Etonnamment, non seulement je n'avais pas été mise à la porte, mais en plus je n'avais vu personne venir me parler de l'incident au cours de la semaine qui s'était écoulée. J'avais tendance à croire que les deux vampires n'en avaient simplement pas parler autour d'eux bien que je sois toujours à la recherche de réponse qui pourrait expliquer mon drôle de comportement. Je n'en revenais pas que Félix ne me dise rien alors qu'il semblait avoir des pistes. D'ailleurs je l'avais très peu vu ces derniers jours, le retour de son meilleur ami semblait l'occuper, ce qui m'arrangeait.
Parce que cet épisode avait éveillé chez moi une frustration que je n'avais pas réussi à évacuer jusqu'à présent, et ce malgré mes vaines tentatives de l'assouvir quand j'étais dans ma chambre. Probablement parce que les paroles du colosse résonnaient dans mon esprit et que l'idée que l'ouïe ou l'odorat de Demetri puissent intercepter mes séances nocturnes solitaires m'avait perturbé et m'avait rendu incapable d'aller bien loin. Au lieu de ça, j'avais concentré mes efforts à devenir discrète afin que ma présence ne soit pas perceptible, ou presque, pour le traqueur. Si je n'en avais pas conscience à mon arrivée, les gestes les plus banaux du quotidien pouvaient produire des nuisances alors je prenais soin de fermer la porte de la cuisine quand je faisais à manger, ou mettre une serviette sur la machine à laver pour atténuer les sons produits lors d'un cycle. Et plus je faisais des efforts et plus j'avais l'impression d'être bruyante.
J'espérais que ma présence serait camouflée et absorbée par les ajouts que j'avais mis dans la bibliothèque. En plus des livres, j'avais glissé deux trois jeux, convaincue qu'ils seraient utiles à ceux qui s'ennuyaient. L'étagère du bas était donc maintenant occupée par une boîte de Monopoly édition italienne, un Uno et un Cluedo. Je n'avais pas la moindre idée de si j'avais bien fait, mais en m'installant sur ma chaise après le déjeuner, je remarquais que le jeu de cartes avait été pris, me faisant légèrement sourire.
Aussi étonnant que ça puisse l'être, je m'étais surprise à apprécier ce travail même si c'était mon tour de m'ennuyer maintenant que Félix avait oublié mon existence. Je voyais peu les résidents, la plupart se contentait de m'ignorer quand ils passaient devant moi et j'avais réussi le miracle de ne pas m'évanouir lors du deuxième festin. J'avais pris sur moi au point que je sentais que j'allais vite y devenir insensible aussi cruel soit ma réaction. Le troupeau de vaches menait à l'abattoir pour ravir mes papilles trottaient en permanence dans ma tête, comme un rappel régulier que j'agissais pareillement que les vampires à l'égard des animaux. Que j'adorais malgré tout, soyons clair ! Ils n'étaient pas si différents des humains sur certains points, et pour des créatures qui semblaient mépriser mes semblables, ils me traitaient bien. C'était des paroles que je tenais de Caïus. Quand j'allais voir de temps en temps les maîtres pour leur demander s'ils avaient besoin de quelque chose, oui j'étais folle, cherchant à occuper mon temps maintenant que presque tous les documents étaient classés, je l'avais entendu dire que je n'étais pas aussi méprisable que les autres, et vu la personnalité volcanique du personnage, je l'avais pris comme un compliment... tout ça pour dire que malgré tout, j'avais le droit à un espace privé sur lequel je ne payais aucun loyer, de plus j'étais pratiquement sûre qu'ils prenaient les frais alimentaires des employées à leur charge. Et visiblement, la garde se préoccupait tellement peu des secrétaires que je n'avais reçu aucune visite intempestive dans ma chambre qui était d'ailleurs verrouillée à clef, que je m'y trouve ou non. Ça n'arrêterait pas un vampire qui n'aurait qu'à casser la poignée mais c'était psychologique, c'était mon espace personnel, comme n'importe quel logement, ça me paraissait logique de le verrouiller. Tous les employés d'autres entreprises n'avaient pas autant de privilèges, je ne pouvais pas nier que j'étais bien traitée.
Au moment où je me lançais dans une trace informatique des récents achats effectués par Chelsea, je vis un visage aux traits angéliques se jeter sur mon bureau, l'innocence de ses traits déformée par une colère qui j'espérais ne m'était pas destinée.
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L'éternité a un prix [OC/Volturi]
Fanfiction[Post Révélation] Suite à l'humiliation vécue à Forks en décembre 2006 face aux Cullens et le reste de la communauté vampirique, les Volturi tentent d'oublier cet échec et d'obtenir à nouveau le respect de leurs pairs. C'est alors que Charlie se re...