CHAPITRE 5

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Que le début des festivités commencent ! 

•••

Cette gare désaffectée se trouvait en bordure de Tokyo, dans une zone commerciale abandonnée. À première vue, rien ne laissait présager une quelconque vie dans ces lieux... à par peut-être, les cris des hommes sauvages que Celia entendait alors même qu'elle n'y avait pas encore mis un pied.

- Les hommes, soupira-t-elle.

Incapables d'être discrets - et encore faudrait-il qu'ils en connaissent la définition. Bruyants, gueulards, queutards et violents, ils agissaient généralement comme si l'espèce humaine n'avait pas évolué depuis ces vingt derniers siècles. Les filles de son âge apprenaient généralement tout ça à leurs dépens. Celia s'était contentée d'observer et de ne pas les approcher, autant qu'elle le pouvait.

Si elle se trouvait ici aujourd'hui, ce n'était pas par hasard. Toshio l'avait informé que les recrutements dans le Kanto Manji gang ne se faisait qu'à des dates précises. Les volontaires devaient ensuite prouver leurs aptitudes dans une mêlée de combats, et chaque cadre choisissait ensuite celui qui leur plaisait. Un concept moyenâgeux, en somme, mais encore une fois pas étonnant venant de cette espèce.

Celia rechignait un peu à prendre part à leur connerie, mais c'était le seul moyen de pouvoir intégrer le gang. Sans ça, sa mission était considérée comme caduque et elle n'aurait jamais l'argent tant rêvé pour Ryu.

Elle était en retard pour le commencement des festivités, elle aurait déjà dû se présenter à l'organisateur il y a de cela dix minutes. Sa mission commençait mal...

Les énormes portes de la gare étaient rouillées par le temps et n'avaient pas dû servir depuis des lustres. La seule ouverture qu'elle entrevit fut une porte plus petite sur le côté. D'instinct, elle s'y dirigea et tenta de la pousser.

Rien.

Bon, quand une porte ne s'ouvre pas, on passe à l'option numéro deux : toquer.

Miraculeusement, ça marcha. Un grand gaillard chauve lui fit face, l'air pas aimable, et fronça ses sourcils en la dévisageant :

- Tu veux quoi ?

Si Celia avait eu un doute sur sa destination, elle était à présent rassurée. L'uniforme que cet homme arborait, portait en gros les inscriptions « Kanto Manji gang ».

- À ton avis, pourquoi des gens extérieurs viennent ici aujourd'hui ? railla-t-elle, les bras croisés devant elle. Pour prendre le thé ?

Le mec fut déboussolé pendant quelques secondes. Ses sourcils se froncèrent et se défroncèrent tout en la jugeant de haut en bas.

- Rentre chez toi, on accepte pas les femmes ici.

- C'est marqué nulle part.

- Ce sont les règles.

- Montre-les moi marquées noir sur blanc, alors.

Il plissa des yeux, essayant sûrement de prendre un air menaçant qui ne marcha pas avec elle.

- Je t'ai dit : Rentre. Chez. Toi.

Il détacha chaque mot en prenant une voix plus grave.

- Remballe ton attitude mâle d'alpha mal léché et montre-moi la règle.

Il avança d'un pas vers elle. Elle tint ses positions, mais dû lever la tête pour ne pas lâcher son regard.

- C'est quoi ton problème, au juste ? Tu veux crever ? grommela-t-il.

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