CHAPITRE 7

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Un courant d'air ?

Celia eut à peine le temps de cligner les yeux que le revolver vola à travers la pièce et s'écrasa contre une vitre. La violence du choc fit vibrer le verre. Muette de stupéfaction, elle dirigea son regard devant elle.

Kisaki s'était éloigné et fixait Manjiro d'un air apeuré. Ce dernier se tenait entre eux, une de ses jambes levée de terre, les mains dans les poches. Son regard fixait Kisaki, empêchant Celia de voir son expression.

- Refais ça encore une fois sans mon autorisation, et tu crèves, claqua la voix de Manjiro.

- Mais, Mikey... implora Kisaki.

- Dégage.

Pour la première fois, Kisaki Tetta perdit de sa superbe. Son assurance venait de disparaitre, le faisant paraitre à un lapin pris dans les phares d'une voiture. Ou un gosse se faisant engueuler par son père. Dans d'autres circonstances, Celia aurait sûrement lâché un ricanement mais, après avoir frôler la mort encore une fois et être baignée dans cette ambiance lourde, elle resta calme.

Kisaki recula lentement sans lâcher Manjiro du regard, comme s'il s'attendait à ce qu'il change d'avis sur la situation et tue Celia dans la seconde. Malheureusement pour lui - et bien heureusement pour elle - pas un mot ne fut prononcé jusqu'à ce qu'il prenne enfin la porte.

D'un coup, elle se prit à l'envier... Elle aussi voulait dégager de ce bureau. Ses mains tremblaient et elle essaya de les cacher dans son dos pour ne pas se trahir. Manjiro se tourna enfin vers elle et la toisa avec des yeux encore plus sombres qu'avant.

- Je vais ordonner à ce que ton bureau soit mis dans ce coin de la pièce, lui montra-t-il en pointant avec son menton.

Ah non, non, non, non ! C'était pas ce qui était prévu ! Travailler toute la journée avec lui, respirant le même air ?! Hors. De. Question.

- Puis-je vous en demander la raison ? risqua-t-elle.

C'était sûrement une mauvaise idée de lui demander ça, au vu de son humeur plus qu'à désirer mais elle devait tenter. Pour sa santé mentale. Et pour la mission. Si elle devait le fréquenter à longueur de journée, elle ne pourrait pas aller fouiner.

Manjiro la toisa, les mains dans les poches.

- Parce que j'ai envie.

Sans un mot de plus, il balaya le sujet et appuya sur un bouton au coin de son bureau. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit et un gaillard costaud entra dans la pièce. Celia ne réalisa que maintenant qu'elle était encore assise sur le bureau. Gênée, elle se remit debout et se racla la gorge pour reprendre contenance. Elle n'osait imaginer ce que la scène devait évoquer d'un point de vue extérieure...

- Vous m'avez appeler, boss ?

L'homme avait la voix aussi bourru que ses muscles étaient développés. Elle se permit de laisser son regard glisser sur son corps. C'était agréable à la vue...

- Déplace le bureau à côté ici, ordonna Manjiro.

Il ne regardait plus par la fenêtre mais ne regardait pas non plus le soldat à l'entrée de la pièce. Ses sourcils étaient froncés, alors qu'il la dévisageait.

- Très bien, je vais avertir les autres du changement... commença le soldat.

- Seul.

Cette ordre, court et froid, fut suffisant pour attiser la peur dans le regard du soldat. Il se tint soudainement plus droit et son corps entier était aussi tendu qu'une corde à un arc.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 23 ⏰

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