Chapitre 5

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Chapitre 5

(PDV de Nihal)

Lorsque je me réveillai, je remarquai trois choses. De un, ma tête me lançait atrocement. De deux, j'étais toute nue. Et de trois, Leith était à côté de moi, l'air complètement affolé. Mais qu'est-ce qu'il venait de se passer?

-Aïe ma tête... gémis-je en tentant de me relever pour masquer la soudaine gêne qui venait de colorer mes joues.

-Ça va? demanda Leith, les sourcils froncés.

Son regard avait perdu de la foideur que je détestait tant, mais ses yeux parassaient plus sombres, plus... Je ne sais pas.

-Est-ce que je pourrais... tu sais, avoir quelque chose à mettre sur moi? demandai-je, sentant finalement la chaleur monter à mon visage.

-Oh! Désolé, marmonna-t-il en se levant maladroitement, à toute vitesse.

Je l'entendis bouger dans la pièce, puis quelques secondes plus tard, le long drap crème de mon lit me couvrait totalement. Je soupirai de soulagement. Je me sentait beaucoup mieux ainsi, mon corps trop maigre à mon goût enfin caché à ses yeux. Je tentai de me lever toute seule, mais perdis mon équilibre. Sans les bras de Leith pour me retenir, je me serais écrasée par terre. Il eut un sourire hésitant, l'air autant gêné que moi, puis me conduisit lentement vers le siège le plus proche.

-Veux-tu que j'aille chercher un médecin?

-Non, non je vais bien, répondis-je, la main sur mon crâne pour tenter de faire arrêter les coups de massue sur ma tête.

-Tu es sûre? Tu as l'air pâle. Tu as l'air définitivement pâle. Je vais chercher un médecin, ajouta-t-il avec une soudaine montée de détermination.

-Leith... Calme-toi, je vais bien, soufflai-je doucement, sachant qu'il ne servait à rien de crier, surtout après mon frère adoptif.

Ma voix eut l'effet désiré. Il passa nerveusement sa main dans ses cheveux noirs, mais finit par s'assoir par terre, devant moi.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé? demandai-je, le faisant lever son regard sombre vers moi.

-Je ne sais pas trop, je suis arrivé et tu était dans l'eau. Tu ne respirais plus...

-Je ne respirais plus? demandai-je d'une voix faible.

Il secoua doucement la tête, les yeux baissés, ses longs cils créant des ombres sur ses pomettes.

-Comment as-tu fait pour me réanimer? demandai-je, plutôt surprise.

-Je me suis rappelé de ce que tu m'avais appris.

-Merci, soufflai-je, un léger sourire de gratitude sur les lèvres.

Étrangement, à cet instant précis, la froideur que j'avais vu dans ses yeux lorsqu'il se disputait avec mon père revint, palissant rapidement son regard. Qu'avais-je dis de mal? Pourquoi cette réaction étrange? Je sentis mes sourcils se froncer presque malgré moi lorsqu'il se leva brusquement, l'air agité, et quitta ma chambre, claquant la porte avec violence.

Je secoua la tête, tentant de me rapeller ce que j'avais dit qui aurais pu le vexer, mais rien ne me vint à l'esprit. finalement, à court d'idées, je me levai, retenant de peine et de misère le drap le long de mon corps et m'habillai rapidement, mon crâne hurlant de douleur à chaque mouvement trop rapide de ma tête. Peut-être que je devrais réellement aller voir un médecin. Ou aller voir Maître Ali. Je ne me sentais pas en état de chercher un remède pour mon mal de tête. Je quittai ma chambre, attrapant à la dernière minute l'arc confectionné par Hamid, et me dirigeai vers la bibliothèque. Maître Ali était à son poste, comme toujours, lisant un énorme bouquin avec difficulté.

-Maître... chuchotai-je doucement.

Il releva son visage ridé, me regarda avec bienveillance.

-Princesse! Que puis-je faire pour vous?

Puis, il dû prendre conscience de la mine affreuse que j'avais car ses sourcils se froncèrent avec inquiétude.

-Quelque chose ne va pas, Princesse? demanda-t-il, la voix remplie d'inquiétude et de compassion.

-J'ai seulement un mal de crâne, et ça m'empêche de penser correctement.

-Oh, ne bougez pas, Princesse, je vous apporte quelque chose qui vous fera beaucoup de bien, marmonna Maître Ali en s'éloignant, boitillant légèrement.

Il revint rapidement avec un verre rempli d'un liquide fumant. Lorsqu'il me le tendit, je reconnus aisément l'odeur du gingembre, plante rare dans le milieu du désert. Je pris un gorgée prudente, la tisane me brûlant la langue. Après avoir finit le verre, je me sentais déjà un peu mieux, entourée de l'atmosphère apaisante de la bibliothèque.

-Merci, Maître Ali.

-Tout le plaisir est pour moi, Princesse. Si jamais il y a quoi que ce soit, vous savez que vous pouvez toujours compter sur moi?

-Oui, Maître. Je vous suis extrêmement reconnaissante. Pour tout.

-Arrêtez, vous allez me gêner, ricana le vieil homme.

Je souris doucement, puis quittai l'immense bibliothèque d'un pas que je trouvai affreusement chancelant. Ma tête me lançait toujours, mais je profitai du mince soulagement que m'avait procuré la tisane de Maître Ali. Juste comme je mettais la main sur la poignée dorée de la porte de ma chambre, une main masculine me saisit soudainement le bras, me faisant sursauter plutôt violemment.

-Oh! Désolé si je t'ai fait peur, souffla la voix nettement reconnaissable de mon frère jumeau, Fayçal.

-Je n'ai pas eut peur, répliquai-je d'une voix faible, Fayçal loin d'être convaincu, un sourire moqueur aux lèvres.

-D'accord, je te crois... Enfin! Je ne venais pas te parler de ça. C'est l'heure de ta leçon de tir à l'arc, dit joyeusement Fayçal.

-Non, désolée, pas aujourd'hui. Je ne me sens pas très bien...

Étrangement, je n'avais pas envie de raconter à mon frère ce qui s'était passé avec Leith. Ce n'est pas que je n'avais pas confiance, au contraire, je confierais ma propre vie à Fayçal, mais ce qui s'était passé me semblait... privé, secret.

-Nihal... La caravane qui recherche tante Lanie part demain, déclara mon frère avec fatalisme.

-Quoi? Mais je ne suis pas encore prête! Maman ne voudra jamais que je parte avec eux! m'exclamai-je, au bord des larmes, à ma grande honte.

-Nihal, calme-toi. Nihal!

Mon regard vint se poser avec hésitation sur le visage de mon jumeau, qui me fit un sourire encourageant.

-Tu as raison, Maman et Papa ne veulent pas te laisser y aller... Je leur ai parlé. Mais tu n'es pas obligée d'avoir leur permission. On pourrait y aller en secret, toi et moi... Qu'en pense-tu?

-Je crois que c'est la pire idée que tu aies eut dans ta courte existence, répliquai-je aussitôt. Il est hors de question que l'on fasse ça.

Pour qui se prenait-il? Depuis quand était-il prêt à défier les ordres de nos parents?

-D'accord, sourit-il. Tu n'auras qu'à rester ici pendant que Leith et moi allons chercher notre tante..

Il se retourna, marcha lentement, s'éloignant avec malice de moi. Je le regardai s'en aller, me mordillant les lèvres.

-Attends! criai-je après un moment de silence. Tu... Tu as un plan?

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Pfiou! C'est vraiment le mieux que je puisse faire avec la maladie qui ronge tous les écrivains un jour ou l'autre : Le syndrôme de la page blanche. Et j'ai le regret de vous dire que j'en suis fortement atteinte :P Enfin, vous comprendrez que je n'écrirai presque plus. Je tenais à faire ce chapitre, je ne sais pas trop pourquoi, mais comme d'habitude, laissez vos merveilleux commentaires :)

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Laety B.

Les Héritiers de Perse - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant