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༄ Trois mondes,
Séparés par des frontières imperméables. Leurs habitants n'auraient pas dû se rencontrer un jour.
༄ Les théologiens, leurs gardiens.
Lorsque les étoiles du Royaume de Stellis disparaissent, les théologiens...
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Danny
Elle était là. A plusieurs mètres devant lui, derrière une fenêtre. La reine brossait sa chevelure dorée, éclairée par les chandeliers de cristal. Elle se préparait sûrement à rejoindre son mari pour la nuit. Son amie se permettait de vivre dans cette abondance de richesse, loin des conséquences de ses actes. Savait – elle que la fin du monde ne l'épargnerait pas ? Que son beau palais tomberait bientôt en miette lui aussi ? A cette scène de boudoir se superposait le drame de cet après-midi dans la forêt de Bellfort. Si seulement Héloïse avait pu voir la douleur dans les yeux des habitants... Il devait la lui raconter... La lui montrer.
La reine dû apercevoir la lumière de pierre de fos car son regard s'attarda à l'endroit où Danny se tenait dans le jardin. Il en profita pour se rapprocher, illuminant son visage pour s'identifier à elle. Héloïse, ouvrant de grands yeux reposa sa brosse et ouvrit la fenêtre :
- Danny ? Mais qu'est – ce que tu fais là ?
En réalité, il ne savait plus réellement pourquoi il était venu la voir. Il se souvenait de sa colère en revenant des bois, il se souvenait de sa douleur en voyant les blessés pris en charge dans cet hospice qui devenait déjà trop petit pour les accueillir, et enfin, il se souvenait de sa rage face aux personnes responsable de cet état, face à Héloïse qu'il ne voulait pas voir mourir mais qui était également responsable de ces drames. Il se souvenait qu'elle méritait de savoir pourquoi il était urgent qu'elle rétablisse l'équilibre.
Il observa la jeune femme se glisser sur la terrasse de pierre grise pour arriver dans le jardin à sa hauteur. D'ici il avait tout le loisir de la détailler. Son petit nez en trompette était relevé vers lui, elle le fixait de ses yeux émeraude, figés dans une expression qui se voulait sévère mais dans laquelle dansait un millier d'autres émotions qu'il n'aurait pu déchiffrer. Durant quelques seconde, le tombé de sa robe en satin sur ses clavicules l'absorba tellement qu'il en oublia tout le reste. Elle réitéra sa question :
- Danny je plaisante pas. Tu te rends compte de quoi ça aura l'air si on nous surprend ? Alors je te le répète : qu'est – ce que tu fiche ici ?
Blessé, il senti la colère affluer de nouveau en lui. Elle formait une grosse boule qui remontait de son ventre à sa gorge, prête à exploser :
- C'est tout ce qui a de l'importance à tes yeux ? Savoir ce que diront les gens s'ils nous voient ?
Son regard se ferma davantage. Elle pointa son indexe sur son torse et il sentit son ongle s'enfoncer dans sa chaire :
- Dans un monde où notre tête ne tient qu'à ça, oui ça a de l'importance espèce d'idiot.
Malgré sa colère évidente elle avait presque murmuré ses paroles mais lui n'allait pas se priver de clamer haut et fort ce qu'il pensait de cette comédie :
- Il n'y a pas que ta tête qui compte figure toi ! Aujourd'hui j'ai vu des enfants mourir, écrasés sous le poids de leur propre maison ! J'ai vu des mères dépossédées de leur filles, des hommes ensanglantés s'accrocher à la vie pendant qu'on les amputait d'un membre ?
