Chapitre 12

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Il était une ombre imposante, et féroce. Il en aurait certainement effrayé plus d’un, mais pas moi. Je ne l’avais jamais vu sous cette forme bestiale. Seulement, j’étais persuadée que peu importait la forme qu’il adoptait, il serait toujours le même. Il ne me ferait jamais de mal. Karhon avait un pelage obsidienne, absorbant même les rayons de la lune. Ses prunelles bleu glacier qui voyaient à travers moi, brûlant de ce désir si palpable de me faire sienne. Il m’avait coupé le souffle. Il était si beau, si magnifique. Il était la figure même d’un Alpha, mais pas un simple Alpha. Il avait cette prestance, cette force d’être bien plus. Comme s’il avait été choisi par Lunael même.

Il s’avança vers moi, d’un pas lent et maîtrisé, comme s’il craignait que je ne m’enfuie au moindre geste brusque. Ce qui était loin d’être le cas. Je voulais seulement me soumettre, mais pas une simple soumission. C’était plus fort, intense et doux à la fois. C’était… une union. Je pouvais le sentir au plus profond de moi. Je voulais me connecter à lui, je voulais nouer avec lui. Malheureusement, pour pouvoir le faire, il fallait être plus que ce que j’étais. Il fallait posséder une forme lupine, ce que je n’avais pas. C’était une barrière qu’il y avait entre nous.

— Non.

Il s’arrêta de s’avancer, mais son regard était toujours sur moi. Je me sentais tout d’un coup comme une proie. Karhon était le chasseur, et même s’il était calme, il pouvait bondir à tout instant. Il était en alerte, prêt à me poursuivre si je venais à prendre les jambes à mon cou. J’étais incapable de former un autre mot que ce dernier. C’était comme si mon cerveau s’était programmé uniquement sur les monosyllabes. Tout mon être était en proie à une indécision totale. Il y avait tellement de contradiction que j’avais du mal à savoir ce que je voulais vraiment.

— Ce n’est pas… je ne suis pas encore prête, me justifiai-je.

Il reprit son avancée vers moi, sans me lâcher de son regard bleu glace. Je restais immobile, l’observant faire. Il n’était qu’à quelques mètres de moi, lorsqu’il prit forme humaine. La pudeur n’était pas un maître mot chez les loups. Il ne ressentait aucune honte d’être nu devant d’autres. Mes yeux descendirent donc sans vergogne sur le corps musclé et ferme de l’Alpha. Un délicieux frisson me traversa quand mon regard se bloqua sur son entrejambe. Il était… bien membré. Je pouvais sentir une chaleur s’animer dans mon  bas ventre. J’en rougissais, avant de remonter sur ses prunelles de glace. Il y avait cet éclat de désir et d’amusement à l’intérieur. Il tendit la main vers moi, accompagné d’un petit rictus craquant. Mon cœur s’arrêta de battre une nouvelle fois, alors que ma main rejoignait la sienne. Il serra doucement ma main, me tirant à lui. Il m’emprisonna dans ses bras, et j’entourais ses hanches des miens. Il n’y avait que mes vêtements qui formaient une barrière entre nos deux corps nus. C’en était presque dérangeant, mais aussi rassurant. Pour moi.

— Floslunae, me susura-t-il à mon oreille sensible à son souffle.
— Hm… oui ? répondis-je, retenant un gémissement sur le bout de mes lèvres.
— Regarde-moi.

C’était tout aussi bien une demande qu’un ordre. Doux mais exigeant. Je relevais mes yeux sur son visage, plongeant mon regard dans le sien. Un frisson agréable parcourut ma peau. Il prit mon menton entre son index et son pouce, bloquant mon visage dans cette position. Il déposa un premier baiser, doux et léger. Un deuxième plus insistant. Un troisième plus dévorant. Il m’embrassait toujours plus, sans franchir la limite de mes lèvres closes. J’entrouvris donc ces dernières, invitant sa langue à venir retrouver la mienne. Elles commencèrent donc une valse incohérente ensemble, avant que ma langue ne se fasse guider et soumise par celle dominante de Karhon.

— Elerys, haleta-t-il, le souffle plus rauque.

Un gémissement s’échappa de mes lèvres, en toute réponse. Ses mains caressaient ma peau, m’offrant des frissons. Il les passait sous mes vêtements, afin que rien ne dérange le contact entre nous. Ma peau frémissait à son contact. Ses longs doigts exploraient mon épiderme, répandant sa chaleur à ma chair. Ses lèvres ne lâchaient que rarement les miennes, les baisers se faisaient plus urgents, plus désireux. Il était affamé, assoiffé, et il n’arrivait pas à apaiser cette faim dévorante. Plus il goûtait, plus il en voulait. Et j’étais dans le même état que lui. Je voulais plus de ses baisers, plus de son toucher, plus de lui. J’enfonçais mes ongles dans sa peau, comme si j’essayais de planter mes griffes afin qu’il ne s’éloigne pas de moi.

Half Moon Pack - 1. L'éveil d'une OmégaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant