Chapitre 8

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- Bien dormi ?

La voix encore endormie d'Alec me parvient tandis que j'ouvre difficilement les yeux.

- Pas vraiment.

Il attrape sa veste posée sur ma chaise de bureau et l'enfile.

- Je vais y aller. Ça ira ? Je préfère partir avant que tes parents ne viennent dans ta chambre.

Je regarde l'heure : 8h35.

- D'accord, ça ira oui.

Il se dirige vers la fenêtre.

- Attends, je l'interpelle.

- Oui ?

- Merci d'être resté. Je sais que tu aurais préféré que quelqu'un d'autre soit désigné par Emelyn pour s'occuper de moi, mais c'était vraiment gentil.

- Je ne... Enfin peu importe, c'est normal. Pense quand même à changer ton pansement régulièrement d'accord ?

- J'y penserai.

J'ai à peine le temps de répondre qu'il disparaît derrière les arbres de mon jardin.

Je me dirige péniblement vers la salle de bain en prenant soin d'éviter mes parents. J'ai déjà meilleure mine qu'hier et, à part une coupure sur la joue, je devrais pouvoir camoufler la majorité de mes blessures. J'opte pour un pantalon et un tee-shirt à manches longues pour couvrir au maximum les bleus sur mon corps. Heureusement qu'il ne fait pas beau, où j'aurai éveillé les soupçons en portant une tenue pareille en plein mois de juin. Je me débat tant bien que mal avec du fond de teint et parvient à masquer les côtés amochés de mon visage. Les marques rouges sur mon cou sont maintenant presque invisibles. Je suis fière de moi parce que, physiquement, on pourrait presque croire que tout va bien. Le plus dur va être de ne pas sembler effrayée en permanence. Soudainement, ma brosse à cheveux tombe au sol dans un bruit sourd me faisant sursauter comme si j'avais entendu un coup de feu.

Je le confirme, ça va être compliqué.

***

Mon téléphone sonne : Théo.

- Salut ! je réponds. Comment tu vas ?

- Bien et toi ?

- Ça va, merci.

- Je me disais, peut-être qu'on pourrait aller en ville tous ensemble aujourd'hui, qu'est-ce que tu en dis ? Pour te changer un peu les idées.

Je réfléchis un instant. C'est vrai que voir mes amis me ferait du bien et me permettrait une coupure de toute cette folie.

- D'accord, je suis partante.

- C'est vrai ? Wow génial. Je passe te prendre à 10h ?

- Je serai prête !

- A tout à l'heure alors ?

- Oui !

Malgré mon excitation à passer du temps avec eux, je redoute le moment où je verrai Hana. Nous ne nous sommes pas revues depuis notre dispute de la semaine dernière.

Théo sonne à la porte. Je m'apprête à sortir mais, en sentant mon collier danser sur ma poitrine, j'hésite un instant. Puis je le pose sur ma table de chevet. On a dit une coupure de toute cette folie. Si je le garde, je me souviendrai constamment de ce qu'il s'est passé à la plage hier soir. J'ai besoin d'une journée normale avec mes amis. J'embrasse mes parents avant de me ruer sur la porte pour enlacer Théo.

Nous marchons quelques instants dans la douceur matinale, puis il s'arrête.

- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ?

AmnérisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant