Alia servait des clients et ne cessait de regarder sa montre. Elle retourna derrière le bar et croisa le regard de Maeve.
- Eh bien la miss, tu es vraiment pressée ce soir on dirait, lâcha Maeve avec un sourire en coin.
- Oui quelqu'un m'attend à 17h, c'est pour ça que je t'ai demandé ma soirée, répondit Alia naturellement.
- Quelqu'un ? Tu crois vraiment que tu vas t'en sortir comme ça ? renchérit la patronne en arquant un sourcil.
- Hmm, oui je pars en week-end, esquiva la serveuse.
- Oh un week-end romantique, très peu pour moi, répondit elle avec un mouvement de main signifiant son dégoût.
Alia ria à cette remarque, elle y reconnaissait bien Maeve.Il était enfin 17h, elle salua brièvement Maeve et les serveurs présents et s'enfuit à tout allure du bar. Elle regarda à droite, puis à gauche et remarque un petite fiât 500 garée pas très loin.
Elle se peigna brièvement les cheveux de la main et s'approcha de la voiture pour monter à bord.
- Bonsoir Emmanuelle, s'amusa-t-elle en lui déposant un baiser sur la joue par crainte d'être reconnue.
- Prête Thérèse ? entra-t-elle dans son jeu.
Alia hocha vivement la tête et la voiture démarrait déjà.
La jeune brune n'avait pas tardé à donner un réponse affirmative à la proposition de l'italienne. Elle avait été sincèrement touché par cette lettre. Elles partaient alors pour 3 jours ou plutôt deux nuits dans une maison de campagne très isolée à deux heures de Gap. Milla s'était toutefois bien gardée de préciser à Alia où se déroulerait le séjour.
Sur un fond de musique, la jeune brune flânait à travers la vitre passager. Auprès de Milla, elle se sentait en sécurité : elle était heureuse.
Elle déposa assez timidement une main sur la cuisse de la conductrice qui lui rendit un sourire sincère.Un sujet tourmentait toutefois la jeune brune, elle hésita durant de longues minutes et se lança enfin.
- Hmm, je peux te demander quelque chose ? la questionna-t-elle timidement sans quitter la route des yeux.
- Bien sûr, répondit immédiatement l'enseignante l'ayant senti tracassée.
- Tu as eu beaucoup de... relations ? demanda la jeune brune hésitante n'osant pas fixer le regard de l'italienne.
- Tu veux dire des relations sérieuses ? répondit Milla et lui jetant un regard rassurant.
- Les deux, lâcha Alia et la regardant enfin.
- J'ai eu peu de relations sérieuses... une avec un homme et deux avec des femmes, commença-t-elle sans trop d'hésitation. Et pour le reste, hmm, disons que j'ai bien profité, finit elle avec beaucoup moins d'aisance.
- Mmh, répondit à peine Alia.
- Ça te dérange ? la questionna l'enseignante.
- Je, euh, non, bégaya-t-elle. Enfin moi je n'ai aucune expérience tu vois, et ça me fait un peu peur, tu as du rencontrer des tonnes de femmes très douées... avoua la plus jeune.
- Eh ne te mets aucune pression, voulut elle la rassurer en déposant sa main droite sur celle d'Alia. Je n'ai pas rencontré tant de femmes douées... ajouta-t-elle. Si tu veux tout savoir, dans ces relations d'un soir, c'est plutôt moi qui donne du plaisir à l'autre et non l'inverse.
- Ah bon ? s'étonna immédiatement Alia. Pourquoi ?
- J'ai du mal à lâcher prise, et surtout avec des inconnues, répondit l'italienne.
Alia ne répondit pas, elle ne savait pas si cette réponse la rassurait ou l'inquiétait davantage.
- Mais ne t'en fais pas pour ça, tout viendra naturellement, je n'ai aucun doute là dessus, renchérit Milla. Je pourrais te guider si tu le souhaites, finit elle avec un sourire sincère.
Alia sourit à sa conductrice en guise de réponse. Elle se sentait plus rassurée mais appréhendait toujours ce moment : serait-elle à la hauteur ?
Il était presque 19h lorsque la voiture se gara devant une maison d'apparence pittoresque très bien entretenue.
- Mais tu es folle, s'écria Alia émerveillée.
Elles descendirent de la voiture et entrèrent de la maison de campagne dont l'intérieur était fraîchement rénové. Milla avait trouvé les photos attrayantes, mais en admirant la maison de ses propres yeux, une ambiance chaleureuse et bienveillante s'y dégageait et renforçait la beauté du lieu. Face à la grande cuisine ouverte par une voûte sur la salle et le salon, Alia restait sans voix. Le parquet était typique et les murs étaient habillés de pierres apparentes, ce qui donnait un vrai charme à la pièce.
Milla invita Alia, en la tirant par la main, à s'avancer vers les grandes fenêtres de l'arrière qui donnaient une vue sur le jardin sans aucun vis à vis, puisqu'il n'y avait seulement des champs séparés de ruisseaux aux alentours. La jeune brune découvrit une grande terrasse en bois et plus loin une piscine creusée éclairée par des lumières sous l'eau.
- C'est incroyable, sut à peine prononcer Alia. Je ne sais pas comment te remercier, ajouta-t-elle en déposant un baiser sur les lèvres de l'enseignante.
- Ça me fait plaisir, lança l'italienne simplement avec un large sourire, heureuse que la surprise plaise à son amante.
L'enseignante emmena la jeune brune à l'étage où elles découvrirent 3 chambres dont une suite avec salle de bain. Elle lui indiqua que celle-ci serait pour elle et que la sienne était celle d'à côté. Milla craignait de céder à ses désirs une nouvelle fois, dormir séparément était alors la meilleure solution.
Alia hocha simplement la tête avec sourire, dans lequel se devinait une once de déception.
Elles regagnèrent le rez-de-chaussée, et Milla se dirigea aux fourneaux, indiquant à Alia de se détendre dans le salon en face de la cuisine.
- Oh ! s'exclama l'italienne en ouvrant le frigo. Ils nous ont offert une bouteille de champagne, continua-t-elle en la brandissant telle elle soulèverait une coupe lors d'une compétition sportive.
- Parfait, sourit Alia, je commençais à avoir soif, ajouta-t-elle.
L'enseignant servit deux coupes et en apporta une à son invité. Elles discutèrent pendant que Milla préparait des bruschetta sur un nid de salade. Alia était déjà à son deuxième verre quand elles débutèrent le repas.
Comme elle en avait l'habitude, Alia trouva délicieux le plat aussi simple soit-il. Alors qu'elle finissait son troisième verre, les bulles de champagne semblaient éclater dans le fond de son crâne, en y provoquant des tourbillons infinis : l'alcool avait eu son effet.
Milla avait bien remarqué qu'Alia n'était plus sobre même si cette dernière parvenait toujours à prononcer des phrases sensées, elle était bien plus « détendue » qu'à son habitude.
À suivre...
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Plus que ma morale
RomanceProf-élève, une relation entre proximités et barrières. Mme Santini et Alia semblent l'avoir parfaitement saisi, ou presque... Elles s'aventurent alors dans chacun des aspects des plus cordiales aux plus palpitants de cette relation paradoxale. D'où...