Après avoir débarrassé les assiettes, les deux femmes s'installèrent dans le canapé et regardèrent la télévision un moment.
Alia était allongée, sa tête reposant sur les genoux de Milla. Cette position était déjà assez déstabilisante pour l'italienne, mais la jeune brune faisait des mouvements de va et vient du bout de ses doigts le long de sa cuisse. Une boule commençait à se former dans le ventre de celle-ci, mais elle était bien décidée à résister à toutes tentations au cours de ce séjour.
Il était minuit passé lorsque Milla invita Alia à se redresser afin d'aller prendre sa douche avant de rejoindre sa chambre.
- Je vais aller prendre une douche, expliqua Milla.
- Je veux bien t'accompagner, chuchota la jeune brune à l'oreille de son enseignante en se redressant.
Milla laissa échapper un sourire de ses lèvres qui furent rapidement attaquées par celles de son élève. Elle l'embrassait langoureusement, et plaça une main à la nuque de l'italienne et l'autre sur ses hanches se faufilant sous sa chemise. Cette main remontait jusqu'à l'armature de son soutien gorge. L'enseignante sentait son cœur s'emballer au rythme des contractions de son ventre. Son corps était parcouru d'une infinité de frissons en réponse aux caresses de la jeune brune qui devenait de plus en plus entreprenante.
Alors que la main d'Alia se trouvait désormais entre ses seins, Milla se recula.
- Ce n'est pas une bonne idée, lança-t-elle en se relevant.
- Je ne suis pas de ton avis, renchérît Alia en se rapprochant d'elle maintenant debout.
- Je dois aller à la douche, finît-elle en déposant un chaste baiser sur les lèvres de la plus jeune avant de s'enfuir.
Milla se dirigea à l'étage et se réfugia dans la salle de bain commune. Elle prit son visage en main et se regarda dans le miroir en laissant échapper un long souffle. N'abandonne pas soldat, se dit-elle à voix basse. Elle resta un moment sous l'eau froide. Alors qu'elle allait sortir de la douche, elle entendit la porte s'ouvrir. Elle eu à peine le temps de saisir la serviette devant elle avant qu'une silhouette apparaisse dans l'entrée.
- Tu... tu as une salle de bain dans ta chambre si tu veux, bégaya-t-elle.
- Je sais, commença Alia en se rapprochant dans son enseignante, mais tu n'y es pas, lui susurra-t-elle à l'oreille en passant ses bras autour de sa taille afin de l'entourer.
Milla ne dit rien, déposa un baiser sur le front de son élève et se tourna vers l'évier pour se brosser les dents. Quant à elle, Alia se trouvait derrière l'italienne, et colla sans modération son bassin aux fesses de la femme uniquement recouverte d'une serviette.
- Ne rends pas les choses plus difficiles, la supplia-t-elle d'un faible ton.
- Laisse-toi aller pour une fois, lui demanda le jeune brune audacieuse en partie suite à l'alcool circulant dans son sang.
- Tu devrais te rafraîchir, indiqua Milla, je t'attends dans ta chambre pour te dire bonne nuit, finit-elle en se dirigeant vers la porte.
L'enseignante se dirigea vers la chambre de son invitée, enfila un kimono et prit un livre avant de s'assoir sur le lit. Elle laissa évacuer toute la tension accumulée grâce à cette lecture qui occupait ses pensées.
Quelques minutes plus tard, Alia entra dans la pièce uniquement vêtue de sous vêtements -elle n'avait en rien perdu son entêtement avec l'alcool- et s'installa auprès de l'italienne. Elle lu quelques mots du livre de cette dernière, puis tourna son visage et déposa impitoyablement ses lèvres sur les siennes.
Alors que la jeune brune intensifiait le baiser, Milla sentit la main de cette dernière se faufiler sous son kimono. Si elle ne stoppait pas la situation maintenant, elle ne pourrait plus le faire et céderait à ce désir insatisfait. Dans un élan de conscience, elle attrapa la main de la jeune brune.
- Alia... ne put-elle à peine chuchoter, ce n'est pas l'envie qui manque, loin de là, si tu savais ce qu'il se passe dans mon corps depuis toute à l'heure...
- Alors laisse-moi faire, fit-elle en voulant se détacher de la main de l'enseignante qui lui empêchait tout mouvement.
- Je ne peux pas, répondit-elle sans lâcher sa prise, je ne veux pas que tu sois sous les effets de l'alcool, j'ai l'impression d'abuser de toi, tu comprends ?
- Alcool ou non, j'ai terriblement envie de toi Milla, renchérît elle en plaquant la main de l'italienne contre son sous-vêtement humide pour assurer son propos.
- Alia, souffla-t-elle. S'il te plaît, pas maintenant, pas comme ça...
Alia fronça les sourcils, agacée de ne pas parvenir à ses fins.
- Franchement, j'en ai assez de ta morale, haussa-t-elle le ton en se tournant et s'allongeant dos à elle.
Milla se colla simplement à elle, et la serra contre elle. Après quelques instants elle ajouta :
- Ce n'est pas qu'une question de morale, chuchota-t-elle, je ne veux pas que ta première fois et notre première fois se fasse dans ses conditions là, finit elle sur un ton calme.
Alia ne répondit pas.
- Bonne nuit, fais de beaux rêves, conclut l'italienne en déposant un baiser sur la joue de la jeune brune et se relevant doucement.
- Restes encore un peu avant de partir, s'il te plaît, demanda la plus jeune et rattrapant sa main pour la coller contre elle.
Milla lui accorda ce moment. Mais celle-ci fut emportée par la fatigue avant de ne pouvoir regagner son lit.
Le lendemain matin, Milla émergeait lentement sous le chant des oiseaux, lorsque qu'elle prit conscience de sa position : Alia était entre ses bras, et la main droite de l'enseignante était dangereusement proche de la poitrine à peine recouverte de dentelle de la jeune brune. Elle prit une longue inspiration et parvint à s'éloigner de l'objet de sa tentation. Elle se jura de penser à se convertir en prête si son métier ne lui convenait plus, se surprenant de pouvoir résister autant à ses envies.
Ces quelques mouvements réveillèrent la jeune brune. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la lumière dupliqua instantanément son mal de tête. Elle fronça les sourcils et referma aussitôt ses yeux, sous quelques éclats de rire de la femme qui se trouvait à côté d'elle. Elle prit alors conscience qu'elle n'était pas seule, et remonta la couverture au dessus de sa poitrine.
Milla déposa un doux baiser sur le front de la jeune femme avant de quitter la chambre en lui indiquant qu'elle avait quelque chose pour elle. Alia se redressa, se remémorant peu à peu chaque détail de la veille. Elle se remercia un instant de ne pas avoir bu jusqu'au black-out, puis se maudit d'avoir été aussi insistante.
Milla coupa sa réflexion en passant la porte de la chambre avec un verre d'eau et un paracétamol.
- Tu es vraiment la femme parfaite, lança Alia.
- C'est pas ce que tu disais hier, renchérit Milla avec un sourire taquin.
Alia baissa les yeux sentant ses joues rougir, puis avala son médicament.
Plus tard dans la matinée, les deux femmes profitèrent de l'air frais en se promenant dans la campagne aux alentours. Mais la jeune brune ne cessait de songer à la soirée passée.
- Je... hum... commença-t-elle hésitante, je suis désolée de m'être montrée si insistante hier, finit-elle en passant une main derrière son crâne.
- Ne t'en fais pas pour ça, répondit l'enseignante avec un large sourire. Je m'excuse de t'avoir repoussée, continua-t-elle, ce n'est pas que je n'en ai pas envie, c'est que je préfère qu'on attende la fin de l'année scolaire...
- Hmm, je comprends, répondit-elle.
- Tu es toujours comme ça quand tu bois ? demandra l'italienne amusée pour détendre l'atmosphère.
- Je ne crois pas, lança Alia avec un léger rire.
À suivre...
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Plus que ma morale
RomanceProf-élève, une relation entre proximités et barrières. Mme Santini et Alia semblent l'avoir parfaitement saisi, ou presque... Elles s'aventurent alors dans chacun des aspects des plus cordiales aux plus palpitants de cette relation paradoxale. D'où...