C'était une autre journée qui débutait et je risquais d'être en retard pour le premier culte. La nuit n'avait pas été douce, mais il fallait que j'aille adorer mon Seigneur.
Je ne mis pas de temps pour me préparer, je pris la route.
J'étais pressée d'y arriver, pas parce que l'église me manquait, mais il y avait une personne en particulier qui m'y attirait. Il était si différent des autres, sa taille élancée, le teint noir couleur ébène, ses lèvres roses ne faisaient qu'hanter mes nuits.
Ces sentiments qui assombrissaient mon être aussi dégoûtant que visqueux souillaient mon âme, entre lesquels je me retrouvais piégé. Je me posais plusieurs questions : mon esprit avait-il besoin de ça ? Était-ce un état de folies ou d'inconscience ? Je n'eus pas le temps d'y réfléchir quand je fis retirer de mes pensées par une voix.
Sœur Joyce ! Bien arrivée ! Tu as raté le premier culte : que s'est-il passé ?
Même en ayant le dos tourné, je pouvais reconnaître cette voix parmi tant d'autres aussi sensuelles qui arrivait à me déposséder de tous mes moyens. Je me retournai pour mieux contempler son visage.
- Euh... ! Oui, pasteur, j'avais un imprévu.
- Bon, vient, rentrons commencer le culte.
Le culte avait commencé depuis une dizaine de minutes, mais je ne cessais d'admirer ce bel homme. Il était marié avec deux magnifiques enfants, mais cela ne m'empêchait pas de le désirer. Je l'observai, plus il parlait et j'avais envie de goûter ce fruit interdit avec lui. J'étais encore vierge, peut-être parce que j'étais attachée à la religion. Depuis mon enfance, ma mère ne cessait de m'inculquer les valeurs de l'église. Elle était morte si tôt, mon père, je ne l'avais pas connu. Il n'avait pas voulu assumer la grossesse de ma mère de peur d'être la risée de son église pour avoir désobéir aux commandements, d'après ce que ma mère m'avait expliqué.
Le culte venait de prendre fin, à vrai dire, j'étais perdue dans mes pensées. Était-ce possible d'éprouver un tel désir envers une personne mariée qui était un homme de Dieu, oui, mon pasteur. Je ressentais en moi ce péché, j'étais même décidé à l'avoir.
- Sœur Joyce Ne partez pas, j'aimerais vous parler.
- D'accord, pasteur.
- Tu sais, tu m'as l'air un peu effacé du monde ces jours-ci, il y a-t-il quelque chose qui te tracasse ? Tu sais, nul ne sort de la maison de son père sans être consolé. Décharge ton fardeau et laisse-le t'aider.
Il l'avait remarqué, il était très attentif et moi qui rêvais de lui chaque nuit, devrais-je lui dire qu'il me procurait un sentiment de protection ? Devrais-je lui dire que mon corps le désirait ? Non, pour une fois, je n'arrivais pas à lui confesser mes péchés.
- Non, pasteur, je suis juste épuisée à cause du boulot, tout va bien.
- Si tu le dis, ma chère sœur, mais ne t'arrête jamais de prier.
- C'est compris, pasteur, je rentre. Je vois que votre famille vous attend pour rentrer.
- Oui, oui, mais ce soir, si tu as le temps, passe pour assister à la petite cellule de prière.
Je m'avançais vers la sortie avec cette idée de le conquérir malgré son statut. J'arrivais à la maison un peu fatiguée, je décidais de m'allonger.
Et comme toutes les autres fois, je rêvais de lui, de sa douce main caressant mon corps, me retirant avec douceur et passion mes vêtements. Je le ressentais, oui, je ressentais son corps sur le mien, des cris de joie et de bonheur, ses yeux étaient remplis de tendresse, je me sentais vivre, nous faisions le tour de cette petite pièce que je louais. Lui en moi et moi criant son nom, ne manquant pas de lui faire de petites pincées de griffe sur le dos, lui criant vas-y d'une voix douce.
VOUS LISEZ
Les Écrits du JEA
RandomRetrouvez ici tous les textes écrits par les membres du Jeune Écrivain Africain (JEA).