🧦 Chapitre 6 : Imaginatif 🧦

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Le réveil se fait en douceur, la chaleur des draps contrastant avec la fraîcheur matinale qui s'infiltre à travers le hublot. Baigné de la chaleur partagée entre les draps froissés, je me frotte les yeux. Les premiers rayons du soleil jouent sur la mer à travers le hublot, peignant une toile dorée qui contraste avec la froideur de l'air matinal.

Mon regard se pose sur Marco, et je ne peux m'empêcher de sourire devant sa paisible silhouette.

Il dort paisiblement à mes côtés, sa tignasse ébouriffée raconte ses aventures nocturnes et encadre son visage éclairé par la lueur douce de l'aube.

Il est là. Ce matin, il est là.

Un bras délicatement posé autour de sa taille, je ressens la chaleur de son corps contre le mien. Ces moments intimes et précieux sont devenus les piliers de ma journée.

Pourtant, même cette proximité ne parvient pas à dissiper totalement les nuages de doutes et les interrogations qui planent dans mon esprit.

La journée qui s'annonce sera agitée pour Marco, sa division étant assignée à des tâches de ravitaillement sur cette île hivernale. Alors que je m'apprête à me lever, je m'accorde quelques instants de plus pour profiter de cet écrin chaleureux, du bien-être d'être à ses côtés. Son souffle régulier rythme la pièce, une mélodie apaisante qui semble balayer les inquiétudes. Mais elles restent, tapies dans les recoins de ma conscience.

Les paupières de Marco papillonnent. J'embrasse sa joue.

"Bien dormi ?"

Il embrasse la mienne.

"Oui, et toi ?

_Très bien."

Je me blottis contre lui.

"Quelle heure il est ?"

Je tourne la tête vers le réveil avant de l'enfouir de nouveau contre son torse.

"Huit heures.

_Mmh... Déjà ?"

Il embrasse mon front et murmure :

"On prend le p'tit déjeuner ensemble ?"

Je hoche la tête.

Enfin du temps ensemble.

Le vêtement douillet de la nuit cède la place à un gros pull et un pantalon, les pièces de tissu s'assemblant pour nous tenir chaud pendant cette journée glaciale.

Dans un silence complice, nous nous habillons côte à côte, un rituel quotidien qui, malgré sa banalité, renferme une intimité singulière. Mon regard croise le sien dans le miroir, une connexion rapide, mais chargée de significations que ni lui ni moi ne sommes prêts à explorer.

Le pont du Moby Dick s'ouvre devant nous comme un tableau vivant. La nouvelle île hivernale se déploie en un paysage givré, ses contours flous à travers la brume matinale. Les premières touches de lumière percent les nuages, colorant la mer d'une palette de bleus et de gris.

Les matelots s'affairent déjà, prêts à entreprendre les tâches assignées par leurs commandants. Des guirlandes lumineuses suspendues aux mats créent une atmosphère féérique, une tentative d'apporter une touche festive à cette journée chargée.

Les voiles claquent dans le vent, laissant dans leur sillage une énergie électrique. L'île s'étend devant nous, parée de son manteau hivernal, et le Moby Dick s'y intègre avec une grâce naturelle. Le bois du pont contraste avec la blancheur ambiante. Des cordages qui se nouent, des serpillères qui passent sur le pont, l'odeur du café qui provient de la cuisine, et une activité fébrile animent le navire.

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