Wild Wolf (Wolves Chronicles - tome 3) [Piarles]

Chapitre 2

Lando poussa les grandes portes de verre ornées du blason de l'université et entra dans le département des langues. Il retira sa capuche bordée de fourrure et dégagea les flocons de neige qui collaient à son manteau noir. Il avait comme souvent, ébouriffé ses cheveux châtains. Il se pressa vers son amphi tout en soufflant sur ses mains pour les réchauffer. Il préférait ne pas être en retard pour le cours du Professeur Filer, cet homme avait tendance à ne pas apprécier ceux qu'il considérait comme des tirs au flanc. Heureusement, les portes de l'amphi étaient encore ouvertes, il n'aurait pas droit à la leçon sur les retardataires qu'il avait dû subir la semaine précédente. C'était un coup de chance pour le prof, parce que Lando ne pouvait pas garantir sa sécurité si Carlos apprenait qu'il avait humilié son compagnon devant toute sa classe.

Il alla s'installer dans une des rangées du milieu et sortait son ordinateur portable et son bloc-notes quand quelqu'un se laissa lourdement tomber sur le banc à sa gauche. Il n'aurait sans doute pas reconnu le jeune homme s'il n'avait pas eu les sens d'un lycan, car il portait sa veste fermée, sa capuche noire ramenée sur sa tête et une paire de lunettes de soleil à l'intérieur. Lando secoua la tête pour faire disparaître le flashback que lui donnait la capuche. Il finit de sortir ses affaires et se concentra sur son meilleur ami.

—  Qu'est-ce que tu fais là, Charles ?

—  Je passais dans le coin.

—  Tu passais par hasard par mon amphithéâtre alors que tu n'es même pas étudiant de ce campus ?

—  Peut-être que je voulais apaiser ma terrible soif d'apprendre, lança Charles avec un sourire faussement innocent.

—  Lord Perceval, je suis ton meilleur ami depuis quatre ans, si tu avais une terrible soif d'apprendre, je crois que je le saurais depuis le temps. Et les lunettes, c'est pour quoi ? Tu as la gueule de bois ?

—  Comme si ça pouvait nous arriver, renifla Charles. Non, c'est pour passer incognito.

Ce fut au tour de Lando d'être amusé.

—  Hum, désolé de te dire ça, mais ça ne marche pas. Tu ne passes pas inaperçu en portant des lunettes de soleil à l'intérieur.

—  Ha ! s'exclama Charles en pointant un doigt sur le bout de son nez. Il y a une différence. Je ne cherche pas à passer inaperçu, je me moque qu'on me remarque tant qu'on ne me reconnait pas.

—  C'est stupide.

—  Est-ce que tu m'aurais reconnu si tu n'avais pas senti mon odeur ?

Lando dut admettre à contrecœur qu'il lui aurait fallu un moment pour se rendre compte qu'il s'agissait de Charles.

—  D'accord, souffla Lando trop intrigué pour remarquer que son professeur était entré. Et pourquoi tu veux passer incognito ?

—  Je sais pas, soupira Charles en haussant les épaules. J'ai pas envie d'être moi aujourd'hui.

—  T'es un grand malade, commença Lando avant d'être coupé par un raclement de gorge.

Il reporta son attention vers le bas de l'amphithéâtre où son professeur les observait d'un ceil mauvais, bras croisés sur sa veste de tweed.

—  Est-ce que je vous dérange Mr. Norris ?

Oh, ce n'était pas une bonne nouvelle s'il avait retenu son nom.

—  Désolé...

L'homme le coupa à nouveau, toute son attention se reportant sur Charles.