🧣 Chapitre 1 : Frileux 🧣

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Il fait froid.

Cet endroit où nous avons fait escale est le premier d'une longue série d'îles hivernales, et c'est, selon moi, une bonne façon de se préparer pour Noël.

L'itinéraire est tout tracé ; nous allons voir de la neige tout le mois de décembre. J'aime bien, la neige. Elle me rappelle les jeux de mon enfance.

Cependant, je n'aime pas avoir froid. Ça ne colle tout simplement pas avec ma nature, je suppose.

Ses lèvres sont légèrement bleutées. Il les étire dans un sourire que je lui rends immédiatement. Un nuage de condensation se forme lorsqu'il prononce ces mots :

"On y va ?"

Je lui réponds en hochant la tête.

Alors, il attrape ma main, enfermée dans une moufle, et nous nous mettons à marcher.

Le sol est tout blanc, et nous passons le long d'une rivière gelée.

Une île hivernale en hiver, c'est quelque chose.

Nous avons l'après-midi devant nous, et je suis content. Demain soir, nous allons assister à un grand banquet dans le palais, qui a été organisé par la famille royale pour nous accueillir.

Tout est beau, ici. Il y a de grands espaces, une montagne, des arbres givrés. Tout est blanc. Tout.

C'est apaisant. Tout comme son bras enroulé autour de ma taille.

La neige crisse sous nos bottes, le silence est rompu par le vent qui passe entre les pins.

Au bout d'un moment, nous nous asseyons par terre, contre un tronc, au sommet d'une falaise.

C'est romantique. Mais j'ai froid. Alors, je frissonne.

Il ricane.

"Tu veux une écharpe ?"

Je secoue la tête positivement, lui, il agite son sac à dos.

"J'ai prévu."

Quand il sort le tissu et qu'il le passe autour de mon cou, je soupire de contentement, enfouissant mon nez dans la laine tricotée.

"Je savais que tu allais oublier. Tu aurais dû te couvrir plus."

Je lève les yeux au ciel. Des reproches, toujours des reproches. Je ne peux pas penser à tout. Un sourire collé au lèvres, malgré tout, je laisse ma tête tomber lourdement contre son épaule.

"N'oublie pas qu'on a une chose à faire. Une."

J'inspire profondément l'air froid alentour et l'expire bruyamment. Je sais, mais je n'ai pas envie.

Il ajoute :

"Ce serait bête de flâner toute l'après-midi et d'oublier la seule chose qu'on a à faire."

Bête ? Je ne sais pas. Je trouve que flâner est plus productif.

Je lève les yeux vers lui pour soutenir son regard.

Il sourit et souffle :

"Ouais, on a le temps."

Je hoche la tête, avant de laisser mon regard se perdre dans l'océan en face de nous, à nouveau.

La neige tombe tout autour de nous, et j'aperçois, du coin de l'œil, un petit écureuil roux qui fouille dans la poudreuse.

Peut-être a-t-il perdu les graines qu'il a caché cet été.

"J'ai hâte d'être à Noël."

Je lève la tête vers lui, pour l'inviter à développer sa pensée.

"C'est la meilleure fête de l'année, Noël. Les gens sont proches, il y a de la musique, une bonne odeur de feu de bois, on mange bien, ça réchauffe le cœur."

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