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༄ Trois mondes,
Séparés par des frontières imperméables. Leurs habitants n'auraient pas dû se rencontrer un jour.
༄ Les théologiens, leurs gardiens.
Lorsque les étoiles du Royaume de Stellis disparaissent, les théologiens...
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Héloïse
La boule au ventre, Héloïse observa les grandes portes de bois sculpté s'ouvrir devant elle. Une fois ces dernières écartées elle se rendit compte que ce n'était pas elles les plus impressionnantes. Huit personnes assis en rond autour d'une table de pierre braquaient leur regard sur elle. L'une d'entre elles lui était familier : Ralf.
Il sirotait gentiment dans sa coupe de vin faisant fi des regards méprisants qui lui étaient adressés. C'était pour cela qu'elle avait besoin de lui. Elle avait besoin d'un modèle de sang-froid au milieu de ce monde qui ne cessait de changer et de s'effriter. Fin du monde ou non Ralf restait égal à lui – même, prêt à braver les tempêtes qui s'abattaient sur eux. Il releva la tête de sa coupe pour lui adresser un clin d'œil encourageant. Ce fut Leif qui intercepta le clin d'œil. Pour toute réponse il se saisit de la main d'Héloïse avant de lui murmurer :
- Ignore-les. Ils ne sont pas aussi monstrueux qu'ils en ont l'air.
En son for intérieur Héloïse pensait qu'ils étaient surement bien plus méchants qu'ils en avaient l'air en cet instant. Deux sièges plus grands que les autres trônaient autour de la table. La jeune reine pouvait en discerner les contours qui se dessinaient dans le contre-jour de la mosaïque au fond de la pièce. Leif la guida jusqu'à l'un d'entre eux. Héloïse devait maintenir toute sa concentration pour ne pas courber le dos. Elle pouvait sentir les conseillers la transpercer silencieusement de leurs regards mauvais. Pour tromper son cerveau elle se concentra sur les poussières qui dansaient dans le rayon de soleil au-dessus du dossier de sa chaise. Le bois était épais et foncé, sûrement du chaîne. Une voix dans son dos la tira de sa rêverie :
- Votre altesse, laissez – moi vois aider à prendre place.
Héloïse sursauta en découvrant Grimm. Elle ne s'était pas rendu compte de sa présence lorsqu'elle était entrée dans la salle. Le théologien tira le siège pour que la reine prenne place au côté de son époux. Assise, à hauteur de chacun des conseillers, elle se sentait encore plus exposée. Leif devait être conscient de l'angoisse qui l'envahissait car il posa sa main sur la table, par-dessus la sienne. D'une voix claire il décréta :
- Monsieur le Duc de Morvan. Quels sont les sujets à l'ordre du jour ?
Un petit homme aux yeux sombres lui répondit d'une voix qui tenait davantage d'un grincement de porte que d'une vocalise humaine :
- Eh bien il me semble qu'il est de notre devoir à tous d'accueillir chaleureusement sa majesté la reine au sein de notre conseil gouvernemental. Cependant, il me semble que la présence de Monsieur....
L'homme jeta un regard interrogateur à Ralf dont la bouche se fendait en un rictus provocateur :
- Moreau. Ralf Moreau. Sans titre de noblesse... pour le moment.
Ralf jeta un regard à l'intention du couple royal. Puis ses yeux se tournèrent vers le duc qui semblait difficilement contenir la rage qui l'habitait. Héloïse trouvait ce petit jeu puéril. Ralf avait toujours aimé s'amuser des situations gênantes mais il semblait qu'un conseil d'état ne soit pas l'endroit le plus recommandé pour exercer son passetemps malsain.
