Chapitre 16

13 2 0
                                    

Lorsque j'ouvre les yeux, je vois le soleil se lever sur le lac. Nous sommes restés là à discuter jusqu'à tard hier soir, mais je n'avais pas réalisé que nous nous étions endormis.

- Quelle heure est-il ? me demande Alec.

- Je n'en ai aucune idée, mais il semblerait qu'on ait dépassé le couvre feu.

Je lui adresse un sourire moqueur.

- Voilà ce que je te propose, dis-je. Nous sommes le lundi 3 juillet, ce qui nous laisse une dernière journée avant de rejoindre les autres à Amnéris. En considérant qu'il doit être environ six heures, nous pouvons nous entraîner ce matin. Ensuite, nous pourrons profiter de la journée et...

- Et ? demande-t-il.

- Et peut-être que je pourrais te convaincre de m'accompagner quelque part ce soir.

Il se lève et essuie son jean.

- Où ça ? demande-t-il.

- A une soirée qu'organise Mina chez elle.

- Hors de question.

- Allez ! Ce sera l'occasion de relâcher un peu la pression, qu'est-ce que tu en dis ? Une petite soirée de rien du tout avant de sauver le monde ?

Il me regarde un instant et lorsque je vois un sourire se dessiner sur son visage, je devine que j'ai gagné.

- Bon, d'accord, lâche-t-il.

Je saute sur mes pieds et tape dans mes mains, surexcitée, devant un Alec exaspéré.

L'entraînement à duré quelques heures, si bien que je ne sens plus mes jambes sur le chemin du retour.

- Dis-moi, comment était Maya ?

Ma question le surprend. A vrai dire, elle me surprend moi même. Je ne sais pas pourquoi je lui ai demandé ça, mais j'aimerais en savoir plus sur celle qui a fait battre son cœur pour la première fois.

- Elle avait le cœur sur la main. Elle était capable de faire n'importe quoi tant que ça lui permettait d'aider les autres. Elle m'a fait grandir et m'a fait devenir meilleur en m'apprenant à aimer, en me montrant ce que ça faisait d'être amoureux. Mais je crois que c'est son départ qui m'a le plus changé. J'ai été forcé de grandir et de m'endurcir. Je me suis renfermé sur moi même et j'ai refusé de laisser quiconque s'approcher de moi.

Il ne dit plus rien, comme s'il hésitait, puis finit par avouer.

- Je crois que ce dont j'avais le plus peur, c'était de moi même.

- Elle avait l'air d'être une belle personne.

- Elle l'était.

- Mais, tu sais, toi aussi tu es une bonne personne. Enfin mes muscles en coton ne diraient pas la même chose mais, en dehors de ça...

Il rit.

- J'ai eu un peu d'aide pour devenir cette personne, dit-il.

- Ah bon ?

- Oui.

Il ne s'explique pas et continue à marcher.

J'ai prévu une surprise à Alec pour cette après-midi. Je compte l'emmener sur la Place de la Fontaine. C'est le meilleur endroit d'Hestia, surtout en période estivale. Nous nous arrêtons dans un restaurant très réputé dans le coin. Des tas de boutiques et de restaurants entourent la place, dont la fontaine imposante représentant Hestia, la divinité grecque qui a donné son nom à notre monde. Les rues donnent toutes sur cette place dans laquelle de la musique peut être entendue à n'importe quelle heure du jour comme de la nuit. Une ambiance festive règne sur cet endroit qu'on ne peut qu'apprécier. Nous nous installons sur une table en terrasse et après avoir commandé nos plats, j'observe les enfants qui dansent autour d'un groupe de musique.

AmnérisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant