Chapitre 8

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Ce fut sous une pluie battante que se conclut tristement le week-end d'entraînement de Sidjil. La séance de l'après-midi de ce sombre dimanche se termina par un drapeau rouge agité suite à un accident de Théodort. Son coéquipier, nullement inquiet quant aux flaques qui se formaient sur le circuit, avait rapidement perdu le contrôle de son véhicule. Allant donc se crasher contre des pneus disposés stratégiquement.

Le choc, bien qu'impressionnant, n'avait fort heureusement eu aucun impact sur la santé physique du pilote de l'écurie d'Alpine. Toutefois, Pierre, leur entraîneur, avait préféré mettre un terme à cette séance afin d'éviter d'éventuels autres incidents. Principalement car les différents participants souffraient des conditions météorologiques déplorables et cela affectait donc leur concentration. Les fatiguant donc plus qu'autre chose.

Ce qui n'était, évidemment, pas idéal lorsqu'ils conduisaient des monoplaces pouvant aller à des vitesses assez surprenantes. C'est ainsi, qu'à une heure de la fin, chaque pilote retrouva son ingénieur attitré afin de discuter de leur performance. Et donc conclure ce week-end emplis d'émotion en tout genre.

Pour Sidjil, ce fut la fin de trois jours cauchemardesques. Ces journées furent un ascenseur émotionnel pour le Toulousain. Tant du côté de ses performance dans lesquelles aucune amélioration ne pouvait être observer. Ce qui, donc, dégrada son état psychologique. Que du côté sentimental. Ce qui, sans aucun doute, sapa fastueusement son moral.

Dans les deux cas. Le jeune homme était le seul à blâmer. Rien de tout cela n'était la faute de l'un de ses camarades. Il ne pouvait chercher à trouver réconfort auprès de ses compagnons de route. Du moins, pas lorsqu'il était celui qui s'était infligé tout ce mal. Il ne pouvait prétendre être la victime lorsqu'il était l'homme qui n'assumait pas la direction dans laquelle se dirigeait son cœur.

Sidjil ne méritait pas l'empathie. Pas quand il n'acceptait pas d'aimer un garçon plus fortement qu'il affectionnait sa propre copine. Celle avec qui il partageait sa vie depuis quelques années déjà. Cette merveilleuse fille à qui il mentait ouvertement quand il prononçait ces trois mots d'amour, Djilsi n'en était pas digne.

Il en était de même concernant Maxime.

Cet homme au grand cœur et au visage angélique, que tout le monde ne pouvait qu'apprécier. Au grand jamais ne méritait-il de pleurer pour l'idiot que Sidjil était. Et pourtant, les larmes n'avaient cessé de couler le long de ses joues pour cause de la maladresse et l'insensibilité du Toulousain.

Et il s'en voulait. Terriblement même de faire souffrir ce garçon à la personnalité solaire qui ne demandait qu'une chose : être aimé en retour. Regrettablement, le Toulousain faisait tout l'inverse. Il ne devait donner qu'une seule et unique impression au Corse. Qu'il le détestait alors qu'au fond. C'était tout l'inverse.

Néanmoins, il était impossible pour Djilsi d'exprimer l'inavouable. C'était au-delà de ses forces.

Appeler ça de la fierté ou bien de la lâcheté, le jeune homme n'en avait que faire de ces rabaissant adjectifs. Car lui-même savait pertinemment ce qu'il était. Un peureux. Manas lui avait suffisamment rabâcher ces douloureux mots pour que Sidjil sache la nature de ce qu'il était réellement.

Mais voilà, derrière ce comportement honteux se cachait une véritable raison. Une crainte. Si grande qu'elle l'empêchât d'agir comme bon lui semblait.

Réaliser que ses sentiments pour Maxime étaient sincères avait été une épreuve conséquente pour le pilote amateur. Alors, accepter le fait d'aimer un homme n'était pas envisageable pour Sidjil. Du moins, pas lorsqu'il y avait tant d'enjeu à la clé.

Il ne pouvait révéler la véritable nature de ses sentiments quand il était une figure publique avec tant de notoriété. Agir et concéder à ses pulsions ne lui apporterait que des ennuis et nuirait à sa popularité.

Prochain tournant // Maxime Biaggi x DjilsiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant