveux, ne s'en distinguaient même plus, elle crut entendre Minuit appeler. Ce légendaire "hurlement à la lune"qu'elle avait lu dans ses plus beaux romans de fantasy.
Quelle belle mort allait-elle avoir, une magnifique tragédie digne d'un merveilleux film. Ce genre de film qu'Eden adorait regarder. L'avantage de ce drame, c'est qu'elle ne ressentirait plus rien, ni le manque, ni la déception, ni la peur, ni même l'envie ou la douleur alors, dans un dernier soupire, elle ferma les yeux et se laissa aller.

D A M N É S (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant