Face à face

Chapitre 7 - Souvenirs véritables

Je ne lui ai pas répondu et j'ai appelé un taxi.

— T/P.

Tom insiste pendant que j'attends le taxi. Chris est je ne sais où.

— T/P. Pourquoi préfères-tu parler à mon frère ? C'est moi que tu as lâché, pas lui. C'est moi que tu allais épouser.

— Arrête, tu me stresses !

— Je te stresse ? J'ai été stressé durant deux ans après ton départ. Et encore...

Je soupire et regarde au loin pour voir si mon taxi arrive.

— Comment tu as pu penser que j'étais déçu ? J'étais prêt à oublier, à t'épouser comme c'était prévu. C'est toi qui es partie sans m'expliquer tout ce que tu viens de dire à mon frère.

Je le regarde.

— La déception se lisait dans tes yeux. Je sais que... tu le voulais. Tu étais prêt, tu voulais même déménager pour que nous ayons une chambre pour lui...

— C'est normal, je voulais que tu te sentes bien. Je ne voulais pas que tu penses que je le rejetterai. Je n'imaginais pas que tu avais peur, que tu prévoyais de... Tu ne m'as rien dit. Quand j'ai proposé de déménager, tu ne m'as pas contredit. Tu n'as rien dit ! J'étais censé deviner ? Comment j'aurais pu savoir, dis-moi ? Tu sais que je t'aimais plus que tout.

Je croise les bras et mes yeux se baignent de larmes.

— Ne pleure pas, je ne te reproche pas... J'aurais aimé comprendre. J'aurais aimé que tu me parles pour être là pour toi, pour que l'on évite ce qu'il s'est passé, ou au moins que je sois à tes côtés...

Une larme coule et finit sur le sol.

— Tu ne m'aurais pas comprise.

— Qu'est-ce que tu en sais ? L'amour fait des miracles. Je t'aurais écouté, on aurait parlé, on aurait trouvé une solution. Au lieu de ça... Si je n'étais pas rentré plus tôt ce jour-là, tu serais partie sans un au revoir, ni rien.

— Arrêtons d'en parler, d'accord ? C'est le passé. Aujourd'hui, tu es un grand acteur d'après ce que m'a dit ton frère et moi... j'ai pu tenir ma promesse faite à ma mère.

— Mais à quel prix ? Celui de notre couple. Celui de... ce qui aurait pu être notre futur. J'aurais préféré être un petit acteur et t'avoir avec moi durant ces sept années.

— Tu l'aurais regretté.

— Pourquoi ? Comment tu peux le savoir ? Parce que toi, tu aurais regretté d'être resté avec moi et cet enfant ?

— Ne dis pas des choses que tu ne sais pas.

— Tu ne me dis rien, je suis obligé de supposer.

Une voiture s'arrête devant moi. Une porte s'ouvre, un homme sort du véhicule.

— Bonjour, Madame... (Il regarde son téléphone) Jones ?

— Oui, c'est moi. Bonjour. J'y vais, dis-je à Tom.

— Madame Jones ? Tu es mariée !?

Je pourrai lui dire que oui, ce serait plus facile pour l'éloigner de moi. Mais il a l'air très mal... Je l'ai assez fait souffrir pour en rajouter.

— Non, c'est pour masquer mon identité. J'y vais.

Il attrape mon bras.

— Ne pars pas, on doit parler.

— On s'est tout dit. Tu connais la vérité, oublie tout ça maintenant. Sois... Sois heureux.

— Tu veux que je sois heureux ? Alors reste.