Chapitre 8

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Mon coeur s'emballe tellement que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine. Les yeux d'Ousmane se dirigent vers ma main et je me rend compte que celle ci est dans la main de Marc. Je la retire alors hâtivement. La première idée qui me vient à l'esprit est d'appuyer rapidement sur le bouton de l'ascenseur pour m'enfuir avec Marc le plus loin possible. Ou alors de faire comme si je ne connaissais pas ce dernier mais c'est raté vu qu'on se tenait la main. Ousmane marche vers nous, les sourcils froncés, alors qu'on sortait de l'ascenceur.

Ousmane: OÙ EST CE QUE T'ÉTAIS TOI?

Le ton qu'il emploi me fait totalement perdre mes moyens alors qu'il s'approche de moi. Ma bouche est sèche et je n'arrive pas à articuler un seul mot. Je sentis soudain la main de marc m'attraper le bras et me mettre derrière lui. Son dos imposant m'empêche de voir Ousmane entièrement.

Ousmane: oh t'est qui toi ? Et d'où tu la touche? Tu veux mourir ou quoi.

Marc: eh bien je suis celui qui l'a gentiment accueilli après que vous l'ayez jeté dehors seule au milieu de la nuit.

Même dans ce genre de situation et devant un con pareil Marc arrive à être poli en le vouvoyant. Il est vraiment à part.

Ousmane: d'où tu te mêle. C'est ma femme alors je fais ce que je veux. Donc toi (il me pointe du doigt), pendant que je passe des heures à te chercher, tu trainait avec un gars. Je suis sûre que t'a passé la nuit avec lui. Tu t'es bien amusée j'espère à faire ta...
Marc: je ne vous conseille pas du tout de terminer cette phrase. Vous risqueriez de le regretter amèrement.

Il me fallait réagir. Je n'ai aucune envie qu'ils se battent même si j'ai vraiment envie qu'Ousmane se fasse botter le cul. De plus je ne le laisserai pas m'insulter délibérément. Alors je saisi tout le courage qu'il me restait et me mis entre les deux hommes. Je vous avoue qu'avec ma petite taille j'aurais l'air plus comique qu'autre chose si je n'étais pas si énervé.

Moi(m'adressant à Ousmane): t'a pas intérêt à m'insulter. Je ne fesais rien de mal. Si tu m'avais ne serait ce qu'un minimum respecté tu ne m'aurais pas foutu dehors et ceci ne serait pas arriver. T'a pas intérêt à créer des histoires sinnon je raconte à mon père et au tien ce que t'a fait.

Il me regarda dans les yeux, l'air de me défier mais je ne baissait pas les miens tentant de prouver mon point.
A l'intérieur de moi je priait pour qu'il s'en aille avant que la situation ne se dégrade.

Ousmane: Essaie seulement et tu sauras à qui t'a à faire. Je sais même pas pourquoi je me met dans un tel etat avec toi. J'en ai rien à foutre de ta vie. Tu m'as juste fait perdre mon temps en te cherchant. Je sais pas ce que tu prévoit de faire avec lui mais moi je me casse d'ici dans quelques minutes.

Il se retourne sans m'adresser un dernier regard et entre dans la suite. Ces mots m'ont quelque peu blessé. Je voulais croire qu'il s'était énervé car il ne voulais pas me voir avec un autre homme mais c'est juste parce qu'il en avait marre de me chercher partout. Mais bon je souffle quand même. On a évité le pire.

Marc: hey. Tu es sûre que sa va ?

Je me retourne vers lui et lui fit un sourire triste.

Moi: je suis vraiment désolé pour ce qui vient de se passer. Je te remercie pour tout mais je crois que je vais y aller avant qu'il ne me laisse ici.

Marc: ne t'inquiète surtout pas pour ça. Ce nest pas de ta faute. Tu es sûre que tout ira bien. Je veux dire il a l'air énervé...

Moi: ne t'en fais pas. Il ne me fera rien.

Nous nous regardons dans les yeux pendant des secondes qui me paraissent une éternité puis il me prend dans ses bras.

"Au revoir princesse" sont les mots qu'il prononce tendrement alors que je m'éloignait de lui les larmes aux yeux.

***

Notre retour au pays s'est bien passé. Pendant tout le voyage Ousmane ne m'a pas adressé la parole une seule seconde et ça ne me dérangeait absolument pas. Je n'avais d'ailleurs pas envie d'un autre mélodrame. Toutes mes pensées étaient tourné vers Marc. Il est celui grâce à qui j'ai passé un très beau séjour là bas. Sans lui ça n'aurait pas été pareil. Il va terriblement me manquer.

A l'arrivée, je pensais qu'Ousmane allait me déposer chez moi mais il n'en fut rien. On s'est plutôt garé devant une belle maison dans un quartier qui n'était ni le mien ni le sien. J'imagine c'est notre nouvelle maison. Car l'intérieur était bien décoré et tous mes bagages etaient déjà en place. La famille est sûrement passé par là. Ousmane comme à son habitude ne me calcula pas et monta à l'étage. Je pris mon temps et visita la maison. Elle était simple mais jolie. Un sallon qui donne sur un balcon, une grande cuisine. Il y a avait un escalier qui menait en bas. Sûrement au grenier mais j'avais trop peur pour m'y aventurer. Peut être bien j'ai trop regardé de film d'horreur mais c'est quand même flippant. Je monte ensuite à l'étage et ouvre la première porte que je vois. C'était une grande et belle chambre. Je le vis là allongé sur le seul grand lit de la pièce. Il était sur le dos les mains ramenées au dessous de sa tête et les yeux fermés. Il était torse nu avec un pantalon de jogging. Ses muscles se dessinaient bien sous sa peau. Mes yeux ne pouvaient pas s'en départir et je restait là planté à le regarder.
Il a sûrement dû sentir mon regard insistant sur lui parce qu'il ouvre les yeux et tourne la tête vers moi.

Lui: qu'est ce que t'as à rester planté devant la porte?

Je me ressaisis aussitôt et me racle la gorge avant de parler.

Moi: bah je me demandais juste où j'allais dormir. Je meurs de fatigue mais je ne vais sûrement pas dormir sur ce lit avec toi.

Ses lèvres s'étendent en un large sourire et il pose ses yeux sur le plafond.

Ousmane: pourquoi pas. De là où t'es t'a l'air d'aimer la vue non. Tu pourrais voir d'un peu plus près.

Je roule les yeux. Ce type est vraiment incroyable. Un moment il se fache et l'instant d'après il souris. Ok. Lunatique.

Ousmane: sinon y a la chambre d'amis au fond. Moi en tout cas je bouge pas.

Moi: weh c'est ça. Fait de beaux cauchemar.

Je referme la porte et l'entend rire. Je marche jusqu'à la chambre d'amis et me jette directement sur le lit. Ce dernier à l'air moins grand et moins confortable mais pour le moment tout ce à quoi je pense c'est dormir.

............


chronique de Fatima: mon destin tragiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant