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JAKE PDV:

Me voici, seul, dans ma chambre teinté de noir par la nuit qui s'abat facilement en cet saison hivernale. Pas de parents, de sœur, de petites amies, de beaux parents, de belle sœur, de harceleurs. Non, il n'y a que moi et je me retrouve face à mes démons.

Ils m'emprisonnent, s'agrippent à moi, tels des sangsues. Mais finalement est-ce que je veux m'en débarrasser ? J'ai bien l'impression que non. Sinon j'aurais déjà réagi, je me serais pas laissé faire pendant 17 ans. Cela est bien trop difficile, agir, c'est un mot si court est pourtant si difficile à utiliser réellement.

Parler de ma situation à Lize ? Ceci en serait peut être une, de solution, mais je me résoud à ne rien lui dire tout de même. Et si sont regard sur moi changer après mon annonce. La pitié, c'est ce que je déteste. Le jugement encore plus. Le mépris également. Ce sont tous les regards dont j'ai peur de devoir affronter si j'ose ouvrir mon orifice buccale. Je ne veux pas avoir à faire face à eux, à faire face à ma petite amie, sa famille.

J'essaie donc de passer dans les draps de Morphée mais ils sont toujours là. J'ai bien peur que si je me laisse avoir par ma fatigue je finisse par vivre un enfer endormi.
Malheureusement je n'eus pas su résister. Seulement quand les cauchemars me remémorant en vain cette scène, de cette membre de ma famille me faire ceci, je ne parviens à me réveiller. J'essayais de me débattre, comme se jour-ci. Mais mes efforts sont vains. Cela se rapproche tant des faits passés que j'ai l'impression c'est réel, et qu'elle récidive pour m'anéantir en vain.

Lorsque je suis enfin extirpé de cette enfer, je remarque en touchant mon visage qu'une larmes s'y est glisser. J'aimerais tant me retrouver comme le soir où cela c'était produit, dans les bras de Lize, pouvoir m'y emmitoufler, m'y réfugier, laisser mes sanglots salé se déverser sur son pyjama. Me sentir en sécurité. Mais je ne peux pas me permettre de lui infliger ça une fois de plus. La réveiller en pleine nuit pour une terreur nocturne n'est vraiment pas une bonne initiative de ma part.

Alors malgré mon envie indéniable de me retrouver dans un someil profond, je reste les yeux grands ouverts, à fixé le plafond que je ne vois à peine, et pour cause, la nuit. J'attends, que les heures défile. Mais il faut se l'avouer que la soirée est longue.

J'aurais tant aimé rester dans le lycée où j'étais à l'origine. Même si maintenant je passe plus de temps avec ma sœur, que je vois toujours ma petite amie régulièrement, quelqu'un me manque tout de même. Mme Bourgeois.

J'ai souvent entendu dire que de s'attacher à un professeur était malsain, mais, celui-ci était tout l'inverse. C'est vrai que mon appréciation pour elle peut paraître étrange mais c'est la seule ayant tenté de m'aider. Ayant essayé de m'offrir un avenir, une vie, et pourtant je n'est jamais saisi cette chance qu'elle me déposé dans mes mains, et je le faisais tomber à chaque fois, le brisant, l'anéantissant à mainte et mainte reprise. Pourtant elle la récupérait toujours au sol, en recollait les morceaux et en ajoutait toujours de nouveau.

Il y a une seule et unique fois où je l'ai accepté, c'était Lize, c'était elle qu'il me fallait pour rester de se monde. C'est elle qui me fait un peu plus sentir vivant plutôt que survivant.

Ce n'est que lorsque j'aperçois le soleil montrer le bout de son nez que je réalise que j'ai encore une fois passée ma nuit en étant éveillé à cause d'un stupide cauchemar. Après avoir regroupé toutes mes forces, je me lève enfin. Je m'habille et me résoud à manger un morceau, même si l'envie n'y est pas. Puis je sors, le froid hivernal me fait fasse et me donne une claque. Il est un peu tôt pour aller en cours, je ne suis plus aussi loin qu'avant maintenant alors je fais le tour des pâté de maison.

Swapped Eyes [PREMIER JET]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant