Half Moon Pack - 1. L'éveil d'une Oméga

Chapitre 6

J’avais du mal à me concentrer ces derniers jours. Il fallait dire que j’étais en appréhension totale pour mon premier rendez-vous avec Karhon. Je passais de l’optimisme au pessimisme en quelques secondes, l’inverse étant vrai aussi. Cela m’inquiétait et m’angoissait, mais il y avait aussi l’excitation et l’envie de le revoir encore une fois.

Mes joues prirent une teinte rosée à l’idée de le voir. Mon regard brun se posa sur mon reflet dans le miroir. J’ignorais où il comptait m’emmener, donc j’avais mis des bottes noires, un jeans taille-haute sombre, L’automne était déjà bien installé, j’avais donc mis un col roulé à l’orange des feuilles d’érable. Mon attention se porta sur cette parcelle de peau que je laissais visible juste au-dessus de ma poitrine. Il mettait vraiment en valeur mes seins généreux et charnus, mais je me sentais un peu embrassée. Je devrais peut-être changer de haut. Mettre un plus simple, que celui-ci. J’allais pour ouvrir de nouveau mon armoire afin d’en choisir un autre, mais l’alarme de mon portable me fit sursauter. Je le pris pour vérifier ce qu’il se passait, et il était presque déjà l’heure de mon rendez-vous avec Karhon. Je n’avais plus le temps de choisir un autre haut. J’attrapais ma veste en cuir, mon sac et je me dépêchais de sortir de chez moi.

Je verrouillais ma porte, et je me pressais pour rejoindre l’ascenseur. Mon doigt allait appuyer sur le bouton d’appel, mais il s’arrêta en plein vol. Mon regard avait capté la note scotchée sur les portes de ce dernier. Un gémissement de désespoir s’échappa de mes lèvres. Il était en panne ! Il avait fallu que ce soit aujourd’hui. Je me mis à courir pour dévaler les escaliers. Je regrettais de vivre au cinquième étage de mon immeuble.

J’avais à peine atteint la dernière volée de marches que mon portable sonna dans ma main. Je le fixais, et je vis le numéro de Karhon. Mon cœur s’emballa et prise d’une certaine panique, j’avais rejeté l’appel. J’avais envie de jeter mon portable pour cette bêtise, mais à la place, je descendis les dernières marches. Mon cœur battait si fort, et mes jambes commençaient à devenir de la gélatine. Ma gorge se serra, et je voulus reculer. Seulement, la seule chose que je fis, fut de m’asseoir sur les dernières marches et de me mettre légèrement en boule, mon regard sur l’écran de mon portable, comme si j’attendais un autre appel de sa part. C’était ridicule, et je le savais, mais j’étais tellement terrifiée sur le coup. Si le rejet de mon appel l’avait contrarié…

— Elerys !

Sa voix grave s’infiltra sans peine en moi, rampant sous mon crâne pour subjuguer mon cerveau. Je relevais mon regard sur lui. Il semblait si inquiet de me voir assise sur les escaliers. Il mit un genou à terre, une de ses mains venant caresser ma joue. Je me sentais misérable, et mes yeux devinrent larmoyants.

— Tu es tombée ? Tu as mal quelque part ?
— No… non…
— Tu es malade ?

Je secouais la tête négativement, alors que sa présence faisait disparaître tout ce qui était néfaste pour moi, en moi. Dans ses prunelles bleu glacé, où il n’y avait que moi. Comme si j’étais le centre de son monde, de son univers. Je me mordis la lèvre supérieure pour ma bêtise. Je l’avais fait s’inquiéter pour moi. L’Alpha s’était agenouillé pour moi.

— Dis-moi, m’intima-t-il, d’une telle douceur que cela me fit frissonner.
— Je… je suis en retard… je… j’ai paniqué et je… rejeter l’appel, tentai-je d’expliquer.

Mon regard avait trouvé le bout de mes bottes plus intéressantes soudainement. Je me sentais si honteuse, et tellement enfantine sur le coup. Je l’entendis soupirer de soulagement, et un petit rire s’échappa de ses lèvres. Il releva mon visage vers le sien, nos prunelles se rencontrant, se capturant les unes et les autres.