Chapitre 9

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La journée est passée horriblement lentement. J'étais incapable de me concentrer sur ce que mes professeurs disaient. J'avais un millier de pensées qui se bousculaient dans ma tête, toutes plus terrifiantes les unes que les autres. J'avais prévenu Hayat que je reviendrais à Amnéris aujourd'hui, mais maintenant je n'ai aucun moyen de les prévenir de ce qu'il se passe. Heureusement, je termine tôt le lundi, alors j'ai pu faire un tour pour me calmer avant de rentrer. En ouvrant la porte de ma chambre, je trouve Alec assis sur mon lit. Il faut vraiment qu'il perde cette habitude, mais vu la tête qu'il a, ce n'est visiblement pas le moment de parler de ça.

- Qu'est-ce que tu fabriques ? me demande-t-il. Tu étais censée être là il y a au moins une heure !

- Alec, il s'est passé quelque chose.

Il se lève brusquement et la panique dans ses yeux me laisse deviner qu'il croit qu'il m'est arrivé quelque chose. Je rectifie avant qu'il ne s'inquiète pour rien.

- Mon collier a disparu. Je t'assure que je ne comprend pas, il était là, posé sur ma table de chevet et quand je suis rentrée hier soir il n'était plus là.

Son expression change. Ses sourcils se froncent et je vois qu'il tente de garder son calme.

- Tu l'as peut-être juste posé ailleurs.

- Non, j'ai cherché partout ! Quelqu'un a dû entrer et me le voler.

Il ne répond rien. Je sens ma gorge se nouer mais je refuse de pleurer.

- Alec...

- Je leur avais dit.

- De quoi tu parles ?

- Je leur avais dit ! C'était une mauvaise idée de te laisser garder ce foutu collier. Tu as appris l'existence d'Amnéris il y a quoi, une semaine ? C'était évident que tu ne pouvais pas gérer l'améthyste.

- Crois le ou non j'ai fait ce que j'ai pu.

- Non, c'est bien ça le problème. Pourquoi tu l'as retiré ? Qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? Maintenant, Marcus a toutes les pierres. Bravo. Tu devais surveiller ce collier comme de l'huile sur le feu ! Et toi tu l'enlèves ? Tu le laisses sans surveillance ? Putain Iris, tu avais promis !

Je ne l'ai jamais vu tant en colère. Il a beau rester immobile, ses yeux sont si noirs de haine lorsqu'il me regarde qu'il est impossible de penser qu'il est calme. Il ferme les yeux et pince l'arrête de son nez. Lorsqu'il les rouvre, il me regarde, silencieux.

- Je suis désolée. Alec tu n'imagines pas combien je suis désolée. Vous m'avez fait confiance et tu as raison, c'était une erreur. Je ne sais même pas comment ma grand-mère a eu ce collier et pourquoi elle a voulu me le donner. J'ai cru que je serais à la hauteur, mais non. Je vous ai déçue. Je me suis déçue moi-même. Maintenant... Maintenant tout le monde est en danger et je-... je ne me le pardonnerais jamais. J'aurais dû...

- C'est bon viens là.

Il me prend dans ses bras tandis que je fond en larmes. Il ne dit plus rien et me laisse pleurer durant plusieurs minutes, si bien que je sens son tee-shirt devenir humide sous ma joue. Son étreinte est étonnamment réconfortante. Il dessine des cercles sur mon dos d'une main, tandis que l'autre est posée sur ma tête. Je parviens à me calmer et ma respiration redevient régulière. Soudain, je le sens mal à l'aise.

- Eh arrête de rire, m'ordonne-t-il.

- Pardon.

Je ris encore plus.

- J'ai pas l'habitude de réconforter les autres, c'est le job d'Harper, ça.

- Tu fais ça très bien.

AmnérisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant