🥧 Chapitre 7 : Maladroit 🥧

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Encore une fois, je me réveille dans cette cabine, mais Marco n'est pas là.

Plus les matinées solitaires passent, et moins j'ai l'impression d'être à ma place, ici.

Ce n'est plus notre cabine, ce n'est plus ma cabine. C'est juste une cabine. C'est tout.

Ce lit n'est plus le notre. Ces draps n'appartiennent plus à personne.

Nous sommes juste chacun de notre côté, à l'image de nos bureaux séparés.

Il n'est plus là. Il s'en va, il me laisse seul. Chaque matin, depuis quelques jours.

La dernière fois, il était là. Parce que je me suis réveillé tôt. Parce qu'il dormait. Pas parce qu'il voulait être là.

Les vagues bercent le bateau, mais la solitude embrasse le lit que nous partagions avant. Une pointe de tristesse me transperce, une ombre familière qui me hante depuis plusieurs nuits.

Il s'éloigne, encore et encore, et moi je suis coincé.

Aujourd'hui, je choisis de ne pas m'énerver. Marco peut errer où il veut, mais je refuse de me mettre en colère. Je vais simplement m'habiller, comme tous les jours, et sortir de la cabine.

Sans lui.

Pas de petit déjeuner, pas de câlin. Je ne me brosse pas les dents avec lui, et je ne m'habille pas avec lui.

Je me sens vide.

En me dirigeant vers la cafétéria, la tristesse m'accompagne. Pourquoi Marco s'éloigne ? Je fais de mon mieux pour partager des choses avec lui, je fais de mon mieux pour lui trouver un bon cadeau, je fais ce que je peux pour garder cette petite flamme allumée.

Elle vacille, et je ne sais pas comment la raviver.

Pour la première fois depuis longtemps, je ne maîtrise pas du tout le feu. Il s'éteint, petit à petit, et moi avec.

Après tout, j'aurais beau verser toute l'essence que je veux sur un feu, si l'oxygène se raréfie, ça ne sert à rien.

C'est cette mélancolie qui me guide aujourd'hui, et c'est douloureux.

Il est là, mais il est loin. Je n'y comprends rien...

Les baisers, aussi rares qu'ils se font, n'ont plus de saveur. Quand il daigne caresser ma peau, je ne frissonne plus. Les regards qu'il me jette, se voulant amoureux, sont aveugles. Quand j'arrive à sentir son parfum, il me paraît lointain, comme une trace d'effluve laissée sur un oreiller ou une vieille chemise oubliée. Et ses "je t'aime" ne parviennent plus à mes oreilles, comme s'il était sous la surface de l'eau.

À moins que ça ne soit moi qui soit immergé.

Oui, je me noie complètement. C'est étrange, parce que malgré la distance qui se creuse, il est toujours là. Je le vois beaucoup moins, mais il est là.

J'ai eu le droit à des baisers, des caresses, des regards et des "je t'aime", et j'ai pu humer l'arôme de sa peau plusieurs fois.

Mais je crois que c'est moi qui n'arrive plus à ressentir ce que je vivais auparavant. Parce que tout ça m'angoisse, je ne peux plus profiter de ces attentions, de sa présence.

Quand il est présent.

Je ne sais plus quoi faire. Je n'ai probablement pas encore tout essayé, mais je crains quand même de le perdre avant de parvenir à trouver une solution.

J'ouvre les portes battantes de la cafétéria. Il est tôt, il n'y a personne.

Si, il y a Satch. Satch est toujours là. Satch ne s'absente pas, jamais.

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