Chapitre 6

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Le réveil indique 10h. Heureusement que c'est samedi où j'aurais dû sécher les cours aujourd'hui. Après avoir passé un moment avec mes parents et leur avoir menti sur mon état de fatigue, je commence mon devoir de physique. Je travaille si longtemps que je finis par m'assoupir et lorsque je rouvre les yeux, ma montre indique 15h. Alec n'est toujours pas là et j'en ai assez d'attendre, je ne pense qu'à ça et je n'arrive pas à me concentrer.

Je reçois un message de Théo :

> Salut ! On sort avec Mina et Hana, tu nous rejoins ?

Non désolée je ne peux pas. <

> Je suis au courant de votre dispute, Iris. Mais peut-être que ça apaisera les tensions de passer du temps ensemble, non ?

Ça n'a rien à voir avec Hana. Une prochaine fois, d'accord ? <

> Ça te ferait du bien de sortir...

Je ne peux pas sortir Théo, j'ai un truc de prévu. <

> D'accord, pardon d'avoir insisté alors. Passe une bonne journée.

Merci, amusez-vous bien. <

J'aimerais lui dire toute la vérité, tout lui avouer. Je lui fais plus confiance qu'à quiconque, mais je ne peux rien lui dire. J'en ai assez de mentir à tout le monde, j'ai besoin de m'aérer l'esprit. Je préviens mes parents que je sors et j'emmène mon sac de danse. Je me dépêche en espérant ne pas tomber sur mes amis et lorsque j'arrive au gymnase, je ne prends pas la peine de passer par le vestiaire. Je garde le short et le tee shirt que je portais à l'origine et je vais directement dans une salle libre pour enfiler mes pointes. Je ne prends même pas le temps de m'attacher les cheveux et, dès que la musique démarre, je souris. Je m'élance et je danse pendant un long moment à ne me focaliser sur rien d'autre que le rythme, le bruit de mes pas sur le parquet et mon reflet dans le miroir. J'improvise, j'essaye de nouvelles choses. Je me laisse aller sans penser à rien. Ce n'est que lorsque la musique s'arrête que je le vois. Alec est assis sur une chaise à l'entrée et il me regarde. Je me fige brusquement.

- Tu es là depuis combien de temps ? je demande, hors d'haleine.

Il ne répond pas et s'enfonce dans sa chaise.

- Alec ?

- Quelle réponse tu préfères ?

Je fronce les sourcils.

- Une dizaine de minutes, il avoue.

- Mais oui, bien sûr.

- Quoi ?

- Je t'aurais vu si c'était le cas.

- On dirait bien que non.

Je m'assois à côté de lui pour retirer mes pointes.

- Pourquoi tu ne m'as pas prévenue ? je demande.

- Tu avais l'air occupée, je voulais attendre que tu finisses. On n'est pas pressés.

- Comment tu savais que j'étais là ?

- Je peux savoir pourquoi je subis un interrogatoire alors que tout ce que j'ai fais c'est d'être assis sur une chaise ?

- Je peux savoir comment tu savais que j'étais là ?

Il soupire et se redresse pour s'accouder sur ses genoux.

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