16/ Top chef revisité

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Je voyais l'homme à la cicatrice devant moi.

Il s'approchait, encore et encore.

- Où vas-tu ? Me dit-il, avec son ton froid.

Mon cœur battant me disait de fuir, mais impossible, j'étais au sol, piégé face à lui.

- Tu me voles mon mari !

L'homme n'était plus là, c'était Guiglia.

- T'as pas honte ?

Elle s'approche de moi, mais disparaît, l'homme avec la cicatrice était de nouveau en face de moi pistolet en l'air.

Il tire.

Je me réveille en sursaut en serrant mon cœur, là où il avait tiré, j'essayais de reprendre une respiration normale, je tire mes draps, j'avais trop chaud, et très mal à la tête. Il me fallait quelque chose. L'addiction pris sur ma raison, je n'étais pas chez moi et y avait moins de monde qu'à l'hôtel ça se verrait... Il le verra.

Je me lève de mon lit et me dirige vers la cuisine, j'ouvre le frigo à la recherche de quelque chose de gros pour que je ne réfléchisse plus.

Ce n'est pas bien Aria...

Et puis merde, j'ai faim.

J'ouvre plein de tupperwares, peux être un gâteau ou le plat de la veille pourrait se trouver dedans.

Rien.

J'avais envie de me tirer les cheveux, j'ouvre les placards d'en haut, mais il n'y avait que des assiettes, je tire les placards d'en bas, rien. Foutue footballeur ! Il fait "attention" à sa ligne hein. Et il n'a pas vécu longtemps dans cette maison en plus...

J'ouvre le micro-onde, mais toujours rien, puis le four, le plat d'hier ! Je fais une mini danse et mange direct. Les grosses bouchées me permettent de me concentrer sur le fait de bien mâcher et pas sur mon cauchemar.

Il va le cramer là ?

Oui totalement.

Je range le reste pour repartir dans ma chambre. Je me retourne et vois une silhouette, j'arrête de respirer, l'ambiance était pesante, je ne savais plus comment respirer ni comment parler, j'aurai pu hurler, mais la panique bloquer mes cordes vocales, faites que ce soit un cauchemar s'il vous plaît, réveillez-moi, réveillez moi, réveillez moi, réveillez-moiréveillez-moiréveillez-moiréveillez-moiréveillez-moi...

Je recule en m'accrochant au plan de travail. Il s'approche, je vais mourir, personne ne va me retrouver, je serais morte. Seule.

La lumière du four et du micro-onde reflète sur son visage. Je sanglote, c'est Isaac, je souffle soulagé.

Il ne remarque pas immédiatement mes larmes, il était à moitié endormi et à moitié éveillé. Je les essuie d'un revers de manche.

Alerté par mes mouvements, il s'approche avec fougue vers moi.

- Je t'ai fait peur ? Je suis venue vérifier, car j'ai entendu du bruit.

- Ouais, ouais désolé, c'est moi, je voulais boire de l'eau...

Ses yeux descendent plus bas, vers ma bouche. De son pouce, il essuie le coin de mes lèvres, je frémisse à son toucher, il a les mains froides.

- De l'eau hein ? Rétorque-t-il.

Je reprends mes esprits et me recule, ce n'est pas bien.

- Oui. M'affirmais-je. Bonne nuit.

Je n'attends pas qu'il réponde et sort de la pièce, je cours presque vers ma chambre, et me jette sous la couette. J'ai bien fait, j'en suis sûr.

Le stress qu'il mettait arriver retombe et me fait l'effet de mélatonine ce qui m'endors instantanément. J'ai le ventre plein, comme mes pensées. Je remerciais mon moi intérieur de m'avoir fait ce rêve.

Au-delà de la haineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant