Chapitre 3

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- Je vais chercher les couvertures, nous annonce Mina.

- Je viens avec toi, dis-je en me levant du grand canapé.

Nous montons ensemble à l'étage jusqu'à arriver dans sa chambre, une immense pièce un peu plus colorée que le reste de la maison. Elle ouvre un tiroir sous son lit.

- Tu m'en voudrais si je ne passais pas la nuit ici ? je demande.

Elle attrape plusieurs couvertures et se relève en me souriant.

- Bien sûr que non. Je m'en doutais. C'était déjà très courageux de ta part de venir ce soir, tu es restée plus longtemps que ce que je pensais.

- Tu en es sûre ?

- Combien de couvertures ai-je dans les bras ?

Lorsque mon regard se baisse sur les couvertures, un sourire m'échappe. Il n'y en a que trois. Elle savait vraiment que je partirais.

- Merci.

- C'est normal.

Elle referme le tiroir avec le pied et sort de sa chambre pour se diriger vers les escaliers.

- Au fait Mina, je suis désolée de ne pas avoir pris de tes nouvelles ces derniers temps, c'était égoïste.

- Ne t'en fais pas. Je comprends, c'était difficile pour toi.

- Si tu as besoin de moi n'hésite pas.

- Pareil pour toi.

Alors que je me contentais de lui sourire, elle me prit dans ses bras.

Nous redescendons l'escalier et je salue mes amis après avoir refusé l'offre de Théo qui me proposait de me raccompagner. J'ai besoin d'être seule un moment. Dans les rues sombres, j'avance où mes pas me guident sans vraiment réfléchir au chemin que je suis censée emprunter. La nuit est noire et épaisse, si bien que la lune éclaire à peine la route sur laquelle je marche. Entre deux lampadaires, une lueur sort de ma poche. Le collier. Encore. Je n'ai donc pas rêvé. Tapie dans l'ombre, je décide de prendre l'améthyste entre mes mains tremblantes. Elle brille de mille feux, encore plus fort que la première fois. Je suis à la fois terrifiée mais aussi fascinée par le phénomène auquel j'assiste. Sur le côté de la pierre, un détail attire mon attention : un morceau de l'améthyste est abîmé et se détache du reste du bijou. Je tente de le remettre en place mais au moment où ma peau entre en contact avec la pierre, ma vision se trouble, et le sol tangue. Alors que je suis persuadée de faire un malaise, je ferme les yeux et espère au plus profond de moi même que je ne tomberai pas.

Lorsque mes paupières se rouvrent, il fait jour dehors. Je me relève, effrayée d'avoir passé l'entièreté de la nuit seule sur la route, inconsciente. Mais au moment où je me redresse, je remarque que je ne me trouve pas sur la route où je pensais m'être évanouie. Je suis entourée d'un paysage avec lequel je suis tout sauf familière. Au loin se dressent d'énormes plaines. Autour de moi se trouvent d'immenses maisons et bâtiments en pierre qui semblent appartenir à une autre époque. La verdure ne se fait pas si rare que dans mon quartier. Au contraire, de nombreux arbres offrent fièrement un peu d'ombre aux passants. En temps normal, ce paysage m'aurait enchantée mais là, je suis terrifiée. Je n'ai aucune idée d'où je suis, ni de ce qu'il m'arrive. Chacun de mes membres tremble plus qu'il n'a jamais tremblé et mon cœur bat si fort qu'il pourrait sortir de ma poitrine. Je ne parviens pas à savoir s'il s'agit de l'angoisse qui ne cesse de m'oppresser ou s'il s'agit de la chaleur, mais la sueur perle sur mon front et s'écoule lentement le long de ma nuque. Je parviens tant bien que mal à m'avancer vers une vieille femme et à articuler quelques mots.

- Bonjour.

- Bonjour jeune fille. Est-ce que tout va bien ?

- Où sommes nous ?

AmnérisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant