Steve et Danny attendaient leurs commandes devant le camion de Kamekona. Danny vit les cernes sous les yeux de Steve.
- Tu as l'air épuisé, dit-il.
- Dure enquête.
- Tu devrais rentrer et ...
- Je veux manger avec toi.
- J'ai l'impression que tu vas t'endormir sur place.
- Alors viens chez moi.
Son ancien partenaire, ami, ou amant, peu importe, était bien trop fatigué pour le laisser rentrer seul. Le suivre, le voir arriver à bon bord, était ce qui avait de mieux à faire.
- D'accord, répondit-il.
Il détourna la tête en voyant le brun sourire.
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Ils venaient d'arriver chez Steve. Ils s'installèrent sur le canapé avec leurs repas et deux bières devant eux. C'était la première fois qu'il était mal à l'aise auprès de son ancien partenaire. Il sursauta légèrement quand ce dernier posa sa main gauche sur son épaule droite.
- Danno ? Tout va bien ?
- Oui. Mangeons puis tu iras te reposer.
Danno, ce n'était pas la première fois qui l'appelait ainsi, mais la façon dont il le faisait à présent, le faisait frémir. Ou peut-être cela avait toujours été le cas et c'était pour cela qu'il ne voulait pas qu'il le fasse ?
La télé servait de bruit de fond pour combler le silence.
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Ils finissaient de manger, il but une gorgée de bière, puis posa la bouteille au moment où Steve prit la parole.
- Danny, si je prends le temps de réfléchir à tout ce qui s'est passé, tu reviendras au five O ? Tu nous manques à tous. Tu me manques.
Steve posa sa main sur sa joue.
- Pendant cette enquête, j'aurai aimé que tu sois là, j'avais besoin de toi, de ton soutien. Nos discussions, tes plaintes, ça m'aide à tenir.
- Ce n'est pas ce que tu dis pendant ces moments-là.
- Je sais, mais c'est la vérité.
Comment ne pas craquer face à cet homme ? Il l'aimait. Son regard et son toucher ne le laissèrent pas indifférent, loin de là même.
- Steve, avant de me demander ça, tu dois savoir une chose, dit-il en lui prenant sa main dans les siennes.
Il n'arrivait pas à lui dire. Il allait essayer de lui faire comprendre.
- Quand tu étais en prison pour le meurtre du gouverneur Jameson, je devais rejoindre Rachel pour vivre une nouvelle vie en famille.
- Oui, mais elle a t'a dit que sa grossesse était plus avancée que ce qu'elle pensait et elle est revenue pour être avec Stan.
- C'est faux. Du moins en partie. Quand tu as été arrêté, je ne pouvais pas te laisser, je savais que tu n'avais rien fait et je voulais te sortir de là. Je ne pouvais pas partir. Quand elle a comprit que je ne la rejoindrais pas, elle m'a dit ce mensonge.
- Tu veux dire ...
- Que tu es passé avant elle, oui.
Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre comme réaction, mais pas à celle-ci. Steve posa sa main sur sa nuque, ses lèvres furent emprisonnées par les siennes pour un fougueux baiser. Même s'il aurait aimé continuer, il ne pouvait pas se laisser aller cette fois-ci. Il posa ses mains sur les épaules de Steve et le repoussa.
- Steve, ne fais pas ça sans réfléchir.
- Réfléchir ? Bon dieu Danny, mais à quoi veux-tu que je réfléchisse ?! Tu viens de me dire que tu es resté pour moi, c'était bien ce que je devais faire non ?! Tu voulais que je réfléchisse à quoi ?!
Il n'en revenait pas, tout cela ne menait à rien. Il se leva et alla vers la porte avant d'être arrêté par la poigne de Steve.
- Tu ne vas pas une nouvelle fois t'enfuir.
Il se foutait vraiment de lui.
- Moi ? M'enfuir ? Qui est partit au Japon sans rien dire en personne ? Toi, pas moi. Et ne me parle pas de cette ridicule lettre où tu ne dis rien. Qui s'est barré en pleine nuit et n'a laissé qu'un désolé écrit sur un bout de papier ? Toi, pas moi. Ce que je voulais que tu comprennes c'est que je t'aime, et pas comme un ami, un frère, mais comme un amant ! Je t'aime depuis si longtemps que j'ai cru devenir dingue. Alors t'entendre te foutre de ma gueule ce jour-là, c'était trop pour moi. Maintenant, dis-moi que tu me veux toujours comme partenaire en apprenant ça.
Steve le lâcha, il avait sa réponse. Il quitta la maison de l'homme qu'il devait oublier.