Chapitre 1

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« - Vous en voulez à votre père ? »

Je regarde dans le vide et prends une inspiration :

- Nan »

Je sais qu'en entendant ça, la psychologue ne m'a pas cru. Juste au rythme de sa respiration, je comprends qu'elle doute face à mon mensonge .

Je relève la tête et fixe mon visage déformé dans la glace à ma gauche. La jeune femme suit mon regard et détaille mes yeux haineux.

« - Je devrais lui en vouloir ? »

A cet instant je réalise que j'ai prononcé ça à voix haute. Son visage se mêle d'interrogation et de fierté, comme si l'exploit de réussir à me faire parler lui tenait à cœur depuis le début.
Je détourne mes yeux du miroir et la regarde dans les yeux pour la première fois depuis notre premier rendez-vous.

Qu'est-ce qui m'a prit.

Alors qu'elle continue de m'interroger, je regarde les arbres qui battent par la fenêtre. Je laisse mon esprit s'attarder sur les jeunes pousses des premières fleurs qui annoncent le début de l'été.

Les questions sortent doucement de la bouche de la psychologue. Aucune n'est pourtant juste, puisqu'elle ne connait à peine que la moitié de mon histoire. 

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            TROIS MOIS PLUS TÔT

Je quitte mon téléphone des yeux et me rends compte que des larmes ont dévalées mes joues.

« -Bordel » fis je en les essuyant du plat de la main.

Encore. J'avais pourtant promit de le virer de ma vie une bonne fois pour toute. Mais j'ai encore échoué. L'écran affiche toujours la même chose, la conversation que je viens de tenir avec mon ex-copain Bang-Seok. 

C'est toujours pareil avec lui de toute façon.

Les menaces qu'il continue de m'envoyer défilent sur mon téléphone, mais même si je continue à les survoler des yeux, je ne prend plus la peine d'y répondre.

Il ne s'arrête pas et m'envoie une bonne dizaine de photos, de mots de pardon, me crie son soi-disant amour, sans se rendre compte que j'ai quitté l'application.

Si j'avais ne serait-ce qu'imaginé qu'il ferait encore la même chose, je n'aurais pas relancé la conversation. Mais les photos refusent de s'effacer de ma mémoire, les traces rouges sur ses poignets se dessinent derrière mes paupières closes. Les notifications ne cessent d'allumer mon téléphone et incapable de garder mon calme plus longtemps, je lui envoie une courte réponse et le bloque de ma messagerie.

Je prends cette décision comme à chacune de nos conversation car plus souvent que de nécessaire, mon esprit prudent me pousse à le redébloquer pour savoir si ses menaces ont été mises à exécution. 

Cette fois -comme pratiquement à chaque fois- je me promets que je ne le redébloquerai pas mais même moi je ne crois pas à cette prétendue résolution.

«-Seo-Jun! M'appelle ma mère du bas des escaliers pour la quatrième fois.

-Oui !!»

Je dévale l'escalier, prenant soin de vérifier mon reflet dans le retour de mon téléphone.

Ma mère ne cache pas son mécontentement de me voir arriver si tard mais sans prendre le temps d'enfiler normalement mes chaussures, je lui passe devant et sors de la maison.

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Je déambule dans l'Intermarché à la recherche de la boite d'oeufs quand un gros poids s'abat sur ma poitrine. Je porte la main à mon coeur en tentant de reprendre mon souffle. 

L'événement se déroule sur plusieurs secondes pourtant qui me semble durer des heures. Je peine à respirer mais reste appuyé sur l'étagère comme si de rien était. 

Quand ma poitrine se dégage soudainement, je prend une profonde inspiration, saisit la boite d'oeufs et marche vers ma mère, sans m'attarder sur ma respiration toujours trop rapide. 


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Bonjour à tous, voici mon tout premier roman qui j'espère retiendra votre attention.


J'essayerai de publier un chapitre par semaine, selon mon temps libre.


Surface EmergenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant