PARTIE I - Chapitre 11

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Hé coucou !

Voici la suite ;-)

Avouez, vous espérez secrètement en apprendre enfin davantage sur Térence ? Ah ! Pas sûre que ce qui va suivre va éclairer votre lanterne... On en reparle à la fin du chapitre... mouhahaha !

Bonne lecture :)

***

Je passe les trois jours suivants au chevet de Léandre. À mon grand étonnement, mon amoureux prend les choses avec plus d'humour et de philosophie que je ne l'aurais cru. Déterminée à ne pas le laisser s'ennuyer, j'efforce d'occuper son temps du mieux que possible.

Après avoir enchaîné plusieurs mini séries sur de célèbres serial killers américains, feuilleté de vieux albums photos de son enfance, disputé quatre parties de jeux de dames et petits chevaux, ce dernier a eu la riche idée (ou pas) de me faire découvrir les vieux vinyles de variété d'après-guerre qui appartenaient à ses grands-parents. Je crois qu'à ce stade, nous avons tout écouté, des Andrews Sisters à Sidney Bechet en passant par Charles Trenet...

Un plaisir, on adore.

Loin de se laisser abattre, Léni garde malgré tout le moral sans se départir un instant de sa bonne humeur coutumière. De mon côté, après avoir passé les soixante-douze dernières heures à jouer les gardes-malade sans mettre le nez dehors et voir personne d'autre que lui, je commence, doucement mais sûrement, à étouffer entre les quatre murs de sa chambre.

Alors que nous sommes en train de regarder la fin de Rocky II, un long bâillement me traverse. Il est un peu plus de quatorze heures et la digestion du filet mignon de porc aux petits oignons, apporté un peu plus tôt par Ernest, est un peu difficile. Allongé à côté de moi, la jambe surélevée et le dos calé contre une multitude d'oreillers, mon convalescent s'est endormi. Il faut dire que les antidouleurs qu'il avale religieusement toutes les six heures le mettent totalement K.O. – sans mauvais jeu de mots.

Rocky Balboa, tout ça, tout ça...

À travers la fenêtre ouverte, des salves de rires et d'acclamations me parviennent par vague depuis un bon moment déjà. Je soupçonne la troupe d'invités d'avoir déjeuné dehors pour profiter du beau temps récemment revenu. En dépit de notre réclusion forcée, la vie du château continue de suivre son cours et force est de constater que les convives de Térence ont l'air de bien s'amuser.

Térence.

Oui, parlons-en.

Depuis notre accrochage dans la bibliothèque, il n'est venu voir son frère qu'une seule fois. Si j'étais du genre complotiste – ce que je ne suis définitivement pas (Ah !), je penserais que c'est surtout à cause de ma présence quasi constante dans la pièce. Toujours est-il que la visite fut brève, relativement chaleureuse (envers Léandre uniquement), et hormis un très léger hochement de tête à mon encontre, il s'est contenté de m'ignorer – comme d'habitude.

Inutile de préciser que, cette fois, je n'ai pas parlé de notre entrevue à Léni. Ce que j'ai ressenti ce soir-là... J'évite de trop y penser, de trop dramatiser, même s'il m'est vraiment difficile de nier ce que j'éprouve lorsque je suis à ses côtés.

C'est affreux. Je suis... Quoi ? Troublée ? Irritée ? Attirée par lui ? Un mélange des trois ? Je n'en ai aucune idée. Quoi qu'il en soit, même si je ne saurais pas tout à fait décrire la nature exacte de mes sentiments, ils existent et c'est une réalité qui m'horrifie.

Le frère de mon mec et de vingt-deux ans mon ainé par-dessus le marché.

Plus limite, tu meurs.

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