Ma première journée à la boutique c'est vraiment bien passée. A 18h je suis de retour à la maison et comme d'habitude elle est vide. Toutes les pièces sont propres et les objets sont exactement là où je les ai laissé en partant. J'ai vraiment l'impression d'habiter toute seule dans cette maison. Mais bon. Ce n'est pas le moment de ruminer. Aujourd'hui je suis de bonne humeur et je ne dois pas laisser mes pensées tout gâcher.
Je me change et rentre dans un haut blanc et un bas de jogging et entre dans la cuisine. Je décide de préparer du poulet grillé sauce frites et de la salade. J'en fais assez pour deux. S'il ne vien pas eh bien ça en fera plus pour moi. Je pose mon portable sur le plan de travail pour ecouter de la musique. Je me laisse aller dans ma folie. Vous savez cette manière déjanté de chanter et danser quand vous êtes seule. Alors que je met le poulet sur le grillage au fourneau, la chanson de sidiki diabate, ignanafi debena, passe. Ce son me transporte et je me met à bouger au rythme de la chanson. Je commence par bouger les reins comme pour danser le zouk et...
(...): Hum! C'est sexy tout ça!
Je me retourne en sursaut lachant un petit cri de surprise. Les mains sur le coeur et les yeux écarquillés, j'observe ousmane appuyé sur l'embrasure de la porte de la cuisine les mains dans les poches et un air amusé dans les yeux.
Moi: mon dieu tu m'as fait peur. Je ne t'ai pas entendu rentrer.
Lui: tu n'aurais pas pu m'entendre. Tu étais trop concentré avec ta musique.
Moi: depuis combien de temps es tu là?
Lui: assez longtemps pour te voir trémousser ton derrière. C'était très... divertissant. L'odeur m'a attiré en premier lieu mais ensuite le spectacle était bien mieux.
Il se mit à rire. Ce mec aimait vraiment se foutre de moi. Je finis par croire qu'il trouve un certains plaisir à me faire me sentir honteuse. Je réplique donc pour lui ôter cet air taquin de son visage.
Moi: eh bien au moins aujourd'hui t'a décidé de te pointer. Je pensais bien que t'allai passer la nuit ailleurs... encore une fois.
Il prit un air sérieux et me fixa en plissant ses yeux.
Lui: ça te fais quoi si je suis pas là?
Son ton était doux cette fois ci. Ce n'était pas un reproche. Plutôt, je sentai dans sa voix de la curiosité. Ce qui m'interloqua quand même un peu.
Moi: m..moi... rien... ça ne me fait vraiment rien. Tu peux aller où tu veux quand tu veux.
Lui: je vois. Disons que c'est l'odeur du poulet qui m'a inconsciemment attiré.
Je roule des yeux et retourne aux fourneaux. Il émit un petit rire et s'en alla dans sa chambre.
Quelques minutes après le repas fût prêt. J'appelle ousmane qui ne se fit pas prier pour s'installer à table pendant que je dépose le plat devant lui. Nous mangeons tranquillement et aucun d'entre nous ne parle. Je remercie Dieu que la télé soit allumé. A un moment donné je lève mes yeux vers lui et le voit entrain de me fixer.
Il ne detourna pas le regard malgré le fait que je l'ai vu.Moi: quoi?
Lui: rien! j'étais juste dans mes pensées.
Moi: a quoi pensais tu ?
Lui: c'est juste que... je me disai que vu qu'on est coincé dans cette situation tous les deux, ce serait mieux qu'on essaie de rendre ça moins difficile. Je veux dire on est pas obligé de s'ignorer non plus.
Moi: tu parle du marriage? Ça c'est toi qui voit. Tu es celui qui pose des barrières ousmane... pas moi.
Il fronce les sourcils, l'air de n'avoir pas compris ou alors d'être dans le déni.
Moi: mais oui! Tu est rarement là et les seules fois où tu es présent tu es soit défoncé soit complètement renfermé sur toi. Je peux te dire que tu donnes pas l'impression de vouloir faciliter les choses.
Lui(laissant échappé un long soupir):
Je sais oui. Je m'en rend compte. Je compte bien changer ça et apprendre à mieux te connaître.Moi: humm! Tu me semble honnête. Bon c'est d'accord. Pour commencer on pourrait se poser des questions chacun à son tour.
Lui: oookk.. mais on y va doucement d'accord?
Moi: t'inquiète. Tu commence.
Il se cala contre sa chaise et croisa les bras contre sa poitrine. Je me lève un peu de ma chaise pour l'atteindre de l'autre côté de la table.
Moi: tu vois ! Quand tu croise tes bras comme ça, c'est déjà un signe que tu n'est pas ouvert à moi.
J'attrape ses bras que je sépare doucement. Il tressailli au contact de mes mains sur sa peau mais se laissa faire tout en posant son regard sur moi. Je posais doucement ses mains sur la table et me rassis gênée par ses beaux yeux qui ne se détournaient pas de moi.
Il se racla la gorge et commença.Lui: très bien.. Euh.. Quelle est ta couleur préférée?
Moi: Le noir.
Lui: Le noir? Étrange pour une fille
Moi: Et toi?
Lui: Le bleu.
Je pourrais continuer comme ça avec des questions banales mais l'idée de le questionner par rapport à la discussion que j'avais entendu entre son père et lui me traversa. Je me lançai finement sans aucune conviction.
Moi: Pourquoi t'es rentré bourré la nuit dernière ?
Ma question parut le surprendre et il changea de position assise
Les coudes désormais posés sur la table et le visage un peu plus sérieux il dit :
Lui: Longue histoire que tu n'aimerai pas entendre , crois moi
Moi: Dis toujours ..Je veux savoir
Lui: On vient de tomber d'accord sur un compromis..veux tu déjà tout gâcher en allant trop vite ? Son ton n'était pas dur mais sincère . Il ne voulait visiblement pas aborder ce sujet et je l'acceptai.
Moi: A toi alors . Je n'ai plus d'idée
Lui: T'avais quelqu'un dans ta vie avant.. ?
Moi: Euh..non !
Lui: Et pourquoi ?
Une vraie curiosité semblait le motiver et il me fixait droit dans les yeux...attendant ma réponse.
Moi: Pour aucune raison précise ..j'imagine que je n'avais pas le temps .
Lui: Ah...Je vois ! Et tu ne regrette pas que ta première vraie relation soit celle ci..ce mariage arrangé?
Il était d'un sérieux..déstabilisant !
Moi: Je ne sais pas vraiment ! Tu m'a volé deux questions en plus..je rigolais tentant de vite dépasser cette phase gênante et lourde . A moi ..
Qui est Sadir ?Et là.. Revirement de situation ! L'Ousmane calme et presque doux se changea en L'Ousmane véritable que . Son visage s'était durci et il semblait limite paniqué .
Lui: Comment connais tu Sadir ?
Moi: Eh bien.. Il est passé au prêt à porter où je travaille , pour voir Khadija. Et il m'a demandé de te saluer de sa part .
Lui: Il connait cette fille ? Tu ne retourne pas dans cette boutique.
Moi: Mais...Pourquoi?
Lui: Obéis pour une fois sans broncher. Si ton amie le connait ce n'est pas une bonne fréquentation ,point.
Ses paroles me paraissaient dénuées de senS. M'interdisait-il sérieusement de fréquenter ma meilleure amie?
Moi: Tu t'entends parler au moins. Toi aussi t'es censé connaitre ce Sadir..alors je ne devrai plus t'approcher ?
L'incompréhension mélangé à la colère naissante me donnaient chaud.
Lui: Tu devrais sûrement,oui..me cracha-t-il avant de quitter la pièce.
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chronique de Fatima: mon destin tragique
RandomIl y a des fois dans la vie où on est obligé de grandir trop vite bien que cela ne soit pas ce que l'on désire. Surtout lorsqu'on a perdu ses repères et que personne ne nous aime assez pour nous venir en aide. Alors on se retrouve seul cachant nos s...