𝐄𝐀𝐍 [Tonowari]

Chapitre 8

E A N
Elea x Tonowari — Amour désiré

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CES SOUVENIRS ÉVOQUAIENT 

un Tonowari radieux, à peine âgé de douze ans, pas beaucoup plus grand que moi. C'était la période la plus florissante à mes yeux, la plus heureuse. Malgré son tempérament autoritaire, il pouvait parfois afficher l'expression naïve et ludique d'un jeune garçon. Capturer ces moments était une joie. J'aimais, j'adorais quand il me regardait avec ses yeux brillants, arborant ce sourire si contagieux.

— Allez, viens, Elea ! Mon père a accepté de nous apprendre à nager avec les Ilus !, lançait-il avec impatience.

Le suivant avec empressement, nous passions nos journées à nous challenger sans relâche, ne laissant aucune chance à l'autre de marquer un point. Tout semblait devenir sujet à la compétition, une vie qui nous convenait parfaitement. Nous adorions cela. Nous partagions tout, sauf les victoires. Nous aimions nous vanter de nos succès auprès de l'autre. Voir le visage contrarié de Tonowari était un spectacle fabuleux, surtout à cette époque où il était plus expressif et où ses yeux trahissaient la déception de la défaite.

— Je gagnerai la prochaine fois, déclarait-il.

— J'en doute fort, me moquais-je. Je suis plus rapide que toi, c'est indéniable.

Il n'avait jamais pu me battre dans une course équitable. Souvent, il tentait de tricher, mais abandonnait rapidement, refusant de gagner de cette manière.

— On verra bien qui nagera le plus rapidement sous l'eau, lançait-il, son regard empreint de défi.

Ces défis incessants, le regard chargé de défiance, nous nous lancions sans cesse de nouveaux défis. Souvent, le perdant en créait rapidement un autre, perpétuant ainsi ce jeu incessant. C'était presque infernal, nos parents devaient souvent intervenir pour nous séparer. Nous avions cette tendance à être infernaux, mais nous agissions aussi ainsi exprès pour prolonger notre temps ensemble. C'était amusant, dans une certaine mesure, de jouer avec ces limites pour rester ensemble le plus longtemps possible.

— Elea, on rentre, il se fait tard !, ordonna ma mère.

Les bras entrelacés avec ceux de Tonowari, je ne faiblissais jamais lorsqu'il s'agissait de lui. Rencontrer Tonowari avait été à la fois la meilleure et la pire idée que ma mère ait eue. Elle devait sûrement le regretter tous les soirs où elle se battait pour venir me chercher. Parfois, elle cédait et me laissait dormir avec Tonowari. Il n'avait jamais insisté pour que je rentre, me laissant affronter vaillamment ma mère. Parfois, il tentait de la convaincre d'une manière plus douce et plus clémente, une approche qui semblait mieux fonctionner que ma méthode plus brutale.