Je sais mon père, je sais ma mère, mais je ne me sais guère.
De passage chez mon père et étrangère chez ma mère, j'erre dans le vent sans patrie ni repères.
Cherchant des fragments d'un miroir austère,
Dépassant d'innombrables invisibles frontières,
Je sens bien que je ne suis ni d'ici ni d'ailleurs, plutôt de cette ère.
Mon voyage s'annonce long et périlleux, sans attaches ni racines, il s'annonce solitaire.
Solitude pour unique compagnie, je ne suis finalement pas seule, nous sommes solidaires.
Même si au fond, sur mon chemin, j'aimerais croiser le chemin de l'alter, du revers de la main, j'efface cette pensée d'un trait épais.
Dans l'ombre de moi-même, un slam silencieux gronde mon identité égarée. Ses échos résonnent dans le passé à croire que je suis d'hier et pas d'aujourd'hui. J'entends le murmure céleste dune aile qui m'encombre de sa pénombre, le bout du tunnel se dévoile, je me rapproche de la lumière à l'horizon.
Vulnérabilité exposée, masque déchiré, âme à nu, devant moi ma vie dense danse au rythme de mon souffle apeuré,
L'impression de marcher sur un fil fragile, mes mots hésitent, ma voix vacille et dans cette symphonie, voilà ma peur se dissipe.
Alors je slam, je Slam, mes peurs, je Slam mes leurres, je Slam mes craintes, je Slam mes hésitations.
Le Slam de l'âme me monte, mon esprit Slam, tout le long et mon corps suit le mouvement.
Je suis elle, je suis lui, je suis eux, je suis du nord, du sud, de l'est et de l'ouest, même du centre.
Mes racines sont encrées ici, encrées là-bas, même ailleurs.
Je suis beau, jalouse, non-binaire, craintif, frivole, empathique, égoïste.
Je suis noire, blanc, métisse, café cacao, albinos.
Je suis à la fois tout le monde et personne, personne ne sait ma véritable identité pas même moi, moi qui porte ce joug oppressant de vos différences, différences qui font de vous des êtres uniques.
Unique, voilà qui je suis.
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