🧸 Chapitre 16 : Épuisé 🧸

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L'atmosphère dans la chambre de Satch est lourde, imprégnée de la douleur silencieuse qui m'a étreint toute la matinée, et toute la nuit dernière. Le jour tente de percer à travers les rideaux tirés et les ombres projetées reflètent mes pensées tourmentées.

Allongé sur le lit, je fixe le plafond, cherchant refuge dans le sommeil qui semble se dérober à chaque tentative.

Cette chambre ne m'appartient pas.

J'en suis réduit à ça. Emprunter la chambre d'un ami pour fuir la notre. C'est tellement pathétique.

Les souvenirs de notre relation éclatent dans ma tête comme des éclairs douloureux, et je ressasse chaque moment, chaque sourire partagé.

La chemise de Marco, celle que j'ai serrée contre moi toute la nuit, une relique d'un amour qui semble s'évaporer, est restée sur place.

Abandonnée. J'ai abandonné cette chemise, comme je commence à abandonner ma relation avec Marco.

Oui, je veux abandonner. Il n'y a peut-être plus rien à sauver, après tout.

Et Satch a raison : je ne peux pas nous sauver tout seul.

Des coups contre la porte retentissent légèrement, et mon cœur s'emballe.

"Hey, Ace, tu es là ?"

Sa voix, basse, empreinte de préoccupation, filtre à travers le bois. Je retiens mon souffle, espérant qu'il abandonne l'idée de me rejoindre.

Les heurts discrets résonnent dans la pièce, mais je me tais, refusant d'ouvrir cette porte qui sépare maintenant nos mondes.

Il chuchote :

"Satch m'a dit qu'il t'avait envoyé te reposer ici..."

Je l'entends toussoter.

"Je ne vois pas trop pourquoi pas dans notre lit, mais bon..."

Il marque une légère pause avant de reprendre :

"Je voulais juste m'assurer que tout allait bien."

Marco persiste à murmurer à travers la porte, ignorant mon silence.

Au bout d'un moment, il finira bien par croire que je dors, non ?

J'entends qu'il pousse tout doucement la poignée.

Eh, oui. Bien-sûr. Il va entrer, s'il croit que je dors.

Mais je ne suis pas en état de le voir. Et ces traces qu'ont laissé toutes ces larmes ne doivent vraiment pas s'être estompées, je les sens encore.

Je rassemble mes forces pour répondre, ma voix étouffée par la fatigue et par la détresse qui m'étreint, espérant que ça passera pour cette maladie que j'ai créée pour me protéger :

"Je suis fatigué, Marco. Une petite grippe, rien de grave. J'ai juste besoin de repos... Satch a pensé que... Que je dormirais mieux dans sa chambre."

Je toussote. Pourquoi ?

Draps propres ?
Oreiller confortable ?
Matelas neuf ?

J'inspire profondément.

C'est vraiment pas des excuses terribles. Je m'enfonce dans le mensonge :

"Hum... Vu qu'elle est plus loin du pont... C'est calme, ici. J'ai... Euh... J'entends les gens faire du bruit de notre cabine... Je... J'ai pas bien dormi du tout..."

Un silence tendu suit mes mots. Je peux presque sentir son hésitation de l'autre côté de la porte. Quand j'entends un "clic", je comprends qu'il a fini par lâcher la poignée.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 04 ⏰

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