Ce chapitre est posté 1 jour avant le Nouvel an, alors je vous souhaite une bonne fête en avance !
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Celia n'avait pas tardé à comprendre qui avait lancé les signalements concernant Ryu : son école. Plusieurs fois, elle avait croisé le regard sceptique des professeurs et avait face à leur jugement. Elle faisait toujours en sorte de rester le moins longtemps possible pour ne pas avoir une énième discussion alimentée de : « J'ai essayé d'envoyer plusieurs fois des messages à votre père mais il ne réponds pas, est-ce normal ? » ou encore « Nous avons constaté que les affaires de Ryu n'étaient pas en bon état. Il faudrait lui acheter un pull sans trou si possible. »
Un sourire hypocrite et une explication toute faite étaient généralement ses méthodes favorites. Mais les éviter était encore mieux, c'était son plan parfait à chaque fois. Jusqu'à maintenant... Son ignorance les avait menés à faire un signalement sur son petit frère.
Celia avait envie de tout casser. C'était bête parce qu'elle ne savait même pas se battre. Son corps était bien trop maigre et malnutri pour ne lui donner ne serait-ce qu'un grain de force.
« Si un jour je deviens forte, je les ferai payer. »
C'était la promesse qu'elle s'était faite... même si, à ce moment précis, elle ne servait à rien. Ce n'était pas la violence qui allait empêcher les services sociaux de prendre Ryu. En fait, à partir du moment où ils mettraient un pied dans leur appartement et constateraient le vide des placards, elle serait déjà condamnée.
Elle pouvait dénoncer son père et faire valoir sa cause mais, encore une fois, ce ne serait pas une solution. Ryu serait tout de même placé dans une famille d'accueil, loin d'elle.
L'après-midi touchait bientôt à sa fin et pourtant elle ne se dirigeait pas vers son prochain boulot. À quoi bon ? L'argent qu'elle récolterait ne servirait bientôt plus pour protéger la seule personne qu'elle aimait dans sa vie. Perdre l'appartement ne lui ferait ni chaud ni froid si Ryu n'y habitait plus. De toute façon, elle détestait ce lieu.
Le regard rivé au sol, elle marchait en observant les jambes des personnes pressées autour d'elle. Les habitants de Tokyo semblaient toujours en mouvement. Elle ne voulait pas relever les yeux pour voir leurs sourires et leurs visages éclairés de bonne humeur. Entendre leur rire lui suffisait déjà bien assez.
Elle avait l'impression qu'il n'y avait qu'elle, dans cette foutue ville, qui était malheureuse.
Si seulement elle pouvait prendre Ryu avec elle et se barrer d'ici... mais elle savait d'avance que cela ne ferait qu'empirer les problèmes. Pourtant, plus la pensée trottait dans sa tête, plus elle y songeait sérieusement.
Si elle partait carrément dans un autre pays, ce serait encore mieux.
« Oui, mais avec quel argent ? railla-t-elle intérieurement. On a pas de passeports, pas de billets d'avion, et aucun logement de prévu à l'extérieur du pays. »
Cette situation était un vrai casse-tête... Elle ne sut combien de temps elle avait marché sans but, mais une fois détachée de ses pensées, elle se rendit compte que le bruit autour d'elle s'était atténué. Elle avait atterri dans une rue peu fréquentée et qu'elle ne connaissait pas. Des vélos et des passants passaient à côté d'elle.
La rue était principalement commerciale même si les vitrines laissaient à désirer. Il ne devait pas y avoir beaucoup de clients par ici.
Son attention se fixa sur un mendiant, assis contre un mur, le regard dans le vide. Sa barbe, sûrement pas rasée depuis longtemps, blanchissait par endroit, seul indice qu'il commençait à se faire vieux. Son corps était maigre, semblable au sien. Même ses vêtements étaient aussi pourris que les siens. Cela ne la fit pas ralentir pour autant. Elle ne faisait pas nécessairement attention aux mendiants généralement pour la simple raison qu'elle savait qu'elle deviendrait une des leurs plus tard. Elle pensait tenir jusqu'à ce que Ryu prenne son indépendance mais apparemment ce sera plus tôt que prévu.
VOUS LISEZ
Save Me
FanfictionPour son frère, elle sera prête à tout. Même au pire... Quand Celia se retrouve aux prises avec les services sociaux, elle n'a pas d'autre choix que de se tourner vers la seule solution possible : aider les services secrets du Japon. Pour cela, ell...