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ALIA COSTA

Juin 2022


L'air chaud ainsi que le parfum des pins et de la mer me procure un bonheur immense. Ces ruelles étroites et sinueuses regorgeant de boutiques artisanales et de restaurants sont une vue que je ne me laisserai donc jamais. Les discussions qui fusent entre chaque personnes, les couverts qui claquent et l'écho des vagues sont le seul bruit qui survole notre ruelle.

Ici, la bonne humeur et la convivialité sont au rendez-vous, jamais on ne verra un habitant ou un commerçant nous parler de façon déplorable. Ici, bonheur et paix régnait. Un détail que j'eus oublié bien trop rapidement.

Ma mère stoppe notre marche lorsque son regard se pose sur une vitrine d'un fabricant de bijoux corses, faits à la main. Dans un silence le plus complet, elle entre dans le magasin pour trouver le bijou qui vient de la séduire. Elle me regarde et me demande si j'aime aussi cette pièce.

- On pourrait avoir ce bijou en commun avec papa, tu en penses quoi ? Je souris avant de répondre

- Oui je pense que c'est une bonne idée et puis il est discret donc papa pourra le porter sans soucis, nous rigolons face à ma remarque

Mon père n'aime pas tout ce qui est voyant, de nombreuses personnes lui avaient acheté des bijoux mais il ne les a jamais portés sous prétexte qu'il n'est pas « un sapin de noël que nous décorons avec des bling-bling ».

Nous achetons donc ce bracelet en or orné de symboles corses traditionnels en trois exemplaires, nous offrirons le bijou à mon père ce soir lorsqu'il rentrera du travail.

Après une après-midi sous le soleil à faire les magasins, nous décidons de nous arrêter dans un café librairie, qui est un café ou j'adore me rendre, nous pouvons à la fois y prendre un goûter tout en lisant nos bouquins favoris.

C'est un spot que j'ai découvert peu de temps après mon arrivée à Ajaccio, lorsque je me perdais dans les ruelles de cette île que je tiens tant. C'est ici que j'ai pu faire la rencontre de mon amie Francesca qui est à la fois ma collègue mais qui avec le temps est devenue une réelle amie avec qui je passe du bon temps. Je travaille justement dans ce café librairie, un endroit qui est devenu ma Safe place, liant ma passion pour la lecture avec le travail.

Francesca a pu rencontré mes quelques amis qu'il me restait de la fac et qui ont cherché à vraiment reprendre contact avec moi dès qu'ils ont su que je revenais sur l'île. Camila, Lisandro et Charles étaient les plus heureux d'avoir une nouvelle amie dans la bande, c'était comme un peu de nouveauté.

J'ai quitté la France il y a maintenant trois mois, j'y ai laissé toute ma vie et mes problèmes. J'ai suivi les conseils de ma marraine ainsi que ceux de mes amis Mira et Tarik, ils m'ont fortement conseillé d'aller retrouver mes parents en Corse pour que je puisse tourner la page définitivement sur mes problèmes. Les garçons commençaient vraiment à chercher des problèmes sans aucune raison et cela impactait de plus en plus ma santé.

C'est quand Tarik m'a retrouvé en bas de ma tour, à peine consciente qu'il a décidé de me prendre un billet aller sans retour pour la Corse. Je me rappelle que ce jour là je n'avais plus de forces tellement je ne mangeais plus au fil des jours, les remarques que les garçons pouvaient me faire avait l'effet d'une balle de le coeur.

« On regrette de t'avoir fait connaître tout le monde »

« Retournes ou tu es venue on aura la paix »

Avec le temps j'ai appris à me faire une raison et j'ai vite compris que ce n'était que des personnes toxiques qu'il fallait supprimer de ma vie le plus rapidement possible.

Aujourd'hui j'ai tourné la page, même si il m'arrive parfois de penser à eux puisque Mira et Tarik me relient indirectement à eux. Mais j'ai appris vivre sans eux, parler deux ne me fait plus autant mal qu'il y a quelques mois. Et pour cela je dois remercier Mira et Tarik, pour m'avoir poussé à quitter le pays.

- Oh Alligator et sa maman, comment je suis contente de vous voir, Francesca me prend dans ses bras et fait la bise à ma mère, je commençais grave à m'ennuyer, personne veut boire mon café, elle fait une mine triste

- C'est normal meuf tout le monde prépare les fêtes sur les plages, t'auras du monde d'ici les prochains jours, je la préviens

Nous prenons une table dans un coin du café ou nous ne pourrons pas être dérangés, tout en n'étant pas cachés. Aujourd'hui c'est mon jour de repos et je sais à quel point Francesca peut mal le vivre quand je ne suis pas là, elle adore travailler avec moi et me le répète sans cesse. Dès que je pars en journée de repos, croyez moi que tout le monde le sait.

- Pourquoi elle t'appelle Alligator ? Me demande ma mère en rigolant

- Ah ça, je rigole à mon tour après avoir bu une gorgée de mon Ice Tea, longue histoire mais c'est mon surnom maintenant

Un soir lorsque nous revenions de soirée, l'alcool coulait un peu trop dans nos veines et nous avons croisé un lézard dans la rue. J'ai confondu cette minuscule chose avec un alligator, je me suis mise à parler toute la soirée de l'alligator. Depuis Francesca ne m'appelle plus par mon prénom mais seulement par ce surnom.

- En rentrant tu me feras un haul, je vois que t'as acheté des petites choses, me demande ma copine lorsque nous étions au comptoir pour régler l'addition

- T'inquiètes pas j'oublierai pas, je lui dis avant de quitter le café pour rejoindre ma maison



[...]



J'entre dans ma chambre et ouvre ma grande fenêtre pour faire rentrer le peu d'air qu'il y a, et je me pose sur mon petit balcon qui donne une vue incroyable sur la mer. Plus petite mes parents m'avaient laissé choisir ma chambre, j'ai directement choisi celle-ci pour pouvoir regarder les étoiles la nuit depuis mon balcon. Mon papi m'avait acheté un télescope pour que je puisse mieux les observer, c'est ce genre de moment qui me rend nostalgique.

Je retourne à nouveau dans ma chambre et fais le fameux haul à Francesca et je n'oublie pas d'envoyer la vidéo aussi à Camila qui me tuerait si elle apprenait que je ne lui avais pas fais de haul.

Le dîner arrive très vite et nous profitons de la chaleur étouffante du mois de juin pour manger dehors sur notre terrasse, profitant du calme et des oiseaux qui gazouillent.

- Oh tiens papa j'ai faillis oublier, je cours chercher le sachet avec le bijou que nous lui avons trouvé quelques heures plus tôt, on t'a acheté ça avec maman, c'est pour être unies pour la vie, je rigole à la fin de ma phrase

- Merci mes chéries, il ouvre le paquet avant de s'exclamer, vous me connaissez bien quand même, pas trop de bling bling c'est parfait

Je regarde ma mère avant de rigoler, sa phrase était déjà prévisible. Ces moments de partage m'avait manqué, pouvoir retrouver mes parents et vivre avec eux au quotidien, juste en famille.

Et seulement que la famille.







DIAMONDS

@uncoeurdeice_

𝐃𝐈𝐀𝐌𝐎𝐍𝐃𝐒 | 𝐧.𝐨.𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant