Le lendemain matin, il me fallut un moment pour trouver la force de sortir de mon lit. Demetri était resté une partie de la nuit sans que je ne demande rien après m'avoir assuré que j'aurais une journée de repos pour me remettre du choc. Et comme je n'arrivais pas à trouver le sommeil, il avait continué à me parler de son passé, me racontant par exemple comment vivaient les peuples antiques, ainsi que le début de sa nouvelle vie auprès d'Amun. Si bien que j'avais fini par m'endormir sans m'en rendre compte. Quand je m'étais réveillée en sursaut au matin après un cauchemar avec le visage d'Aznar dedans, il était parti. Il s'était montré tellement patient et attentionné que j'avais la sensation de m'être laissée séduire un peu trop facilement sans que cela ne semble me déranger. J'ignorais ce qu'il se passait mais quelque chose me poussait à en vouloir plus et le traqueur semblait disposé à ne pas me repousser.
Essayant de penser à autre chose, je me levais pour prendre une douche brûlante alors que je regardais mon poignet meurtri. Il y avait bien une douleur semblable à un gros hématome, mais j'avais beau le regarder sous tous les angles, il était intact, comme s'il n'avait jamais été cassé. Sentant des larmes me monter aux yeux en y repensant, je montais encore la température de l'eau alors que je regardais l'autre main. Je ne savais pas si mon attrait pour la chaleur était lié à ce que j'avais fait, mais je n'arrivais pas à oublier cette petite flamme qui s'était échappée. Quand je m'étais retrouvée face à ce... monstre... je m'étais sentie humiliée comme je ne l'avais jamais été. Si Demetri m'avait fait des avances explicites, il était resté courtois, ce qui n'était pas le cas de cet Aznar... les propos salaces et dégradants avec lesquels il m'avait gratifié m'avait tellement choqué que j'avais été incapable de faire autre chose que pleurer. Quand il m'avait attrapé par la main pour m'attirer à lui, probablement pour me vider de mon sang, avec les mains baladeuses, j'avais essayé de m'échapper avec tellement de virulence que j'étais tombée à la renverse après avoir entendu le craquement sinistre. Et après, en voyant les deux vampires tenter de m'atteindre alors que les Volturi étaient venus à mon secours, j'avais senti un drôle de fourmillement au niveau de mon cerveau. Et en croisant le regard du traqueur, c'était comme s'il y avait eu un déclic.
Quant à cette histoire de guerre des clans, j'avais conscience que ça voulait dire revoir cet individu abject. Moi qui avais toujours été trop gentille pour me défendre, je ne voulais plus revivre cette humiliation. Et si je devais devenir un vampire à mon tour pour y parvenir, alors soit. Quand Demetri avait mentionné cette possibilité la veille, au début j'avais été horrifiée. Mais au fur et à mesure, je m'étais imaginée, capable de me battre seule, et protégée par ce don, et doucement l'idée était devenue presque plaisante. Et ce alors qu'il y avait encore quelques semaines, j'espérais juste rester en vie derrière mon petit bureau. Non c'était décidée, je ne voulais plus me laisser faire. Je ne voulais plus être passive mais vraiment vivre ma vie comme je l'entendais, à un ou deux détails près. Est-ce que je serais capable de participer à cette guerre ? Aucune idée, mais je voulais me donner les moyens d'y arriver, terminée la petite Charlie terrifiée. Peut-être que je me faisais des films et que j'avais pris la confiance en découvrant que j'avais un don, mais j'avais envie de croire que je pourrais être heureuse ici. Je voulais croire que le traqueur s'intéressait suffisamment à moi, petite secrétaire humaine, pour espérer que ça débouche sur quelque chose. Et il n'était pas le seul à occuper mes pensées. Etais-je vraiment une descendante de Félix ? J'avais cru comprendre que les vampires pouvaient procréer avec l'histoire des Cullen, mais ça ne coïncidait pas... bien décidée à obtenir des réponses, je quittais finalement le réconfort bouillant du jet d'eau pour m'habiller, enfilant un pull jaune moutarde par-dessus mon jeans. Je pris ensuite quelques minutes pour m'observer dans le miroir. Je remontais mes longs cheveux blonds ondulants dans mon dos en queue de cheval au moment où quelqu'un toquait à ma porte. Retournant dans la chambre, j'appuyais sur la poignée pour tomber nez-à-nez avec celui que je comptais voir aujourd'hui.
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L'éternité a un prix [OC/Volturi]
Fanfiction[Post Révélation] Suite à l'humiliation vécue à Forks en décembre 2006 face aux Cullens et le reste de la communauté vampirique, les Volturi tentent d'oublier cet échec et d'obtenir à nouveau le respect de leurs pairs. C'est alors que Charlie se re...