Chapitre 8

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Leif

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Leif

Lorsque Leif rentra au palais, le jour était levé depuis longtemps. Ne trouvant pas le sommeil il s'était servit un verre de vin et feuilletait les vieux livres que son précepteur lui avait offert au sujet des trois mondes. S'il avait su qu'il aurait eu besoin de ces connaissances un jour, peut-être aurait il été plus attentif aux cours du vieillard. Le prince, malgré tout le sérieux qu'il portait à l'affaire ne put s'empêcher de laisser son esprit divaguer vers Héloïse. Il devait se l'avouer, la jeune fille ne l'avait pas laissé indifférent. Mais ce n'était pas dans ses habitudes de voler la femme d'un autre bien qu'il ne fut pas sûre qu'elle et le jeune homme maigrichon soient réellement ensemble. La quitter ce matin lui avait laissé un pincement au cœur. Dans une autre vie il l'aurait sûrement courtisée. Mais, dans celle-ci, il ne pouvait que lui apporter son aide. Le sommeil eu raison de lui et il finit par s'abandonner à lui à contre cœur.

Un claquement de porte le réveilla. Une femme rondelette au tablier tâché entra sans délicatesse dans la pièce une expression catastrophée peinte sur le visage.

- La malédiction est sur nous !

- Oui je sais les étrangers se sont échappés c'est terrible. Mais c'était il y a maintenant plusieurs heures Agathe !

- Non pas cela monsieur... C'est le roi et la reine. Empoisonnés à s'qu'on dit !

D'un bon Leif se redressa, les dernières traces de fatigues évincées par la nouvelle.

Il courut à travers les couloirs du palais jusqu'aux appartements de ses parents. Les portes à double battant étaient grandes ouvertes. Dans la chambre, les lumières tamisées ne réussissaient pas à éloigner le froid mortel qui s'y était infiltré. Deux corps sans vie se perdaient sous les draps blancs. Avec horreur, Leif reconnu le visage de sa mère. Ses joues émaillées avaient revêtus une teinte grisâtre et ses yeux brumeux se perdaient dans le vague. Elle s'agrippait faiblement à ses draps :

- Ce sont des spasmes musculaires.

Le médecin avait suivi le regard de Leif. Il ne semblait pas aussi dépassé qu'il l'aurait dû par la charge que représentait de garder en vie les souverains de Stellis.

- Est-ce qu'ils s'en sortiront ?

Le vieil homme releva le nez de ses instruments. Il était le médecin de la famille depuis que Leif était petit et avait toujours manqué de tact. Avec une indifférence flagrante il déclara :

- Ho non. Ils n'en ont plus que pour quelques heures. Ils ont passé la dernière heure à se vider de leur contenu. Habituellement il faut Vingt-quatre heures pour qu'un poison ne termine son travail mais nous sommes sur une substance foudroyante. Dans trois heures leurs souffrances seront abrégées.

Leif tomba des nues. Il y avait à peine quelques heures il dinait avec eux dans la grande salle.

- Comment cela a-t-il pu se produire ?

Le médecin regarda des notes griffonnées sur un parchemin et réajusta ses petites lunettes qui glissaient de son nez pour mieux lire.

- Il semblerait que le poison ai été ingéré à l'occasion du dîner de la veille.

- C'est impossible. J'étais avec eux. J'ai goûté à tous les plats.

- Le poison était dans le verre de la reine votre altesse. Le roi l'a porté à ses lèvres durant la soirée et à bu du liquide mortel. Mais tout semble indiqué que c'était la reine qui était l'objet du complot.

Cela n'avait aucun sens. Comme s'il se relevait d'entre les morts le roi redressa le torse avant de se retrouver prit de violentes nausées. Les femmes de chambres présentes s'empressèrent de placer un récipient sous le menton du mourant.

- Père !

Leif espérait qu'il soit suffisamment éveillé pour partager un dernier moment avec celui qui l'avait élevé. Mais l'homme qui était devant lui promenait des yeux hagards dans la pièce avant de se laisser retomber sur son oreiller de plumes. Il n'était pas en état... Le médecin le poussa vers la sortie.

- Majesté ne restez pas dans cette pièce qui empeste la mort. Ils ne sont plus en état d'échanger avec le monde des vivants. Je suis désolé mais vous devrez attendre encore quelques années avant d'échanger avec eux.

Sans d'autres formes de considération Leif se retrouva poussé en dehors de la chambre.

Les conseillers royaux défilèrent uns à uns dans le bureau où le prince s'était réfugié pour descendre quelques bouteilles, lui présentant tour à tour leurs condoléances accompagnés de papiers administratifs urgents. Leif réprimait la colère qui montait en lui. Ses parents n'avaient pas encore rendu leur dernier souffle qu'on lui présentait déjà des condoléances. A croire qu'ils avaient versés le poison eux-mêmes dans le verre de sa mère. Il se promit de retrouver celui qui était responsable de cet acte meurtrier et le conseil lui fournissait une liste de suspects parfaitement crédible.

Il venait de vider la dernière goutte dans son verre lorsqu'il se décida à prendre une décision. Bien qu'il ne soit pas encore couronné, il pouvait sentir sur le haut de son crâne le poids des responsabilités qui lui incombaient désormais. Il avait été élevé toute sa vie dans ce seul but mais il fallait croire qu'on n'était jamais prêt à gouverner.

- Organiserez-vous les rixes d'union cette année sir ?

- Pourquoi faire Ragnar ?

- Pour ne plus être seul.

Leif avait toujours été seul depuis la mort de son frère mais aujourd'hui plus que jamais il aurait souhaité ne plus l'être. Une tornade de cheveux blond passa un instant devant ses yeux. Un visage fin aux yeux vert émeraude. Ça n'était qu'un rêve qu'il était inutile de nourrir.

- La solitude me sied à merveille.

- Au cas où vous changerez d'avis voici la liste des potentiels prétendantes et prétendant pour régner à vos côtés. Il lui tendit une courte liste qu'il déposa sur la table du conseil et parti.

Une rixe d'union... Il n'avait encore jamais eu l'occasion d'assister à l'un d'entre eux... et pour cause... Le dernier avait été celui de ses parents. Son père avait gagné la rixe, remportant la main de sa mère. 

le royaume sans étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant