réveil difficile

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Les 9 h sont déjà bien entamées quand les rires et les bruits de courses résonnent dans le couloir, tirant Denki de son profond sommeil. Grognant, le blondinet vient enfoncer sa tête dans l'oreiller pour s'y cacher. S'il pouvait, il balancerait par la fenêtre les abrutis qui arrivent à avoir de l'énergie aussi tôt...

Les yeux fermés, sa respiration s'apaise peu à peu. Dans d'autres circonstances, il aurait probablement pu se rendormir sans difficulté, lui qui a l'habitude des longues grasses matinées. Mais ce matin, il n'est pas seul dans ses draps...

Les mouvements qui se font soudain à côté, lui provoquent une décharge de panique. Se redressant d'un coup, prêt à hurler, il faut au blondinet quelques secondes pour saisir de quoi il s'agit. C'est à ce moment que les souvenirs de la nuit dernière reviennent et Denki n'est alors plus sûr de ce qu'il doit faire. Un bras bouillant passe sur son dos, ajoutant à son incompréhension générale, alors que le partenaire à sa droite se retourne sur le ventre.

- Sérieusement... grommelle Eijiro d'une voix cassée, complètement dans les vapes.

Visiblement, il n'y a pas que Denki qui est grognon le matin.

Riant doucement, la silhouette allongée sur sa gauche se redresse pour s'appuyer contre la tête de lit. Izuku paraît en bien meilleure forme que ses deux acolytes, et le regard tendre qu'il dépose sur eux fait vibrer encore plus fort la poitrine de Denki.

Sa nudité achève de confirmer au garçon tout ce qu'ils ont fait la veille, et à présent, rien ne retient les émotions qui viennent barbouiller ses joues de rose. La gorge asséchée de sa nuit courte ne délivre aucune salive lorsqu'il essaye de déglutir.

Ignorant tout du remue-ménage qu'il cause, Izuku se met doucement à caresser sa tignasse blonde pleine de nœuds. La lumière synthétique de la console restée allumée, se reflète dans ses pupilles colorées remplies de bienveillance. Retenant son souffle, Denki repose lentement son visage sur l'oreiller, comme s'il avait peur qu'un mouvement trop brusque ne brise l'instant. Le jour bien levé s'éparpille dans la pièce au travers du store à moitié fermé, et la queue lupine s'agite paresseusement sur les draps. Près de lui, la respiration régulière d'Eijiro se répercute contre son omoplate, alors que son bras épais l'encadre sans difficulté.

Cet étrange moment hors du temps aurait pu durer. Mais quand les gestes d'Izuku finissent par se stopper, et que ce dernier se met doucement à marmonner d'un air soucieux, Denki a l'impression que la chute fait affreusement mal.

Il n'a qu'à suivre ses yeux pour comprendre que l'attention d'Izuku a été attirée par l'heure affichée sur sa console. En tendant l'oreille, Denki croit entendre les mots terribles de « rendez-vous » et de « départ ».

- Il y a un problème ? demande-t-il alors en se redressant sur ses coudes.

Sursautant, le regard émeraude se pose sur lui, puis un sourire se dessine sur le visage du beau garçon.

- Il commence à se faire tard, on va bientôt devoir partir.

Ces mots innocents sonnent comme un glas de fin dans la tête de Denki. Une terrible amertume, saupoudrée d'un profond sentiment de désillusion et de peur, vient l'envahir. Son souffle s'accélère presque aussi vite que l'expression apaisante d'Izuku se fane.

- Ho, Denki, je ne voulais pas t'inquiéter comme ça ! je...

- Hé t'inquiète, tu vas venir avec nous.

Eijiro se pense rassurant alors qu'il embrasse son épaule. Il se relève à son tour, s'installant sur ses genoux.

- Tu veux qu'on t'aide à préparer tes affaires ?

Les oreilles en plastique [KiriDenkiDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant