Chapitre 17

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Chapitre 17

(PDV de Nihal)

Ça faisait maintenant près d'une semaine que je vivais dans les mêmes chambres que Leith - scandaleux!! Et sans être mariés, en plus... On ne se parlait pas. Je n'avais rien à lui dire, et lui non plus, apparemment. J'avais essayé d'exécuter le plan de Maître Khawarizmi, mais rien à faire, il était fermé comme une huitre à toute approche le moindrement suggestive. C'était frustrant à en crier. J'étais en train de penser à une façon différente de l'approcher lorsqu'une main envahissante vint dans mon champ de vision, claquant impatiemment des doigts. Lorsque je relevai le regard, mon Maître me regardait avec insistance.

-Quoi? demandai-je, arrêtant mon exercice de musculation pour mieux le voir.

-Si tu peux tomber dans la lune pendant que tu t'entraînes, c'est que mon exercice n'est pas assez exigeant, déclara-t-il.

Je me laissai tomber sur le ventre, mes muscles abdominaux me faisant souffrir très légèrement. Je le regardai d'un air inquisiteur. Que voulait-il que je fasse de plus?

-Lèves-toi, jeune femme. On va commencer le vrai travail. Se battre.

J'eus un sourire satisfait. Depuis le temps que j'attendais ça! Sans perdre un seul instant, je me levai.

-Bien. La première étape, c'est la garde. C'est probablement l'étape la plus importante que tu auras à apprendre. C'est la base, et si tu l'apprends mal, alors toute ta technique de combat en sera affectée. C'est clair?

-Oui, Maître, confirmai-je d'un hochement de tête.

-Parfait, alors plie les genoux... un peu moins. Oui, reste droite, un pied derrière l'autre, le corps de biais. C'est bien, c'est bien.

Il marmonna en me tournant autour, tel un aigle chassant une pauvre proie innocente. Sauf que je n'étais plus innocente. Même si j'étais toujours sans défense. Il corrigea tous les petits défauts qui se glissaient dans ma posture, il fut impitoyable. Lorsque ce fut la fin de la leçon, je remarquai que nous n'avions que fait ça de la journée. Et mes muscles m'élançaient bien plus que lors des exercices de musculations, signe que mon corps s'endurcissait.

-Bon, tu peux aller voir ta tante, nous avons fini pour la journée, annonça Maître Khawarizmi.

-Merci, Maître.

Je courrai jusque dans la chambre de mon Maître, où ma tante restait souvent lorsqu'il me donnait des leçons. Elle lisait un livre, sagement accotée contre un mur, ses petites jambes étendues devant elle. Je me glissai à ses côtés.

-Qu'est-ce que tu lis, tante Lanie? demandai-je doucement.

Elle n'était pas complètement guérie, mais les enflures et la couleur particulièrement foncée de ses ecchymoses s'étaient estompés. J'étais heureuse qu'elle soit en sécurité, et qu'elle aille mieux. Je me souviens encore de 'angoisse que j'avais ressentie en la voyant tellement blessée à cause de ses bâtards de gardes. Je passai quelques temps avec Lanie, mais bien vite, je la vis s'épuiser.

-Tu devrais te coucher, tante Lanie, tu tombes de sommeil, lui conseillai-je gentiment.

-Je suis désolée, ma jolie. Tu es sûre que ça ne te dérange pas? me demanda-t-elle d'un air inquiet.

-Mais, oui. On se revoit bientôt, d'accord?

-Oui. Au revoir...

Je me levai avec un grognement rauque. Ce que j'avais mal, par les crocs d'Arhiman! Je plaquai un bisou sonore sur le joue douce de ma tante, lui serrai une dernière fois la main, et sortis de la chambre.

-Je vais m'en retourner dans les quartiers de Leith, Maître, annonçai-je à l'homme qui s'était déjà endormi.

J'haussai les épaules, souriant devant la vue de mon Maître, d'habitude si noble et sévère, dormir la bouche ouverte sur une paillasse, se tenant loin de la chambre de ma tante, en merveilleux homme d'honneur qu'il était. Je remontai doucement la couverture sur le corps étonnant frêle de Maître Khawarizmi, puis sortis discrètement de la tanière où je m'entraînais maintenant depuis assez longtemps.

Les tunnels de pierres étaient silencieux tout autour de moi. Je n'avais maintenant plus besoin de garde pour me raccompagner, je connaissais le chemin par cœur. Même lorsqu'il faisait sombre, comme présentement-

Je fronçai les sourcils en entendant des bruits de pas, plusieurs hommes, qui se déplaçaient dans les couloirs. Que pouvais bien faire des gardes à cette heure-ci dans les tunnels près de chez Maître Al-Khawarizmi? Je sentis un drôle de picotement entre mes épaules, me faisant les redresser par réflexe. Je n'aimais pas ça. Quelque chose se passait, mais je ne pouvais mettre le doigt sur ce qui me gênait. Et alors? Bien sûr que des hommes se déplaçaient dans les couloirs, je ne devais pas oublier que j'étais un otage d'un Roi pitoyable. Il était évident que des gardes feraient des rondes. Mais je ne les avais jamais entendus avant. Jamais.

- Bonjour, ma jolie...

Je sursautais violemment, complètement prise par surprise. Mon regard se posa sur les deux hommes qui se tenaient avec arrogance derrière moi. Le picotement entre mes épaules s'intensifia jusqu'à un point où il me rendit grandement inconfortable.

- Puis-je faire quelque chose pour vous, messieurs? demandai-je de ma voix de princesse, froide et impérieuse.

Ils eurent un sourire satisfait, puis celui qui avait parlé en premier s'avança doucement. Par réflexe, je voulus reculer, mais je me souvins des leçons de mon Maître. Ne pas laisser à son adversaire l'occasion de voir sa peur. Cela lui donnait une confiance qui pourrait être fatale. Je relevai donc le menton, et resta bien campée sur mes pieds.

- Qu'est-ce que vous faites? Reculez, s'il vous plaît! ordonnai-je en fronçant les sourcils.

Je ne comprenais toujours pas ce qu'ils voulaient. Pourquoi étaient-ils là, en plein milieu de la nuit? L'homme m'ignore complètement.

- Vous savez, Princesse, que votre beauté est spectaculaire. Le Roi a été contrarié lorsque vous avez refusé son offre de faire partie de son harem.

- Ce n'est absolument pas mon problème, ripostai-je, la colère commençant à bouillonner à l'intérieur de moi, avec, si j'étais le moindrement honnête, un peu de panique.

- C'est en partie ce caractère qui fais votre charme, Princesse. Ce qui est plutôt étonnant, vu votre réputation docile et érudite.

Je plissai les yeux, mais choisi de ne rien dire. Après tout, pour converser avec des idiots, il faut d'abord se rabaisser à leur niveau... Je me contentai donc simplement de les regarder, tenter de voir quelles seraient leurs faiblesses. Pendant ce temps, le soldat continuait d'avancer, lentement, chaque pas sûr et sinueux. Finalement, il s'arrêta juste devant, moi, me regardant de haut. Un sourire mauvais étira ses lèvres, me faisant frissonner d'un dégoût que je ne compris pas. Pas tout de suite.. Et puis-

- Vous ne voudriez pas vous amuser un peu? Le Prince Leith ne semble pas des plus divertissant... susurra l'homme, sa bouche répugnante tout près, trop près à mon goût, de mon oreille. Qu'en dites vous, Princesse?

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Bon, je sais que ça fait longtemps, et que ce n'est pas le palpitant des chapitres, mais je n'ai vraiment pas eut le temps d'écrire ces derniers jours, et j'espère que vous allez quand même apprécier ce bout d'histoire! Bonne lecture :)

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Laety B.

Les Héritiers de Perse - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant