Chapitre 14

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Héloïse

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Héloïse

La reine se contempla une dernière fois dans le miroir doré de l'aile Est du palais. Elle avait l'impression d'être passée de mains en mains toute la journée. Bien qu'elle ai changé de tenue trois fois, les bonnes lui avaient assuré qu'« ici on fait pas d'chichi ».

Elle se retrouvait malgré tout parée d'une longue robe rouge dont le tombé rappelait celui des toges de la Grèce antique. Des feuilles de Laurier étaient brodées de fils dorés et serpentaient de son épaule gauche jusqu'à sa hanche droite. Sur le même thème une couronne était tressée dans ses cheveux aux boucles savamment travaillées. Heureusement qu'on lui avait précisé que c'était un banquet en petit comité. Lors de son séjour au château, en préparation des rixes Héloïse avait eu l'occasion d'assister à d'autres de ces festivités, mais aux dire de Leif celui – là n'avait rien à voir avec les autres. Il lui avait assuré que cela allait lui plaire, et qu'après une journée comme celle – ci ils avaient bien mérité de faire redescendre la pression.

En l'espace de quelques jours Héloïse avait perdu son monde, sa famille et deux de ses orteils. Elle ne savait pas en quoi consistait ce banquet mais elle était presque sûre qu'elle aurait aimé relâcher la pression roulée sous ses couvertures. Son pied la lançait et elle n'était pas sûre d'être en mesure de danser toute la soirée ; encore moins de prétendre devant toute la cour qu'elle passait un excellent moment. Pourtant, le reflet que lui renvoyait le miroir arrivait à la tromper elle – même. Coiffée et vêtue de la sorte elle donnait l'impression d'être née dans la peau d'une reine. Peut – être arriverait – elle à séduire la cour également.

Au fur et à mesure que la jeune femme s'approchait de la salle du banquet, elle pouvait percevoir des exclamations débordantes qui n'avaient rien de politiquement correctes. Lorsqu'elle poussa la tenture de la salle, la scène qu'elle découvrit la sidéra quelques instants. Une trentaine de chandeliers projetaient une lumière tamisée sur les murs de pierre, les membres de la cour étaient avachis sur des divans disposés de manière aléatoire dans la pièce et picoraient dans les divers mets laissés à leur disposition. Certains dansaient pieds nus, déjà enivrés du vin qui coulait à flot. Leif était installé sur l'un des divans, le regard dans le vague. Peu importe les situations, Héloïse lui trouvait toujours un regard mélancolique. Décidée à lui rendre le sourire elle s'approcha de lui.

- Est – ce qu'il y a une place pour moi sur ton divan ?

Les yeux de Leif se plissèrent en une expression malicieuse. Il baisa le dos de sa main avant de l'attirer à lui.

- Toujours. Regarde je vais te montrer quelque chose.

Il posa sa tête sur l'épaule de sa femme avant d'orienter son corps en direction de la piste de danse et pointa du doigts un petit monsieur qui était familier à Héloïse. Elle reconnaissait ces petits yeux pleins de suspicion mais il était légèrement différent de la dernière fois qu'elle l'avait vu. L'homme, dont les chaussures avaient valsées quelque part dans la pièce dansait joyeusement avec deux femmes bien plus grandes que lui. Sa chemise était ouverte jusqu'à son nombril et il affichait une expression béate. En superposant les deux représentations Héloïse finit par reconnaître le duc de Morvan qui avait défié Ralf au conseil plus tôt dans la journée. Cette vision fit éclater la reine:

le royaume sans étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant