L'année touchait à sa fin et toutes les créatures vivantes se préparaient à revêtir leurs nouveaux habits : hommes, femmes, arbres, animaux, etc. Les enfants étaient les plus joyeux, leurs visages étaient illuminés de sourires, car ils savaient que le moment des cadeaux de Noël approchait. L'échange des anciens jouets était déjà prévu, sans aucun obstacle. Mais attention, seul l'avenir nous dira si tout se passe comme prévu.
Les plus impatients se hâtaient de s'habiller, ils étaient déjà dans l'ambiance de la fête. C'est à ce moment-là que l'harmattan se manifestait, changeant de souffle et acquérant une force atypique qui desséchait tous les corps, hommes et animaux en souffraient. Le lever du soleil apportait un peu de soulagement des angoisses de l'harmattan en début de matinée, mais au fil des heures, celles-ci s'intensifiaient pour tout le monde.
C'est dans cet environnement quotidien que vivait Noël Norisse, étudiant en deuxième année de master dans la plus grande université publique du pays des éléphants. Orphelin de père et de mère, il avait grandi en passant toute son enfance chez son oncle paternel. Ses parents, tous deux décédés dans un accident de voiture dont il était le seul survivant, étaient morts quand il avait 5 ans. Li, le frère aîné de son père, avait pris la responsabilité de s'occuper de lui. Ainsi, Noël Norisse bénéficiait d'un nouveau foyer grâce à son oncle. Mais n'était-ce pas son devoir ?
Les frères, ne sont-ils pas censés se soutenir ?
Les années passaient et Noël Norisse grandissait en absence de sa mère, et de son père. Il développa un complexe dû à cette situation quand bien même que son oncle faisait de son mieux. Les souvenirs de l'accident de ses parents lui hantaient l'esprit au quotidien surtout lorsqu'il ne recevait rien de son oncle pendant les fêtes notamment la fête de Noël.
Li achetait des cadeaux à ses enfants sans penser à Noël Norisse qui se sentait exclus.
Des années passèrent et Noël Norisse grandit, devenant un grand homme grâce au bon sens fraternel qu'il avait hérité de son défunt père. C'est ainsi qu'il prit la résolution d'aider et d'apporter la joie dans le cœur des enfants.
Bien qu'il soit encore étudiant, Noël n'hésita pas à s'engager dans des structures de service communautaire en s'y donnant corps et âme.
En 2023, il décida de prendre en charge lui-même la distribution des cadeaux de Noël de sa communauté, pour le plus grand bonheur des enfants orphelins.
À quatre jours du 25 décembre, Noël Norisse se rendait à son dernier cours de la journée. À côté de la salle, il se déroulait le congrès du syndicat estudiantin. Deux candidats se luttaient pour le trône. Le national Matata, candidat sortant, convoitait toujours le siège royal. Yacouza, son opposant, voulait la couronne.
Les élections arrivaient à leurs termes et le comité d'organisation allait dicter les résultats. Avec une égalité parfaite, il ne restait dans l'urne qu'un seul bulletin de vote. Ce bulletin suscitait beaucoup d'angoisse dans la salle, car il détenait le pouvoir.
À qui allait-il être conféré ? Est-ce à Yacouza ou au National Matata ?
En attente des résultats définitifs, une tension se créait entre les partisans des deux candidats qui se lançaient des pics. Un conflit était sur le point d'éclater.
Soucieux de voir la couronne lui échapper, Le National Matata précipita le conflit en donnant l'ordre à ses partisans d'attaquer car estimant car estimant que laisser le dernier bulletin qui devait déclarer le vainqueur trop risqué.
Ainsi, il s'autoproclama le vainqueur. Les événements prirent une tournure violente lorsque Yacouza, convaincu d'avoir également gagné, s'opposa à cette victoire autoproclamée du national Matata. Tous les étudiants précipitèrent dans la salle d'élection pour s'informer.
Les syndicalistes, armés de machettes, semblaient avoir oublié qu'ils étaient tous des étudiants, des frères d'ancre. Ils se battaient les uns contre les autres empêchant toutes sortis de l'établissement.
Les enseignants, dépassés par la situation, quittèrent précipitamment la fac avant le barrage des syndicalistes.
Noël Norisse et ses amis, Fidel, Elima et Lilia se demandaient si sortir au milieu de cette scène meurtrière était la solution ?
Une fois sortis de la salle de cours, ils avançaient lentement, mais sûrement quand Fidèl fut confondu avec l'un des deux camps syndicalistes en conflit. Noël, ne pouvant continuer sans son ami, se retourna pour plaider en faveur de ce dernier.
Il négociait pour la liberté de Fidel qui semblait être pris au piège. Mais Noël fut lui aussi confondu avec les syndicalistes. Les deux amis se trouvaient désormais dans la même situation.
Quel drame !
Les heures passaient et la négociation semblait difficile. Puis tout un coup, le groupe ennemi lançait un assaut sur les syndicalistes qui avaient pris en otage Noël et Fidel.
Dans l'assaut, l'un des assaillants s'attaquait à Fidel. En voulant sauver son ami, Noël reçut de le dos plusieurs coups de machette qui fit jaillir de son corps, une rivière de sang.
Fidel, abasourdi, ne pouvait se réjouir d'être encore en vie, car son frère, son ami Noël était lui en train de la perdre.
Chaque seconde était décisive pour Noël. Étant Face à l'infirmerie de l'université, Fidel constatait avec horreur que les portes étaient fermées. Le cœur brisé, l'âme blessée, le corps attristé, il se demandait quoi faire. Il criait d'une voix pleureuse :
- Un pas de plus et Noël Norisse pourrait ne perdre la vie. Rester ici et il pourrait également la perdre.
Après une brève hésitation, il décida d'avancer doucement. Ils réussirent à s'échapper de l'université et Noël Norisse put être hospitalisé. Mais malheureusement, malgré les efforts de Fidel pour conduire son ami à l'hôpital, ce dernier décéda seulement deux minutes après son entrée au bloc.
- Pourquoi lui ? J'ai pris sa vie ! Il est mort par ma faute ! Il s'est sacrifié pour que je puisse vivre ! Telles étaient les lamentations de Fidel.
Noël n'avait pas eu la chance de vivre la magie de Noël. Les enfants à qui il avait promis des cadeaux en auront-ils ?
De nombreuses personnes disparaissent ainsi tragiquement, laissant derrière eux des cœurs en deuil. Comme Noël Norisse, des Pères Noël n'arriveront pas à destination avec les mains chargées de cadeaux fabuleux.
Mais les enfants à qui Noël Norisse avait promis des cadeaux connaîtront la magie de Noël, car une personne au grand cœur, Fidel à Noël, pensera à eux.
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